jeudi 12 octobre 2017

Lettre ouverte à Jean-Luc Mélenchon, par Ambroise de Rancourt





Ambroise de Rancourt a 29 ans. Il est pianiste, diplomé du CNSM (Conservatoire national supérieur de musique) de Paris. Il n'est pas encarté à la France insoumise mais a voté pour Jean-Luc Mélenchon en 2012 et en 2017. Il lui écrit aujourd'hui pour exprimer des craintes et des griefs. 

L'arène nue est plutôt un blog consacré à l'Europe, avec quelques exceptions. La publication de cette lettre en est une. Venant d'un électeur très informé, elle réaffirme utilement ce en quoi croit toute une partie de la gauche (hélas pas la partie la plus revendicative) et exprime ses inquiétudes quant à la généralisation des thématiques identitaires dans le débat public. Elle est d'utilité publique. 


***


Cher Jean-Luc,

Si je t’écris cette lettre aujourd’hui, c’est parce que je t’en veux.

Je t’en veux, parce qu’un nombre incalculable de fois, j’ai failli me brouiller avec des amis, des proches, en prenant ta défense et, plus largement, celle de ton programme. J’ai voté pour toi en 2012, et en 2017. 

Cette année, ce n’était pas pareil : je n’ai pas voté pour toi de façon compulsive. J’ai voté pour toi après m’être penché sur ton programme, longuement, après l’avoir pesé soigneusement, dans ses moindres détails. J’étais persuadé, en votant pour toi, que tu avais des chances de gagner et surtout, de porter un véritable projet : un projet de transformation économique profonde, de défense des acquis sociaux et intellectuels de notre pays, un projet gaulliste à bien des égards, mais surtout, un projet viable, réalisable, consistant intellectuellement. Je n’ai pas été séduit par ta personnalité, qui m’importe peu et ne me fascine guère, ton talent oratoire, que j’apprécie mais dont je ne fais pas un critère décisif, ni par ton personnage, mais j’ai été convaincu par ton programme, bêtement. Naïvement, peut-être. Et si c’était à refaire, je voterais sûrement pour toi, de nouveau.

En défendant ton programme, j’ai réussi à convaincre un certain nombre de gens autour de moi, je ne sais même pas combien, de te donner leur vote. Il y avait de tout : même des gens qui s’apprêtaient à voter pour Hamon ou Asselineau, voire Marine Le Pen, c’est dire si je me suis sacrifié pour la Cause. J’ai dû persuader une bonne partie de ma famille et de mes proches que non, je n’étais pas devenu un bolchevique assoiffé du sang des possédants – il faut dire qu’avec ma gueule et mon nom, c’était peu crédible – ni un hippie décérébré persuadé de pouvoir rassembler l’humanité autour d’un feu de camp et d’une barrette de shit. Non, j’ai défendu ton programme à coups de chiffres, de bouquins, de convictions que j’avais patiemment construites, en amont, au fil du temps. Et n’ayant que peu d’appétence pour la posture de groupie, je n’ai jamais hésité à reconnaître tes angles morts, tes faiblesses, tes renoncements, parce que le fait de militer pour une cause ne doit jamais, à mes yeux, aboutir à l’application aveugle d’une ligne, ou à l’arrêt de mes fonctions cérébrales. Et j’ai croisé suffisamment de militants qui semblaient avoir fait vœu d’abstinence intellectuelle comme un prêtre son vœu de chasteté, pour être dégoûté par ce panurgisme imbécile que l’on retrouve dans tous les partis.

J’ai vraiment cru, et je crois encore, à la capacité de notre pays à changer le cours de la construction européenne – pas à l’aménager, lui « donner sa chance », non : la remettre sur le métier, et la reprendre depuis le début. Je crois également à la mission particulière de notre pays – c’est une idée qui a tendance à faire sourire, d’ailleurs, aujourd’hui – dans sa transmission inflexible et constante de valeurs universelles, qui s’incarnent dans sa défense maniaque, obsessionnelle, de la liberté d’expression, sa haine – je n’ai pas peur du mot – de l’ingérence religieuse dans la sphère politique, son attachement viscéral à l’égalité républicaine. J’ai cru en ta capacité à incarner et défendre tout cela. Aujourd’hui encore, je reste écœuré par ce mélange de mauvaise foi, de dédain souvent inculte et lapidaire, qui caractérise la façon dont tes détracteurs considèrent les gens qui ont voté pour toi, quels que soient leurs motifs. Et je continue à désespérer en entendant nos dirigeants vanter eux-mêmes, aujourd’hui, la fin de notre modèle social et la destruction de nos plus précieux édifices juridiques, comme étant la clé de notre intégration, forcément magnifique et souhaitable, dans la marche néo-libérale du monde. Comme si la résistance à cet ordre n’était même plus acceptable intellectuellement, reléguée au rang de fantasme doré pour collégien rêveur.

Jusqu’ici, en fait, tout allait plutôt bien. Et puis, au fil de mes rencontres, de mes lectures, mais aussi au fil des morts qui s’amoncelaient en France, en Europe, ainsi qu’en Syrie et en Irak, j’ai commencé à m’intéresser, de près, à l’idéologie islamiste. C’était bien avant de me pencher sur ton programme de 2017, d’ailleurs. 

J’ai commencé, donc, à chercher pourquoi et comment une idéologie issue d’une religion pouvait, en s’appuyant sur divers recueils de textes sacrés que l’on doit admettre aveuglément sous peine d’être appelé hérétique, aboutir à l’endoctrinement massif de jeunes de France ou d’ailleurs. J’ai cherché à comprendre pourquoi des enfants juifs, des dessinateurs, des flics, des citoyens qui n’avaient rien demandé, étaient tombés sous des balles, des pare-chocs, des coups de couteau, sur notre sol. J’ai aussi cherché à comprendre pourquoi des centaines de jeunes Français étaient partis faire le jihad en Syrie – et pourquoi on avait laissé s’installer dans notre pays les prédicateurs et recruteurs aux sources de cet embrigadement sectaire. J’ai cherché, à comprendre pourquoi des entrepreneurs du malaise identitaire, qu’ils s’appellent Collectif contre l’Islamophobie en France, Indigènes de la République ou Baraka City, loin de déplorer une partition communautaire de plus en plus marquée en France, semblaient la cultiver, l’entretenir amoureusement. J’ai compris, enfin, qu’entre ces entrepreneurs identitaires et le Front national, il y avait finalement une formidable convergence de points de vue : une vision ethniciste, racialiste, de l’appartenance non plus à une nation mais à une communauté fondée sur la religion, la couleur. « J’appartiens à ma famille, à mon clan, à ma race, à mon quartier, à l’Islam, à l’Algérie », affirme la présidente du PIR, Houria Bouteldja, là où une Marine Le Pen ou un Eric Zemmour s’évertuent à expliquer que l’islam n’est pas et ne sera jamais soluble dans la République.

Dans ce jeu de surenchère verbale, j’estimais qu’il était du devoir du politique de refuser de prendre parti pour l’un ou l’autre camp. Tout en utilisant les moyens juridiques et policiers pour éteindre, dans le respect des libertés publiques, le phénomène identitaire islamiste. Non pas dans le but de terroriser le bon peuple ou de « stigmatiser » - le verbe est à la mode – une religion ou ses fidèles, certainement pas. Mais avec un objectif double, qui semble t’échapper : protéger, d’une part, l’écrasante majorité de nos compatriotes musulmans, sécularisés et laïques, d’un chantage identitaire dont ils font l’objet – injonction leur étant faite, dans le cadre religieux ou associatif, c’est selon, de choisir entre leur identité islamique (voile, alimentation halal, jeûne du ramadan…) et leur adhésion aux valeurs républicaines ; préserver, ensuite, l’ensemble de la population française, musulmane ou non, de la violence que le terrorisme islamiste fait peser sur elle de façon permanente.

La réalité est la suivante : tes déclarations de 2011, où tu affirmais que les prières de rue étaient systématiquement le fait d’intégristes – ce qui d’après mes recherches scrupuleuses s’est toujours montré exact – et que la solution était de les empêcher en faisant respecter l’ordre public ; ou de février 2017, où tu expliquais – et j’étais d’accord avec toi – que, sans quitter un seul instant une attitude de dialogue et de fraternité vis-à-vis des femmes qui le portaient, nous n’avions pas à rougir d’affirmer que le voile, au vu de notre culture et de notre lutte séculaire pour l’égalité, était un signe d’oppression sexiste, bref : tes déclarations sur le sujet de l’islamisme me semblaient respecter à la fois nos principes républicains essentiels, et le devoir de neutralité religieuse du politique dont j’ai parlé plus haut.

Mais voilà. D’abord, je t’ai vu refuser, progressivement, d’employer le terme « islamiste » pour parler des attentats commis aujourd’hui en Occident. Je t’ai vu défendre Clémentine Autain en pleine campagne présidentielle, et pas du bout des lèvres, quand ses liens avec la mafia de l’ « islamophobie » étaient mentionnés par Manuel Valls. Je me suis fait personnellement insulter par des militants LFI, et traiter de troll du FN (sic) pour avoir osé renvoyer à des affiches événements auxquels cette députée avait participé avec, notamment, Marwan Muhammad, ou pour avoir souligné le fait que Mme Autain avait relayé via son mouvement Ensemble des événements auxquels participait Tariq Ramadan – tu sais, le grand réformiste de l’islam, petit-fils du théoricien de la société islamiste rêvée des Frères musulmans et fier de l’être, qui défend un moratoire sur la lapidation des femmes, et qualifie les caricaturistes de Charlie Hebdo de « lâches » lorsqu’il s’exprime sur Al-Jazeera, avant de se faire défenseur  de la liberté d’expression dans les médias français, quelques jours plus tard. J’ai assisté, et j’en ai discuté avec nombre d’autres militants LFI, à des scènes surréalistes d’omerta, d’interdiction de parler du phénomène islamiste, sous peine d’être relégué à un adjectif : facho. Islamophobe, dans les grands jours. Et j’ai accepté ces qualificatifs avec calme, sans jamais me laisser aller moi-même à l’injure. Pour avoir ouvert les yeux très progressivement sur le sujet de l’islamisme, sur lequel je crois pouvoir dire aujourd’hui que je me défends plutôt pas mal, comme on dit, je sais qu’il faut faire preuve de pédagogie, de mesure et de responsabilité, tant je sais qu’est brûlante toute question qui touche à l’unité de notre pays, et encore plus dans une période où les attentats sont autant de coups de boutoir contre notre pacte républicain, chacun étant sommé de choisir son camp.

Je me permets une petite parenthèse sur le sujet du terme « islamiste », point qui semble accessoire à première vue, mais qui est pourtant essentiel. Je connais la polémique, et bien, entre Olivier Roy et Gilles Kepel, entre « islamisation de la radicalité » d’un côté, « radicalité de l’islamisation » de l’autre. Laisse moi te dire ces quelques mots, très simples : l’islamisme n’est pas une religion. Dénoncer les comportements de violation de l’espace et des libertés publics n’est pas un acte qui stigmatise une foi et ses fidèles, mais qui condamne clairement, au contraire, une minorité agissante qui tente de fédérer autour d’elle tous les croyants. Rappeler quotidiennement qu’il y a, dans toute religion – hier, c’était le catholicisme, et c’est au prix du sang que sa sécularisation s’est faite sur notre sol, tu le sais, et aujourd’hui, c’est l’islam qui se retrouve face à cette problématique en France – un potentiel de dérive sectaire, et de volonté de soumission de l’ordre politique aux lois divines, le rappeler donc, avec force, n’est pas un acte de méfiance, de xénophobie, de racisme : c’est un acte de courage, nécessaire, douloureux parfois, mais qui est, pour reprendre la formule consacrée de De Gaulle, une « impérieuse nécessité ». En refusant d’employer le terme d’islamisme, tu sèmes le doute pour tous nos concitoyens musulmans, que tu amalgames de fait au seul noyau minoritaire et agissant des fondamentalistes : tu les confonds avec eux, tu leur dis, implicitement, que ceux qui se réclament de leur religion pour tuer, sont de leur famille. Plus que jamais, la distinction entre islamiste et musulman doit être faite par le politique. Sinon, voilà le raisonnement auquel on aboutit : comment, dire du mal du terrorisme, mais aussi de l’oppression des femmes au nom de la religion, du refus des valeurs républicaines, ce serait aussi dire du mal des musulmans dans leur ensemble ? Tous les musulmans seraient donc, à l’insu de leur plein gré, islamistes ? Tu sais aussi bien que moi que non, et que ton devoir consiste à nommer les choses, pour permettre justement à l’immense majorité des musulmans français de se sentir reconnus par leur pays, indépendamment de leur pratique religieuse. Tu sais aussi bien que moi – et là, les témoignages, ce n’est pas dans la presse que je les lis : je les recueille directement – que dans certains quartiers, c’est au nom d’une certaine morale religieuse que nombre de jeunes filles, de femmes, se voient interdire de sortir de chez elles vêtues comme elles l’entendent, et d’aller boire une bière entre amies. Bien sûr, ces phénomènes sont diffus : la pression sociale, familiale, du quartier, ne se fait pas à coups de panneaux placardés sur les murs, mais de regards, d’insultes, d’exclusion du groupe vécues au quotidien par celles qui osent braver ces nouveaux interdits.

Plus récemment, certains députés de LFI ont abondé dans le sens d’une minimisation du phénomène islamiste, par clientélisme électoral ou par volonté de dénoncer un supposé « racisme d’Etat » en France, qui serait la justification unique, socio-économique, des attentats. L’islamisme ne serait en réalité qu’une délinquance comme une autre ; le refus de s’asseoir après une femme, au poste de conduite d’un bus, ne serait qu’une manifestation de sexisme ordinaire. Et ceux qui osent souligner cette proximité – elle n’est pas restreinte aux élus LFI, loin de là : les témoignages abondent, ici et là, pour dénoncer la façon dont nos élus locaux utilisent le clientélisme religieux pour s’assurer de meilleurs résultats électoraux – sont donc, tu l’as dit : la fameuse « fachosphère ». Ils ne peuvent donc pas être des citoyens avertis, mesurés, de bonne foi, imperméables aux raisonnements ethnicistes et racistes du Front national, mais sincèrement convaincus de la nécessité de se battre de façon intraitable pour la défense de notre modèle de société ? 

Indépendamment de ces effets de manche médiatiques, je ne peux pas croire que tu réduises le débat politique à un clivage entre deux camps : les fachos, et les autres. Tu as prouvé, lors de la dernière présidentielle, ta capacité à ramener à son bercail historique une large partie de l’électorat ouvrier, qui s’était tournée vers le FN depuis de trop nombreuses années, et cela a sans doute été la meilleure nouvelle des résultats du printemps dernier. Et tu voudrais, le lendemain, te livrer à des anathèmes nourris par ta détestation de Manuel Valls ? A ce stade, je dois le préciser : je n’ai rien, absolument rien de commun, politiquement, avec lui. Son opportunisme, son inconséquence, son exercice du pouvoir, tout me navre chez cet homme. Mais je n’arrive pas à croire que tu manques à tel point de sens politique, que tu ne comprennes pas que le basculement dans l’invective facile et confortable, tant Valls est aujourd’hui détesté en France, est dangereux. Et par ailleurs, quand on connaît le déferlement antisémite subi par l’homme en raison de la religion de sa femme, la cabale organisée contre lui après une photo le montrant avec une ministre israélienne aux positions hautement contestables – il s’agissait en réalité d’un sommet international sur le terrorisme, et non d’un dîner entre amis de longue date – on ne peut que mettre de côté, l’espace d’un instant, son inimitié personnelle pour faire bloc contre les tentatives d’intimidation teintées de complotisme. Dois-je te rappeler que le premier site à avoir lancé la polémique sur ces fameuses photos, c’est Panamza, tenu par le bien connu Hicham Hamza, spécialiste des théories du complot sioniste resservies ad nauseam après chaque attentat ?

Enfin, le clou du spectacle. Hier, mardi 10 octobre, Houria Bouteldja, auteur du célèbre Les Blancs, les Juifs, et nous, ouvrage dans lequel elle se livre à un étalage de haine contre les deux premiers groupes nommés, auxquels on pourrait ajouter les homosexuels, a partagé ton tweet assimilant Valls et la fachosphère, se félicitant de tes propos : « Qui l’eût cru ? Plein de cœurs pour Mélenchon ». Cette antisémite maladive, cette racialiste décomplexée, qui promeut la « non-mixité », y compris des mariages, qui se permet de manipuler les termes de « race » ou de « tarlouze » comme aux plus belles heures de notre pays dans les années trente, se réjouissant de ton positionnement ? Pour moi, c’est un véritable désastre. Voir s’opérer une jonction entre ton discours souverainiste, républicain, laïque et social, et ceux qui cherchent à le détruire de toutes leurs forces, sans que personne ne songe à contester, au sein de ton mouvement, ce rapprochement ? Mes échanges avec des militants, nombreux, mais aussi des responsables de LFI, sont à cet égard instructifs : ils sont beaucoup à s’inquiéter de cette dérive identitaire d’un mouvement comme le tien. Ils sont beaucoup à ne pas comprendre le cap que tu cherches à fixer, toi le défenseur historique de la laïcité, en envoyant autant de signaux contradictoires, de frilosité face aux nouveaux racistes, aux nouveaux intégristes, qui n’ont rien à envier à ceux que notre pays connaissait déjà depuis des siècles, par leur violence et leur haine de la République.

L’islamisme est aujourd’hui, à mon avis, l’un des thèmes les plus essentiels pour notre pays, avec la construction européenne, la transition énergétique, l’éducation. La différence est que je n’en fais pas la seule, l’unique priorité, et je ne te demande pas de le faire, d’ailleurs. Je te demande simplement, en tant que militant lambda, bon connaisseur du sujet, de remettre tes convictions laïques au centre de ton discours, d’arrêter de caresser les intégristes et agitateurs communautaires dans le sens du poil, parce que d’une part, je pense, je sais qu’il y a urgence. Mais aussi, et SURTOUT : parce que je pense que tu te trompes du tout au tout sur le plan tactique, et qu’une telle mollesse sera sans doute ton premier handicap quand viendra 2022 où, je l’espère, tu défendras à nouveau ton programme, dans toutes ses composantes. Si tu veux rassembler derrière ta candidature, une ligne de partition communautaire et de complaisance vis-à-vis de l’islamisme te coupera inéluctablement d’une large part des Français, appartenant pour beaucoup à cette « France périphérique » qui n’est ni forcément raciste, ni « islamophobe », mais qui sent que face aux nouveaux obscurantistes, la République doit être forte, et fière de son héritage ; et qui vit dans la peur du prochain attentat et de la dissolution des liens entre elle et une partie de ses compatriotes.

Pardonne-moi d’avoir été long, sûrement grandiloquent parfois. Mais je crois trop profondément en l’intelligence, la viabilité, la nécessité de tes propositions pour notre pays, pour te laisser gâcher tout cela par ce qui me semble être un très mauvais calcul politique, qui hypothèque de façon certaine tes chances de te qualifier pour le second tour en 2022. Et je crois me faire en cela le porte-parole d’un certain nombre des sympathisants de La France Insoumise, bien moins négligeable que ce que tu sembles penser. Nous, militants ou citoyens, avons besoin de ton intransigeance dans la défense de notre universalisme républicain, et de ton insoumission, justement, pour faire résonner avec force, partout, ces trois mots : Liberté, Egalité, Fraternité.

Bien amicalement,

Ambroise. 


58 commentaires:

  1. Des idées, Mélenchon en a incontestablement, et je suis sûr qu'en son for intérieur il est d'accord avec vous. Mais c'est aussi quelqu'un qui, entre la gamelle et les idées, choisit toujours la gamelle, l'intérêt personnel ou tactique immédiat (comment a-t-il prospéré dans un PS en pleine mue néo-libérale, à votre avis ?). Il a considéré qu'il avait intérêt à soutenir Autain jusqu'à lui accorder un poste de député : je doute très fort qu'il tourne casaque pour être en accord avec ses idées républicaines.

    Quant aux insultes des militants FI, c'est tout de même un grand classique et je dirais que c'est ainsi dans tout mouvement sectaire. Dès qu'on ose critiquer un peu la ligne officielle (aussi floue et difficile à comprendre soit-elle, d'ailleurs), on est forcément un facho, un vendu, un idiot ou un manipulé. Bienvenue dans le marigot gauchiste, où l'injure, la grossièreté et l'outrance tiennent souvent lieu d'argumentation, car ce qui compte y est moins de convaincre que de marquer son territoire.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. membre de la france insoumise, je suis tout a fait en accord avec Ambroise, par contre Antoine ouvre les yeux, tu crois qu'il est nécessaire d'être dans le marigot gauchiste pour être critiqué lorsque l'on est pas d'accord avec la ligne du parti ?????? ah, ah,ah!!!!!!!

      Supprimer
  2. J’ai deux grandes divergences avec l’auteur de cet article :
    1-Je ne crois pas que l’on puisse changer le cours de la construction européenne ;
    2-Je ne crois pas que l’islamisme doive devenir un thème essentiel du débat public.
    Et je suis assez consterné de voir l’auteur de cet article reprendre à son compte les accusations mensongères contre Clémentine Autain qui n’a jamais tenu meeting commun avec Tariq Ramadan.
    La seule vraie question que l’on doit se poser à propos de LFI, on doit se la poser également à l’égard de tous ceux qui prônent une politique alternative au néolibéralisme : sont-ils déterminés, pour pouvoir appliquer leur programme, à rompre avec l’UE et à sortir la France de la zone euro ? Si la réponse est positive, il faut voter pour eux. Si elle est négative, il faut passer à autre chose.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Sans revenir sur les divergences, un peu longues à être traitées ici, je me permets de vous faire remarquer que l'auteur ne dit PAS qu'Autain a tenu meeting avec Ramadan, relisez, mais que son mouvement a relayé, ce qui est factuel et prouvé. Donc repartir sur de soi-disant "accusations mensongères" alors que tout ceci a été prouvé à de multiples reprises, non quoi, il faut assumer à un moment.

      Supprimer
    2. c'est dit et c'est bien dit

      Supprimer
    3. Autrement dit, si je suis votre raisonnement, si Tariq Ramadan participe à un événement, tous ceux qui y participent ou qui le relaient sont des islamo-fascistes, et peu importe ce qu'est cet événement... ? Cela s'appelle faire de l'amalgame.

      Supprimer
    4. Oui toi, c'est exactement ça.

      Supprimer
    5. @ Moi ...et si on change les noms, à la place mettons Jean-Marie Lepen vous en pensez quoi des personnes qui assisteraient à un colloque où ce triste sire serait présent ....amalgame ou pas amalgame ...ça pique ou ça pique pas ? hypocrisie ou pas hypocrisie?
      Oui les personnes qui assistent à des réunions où des personnages aussi polémiques sont présents relais l'idéologie de ces personnages, passivement certes mais tout de même...exception si vous êtes en mode "espion" mais pour Autain c'est h.s. elle est copain comme cochon avec les Ramadan et toute la sphère frériste...

      Supprimer
  3. L'EI a réussi à prendre des propos de Michel Onfray pour plaider sa cause. On n'est pas responsable de qui nous récupère...

    RépondreSupprimer
  4. Ce texte, j’aurais aimé être capable de l’écrire...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. ... moi aussi. D'autant plus que étant un "tala", et ayant eu, et ayant encore parfois, à me justifier et à tenter de justifier certaines pratiques qui m'étaient étrangères, je crois savoir que cette longue tribune vaudrait encore la peine d'être enrichie, approfondie, développée.
      Bref, réjouissons-nous d'avoir, dans LFI, des gens qui savent si bien réfléchir et avancer dans leurs analyses.

      Supprimer
  5. Il y a des points où je ne suis pas d'accord et que je trouve flous ou non-argumentés. Par exemple lorsqu'il dit "Plus récemment, certains députés de LFI ont abondé dans le sens d’une minimisation du phénomène islamiste, par clientélisme électoral ou par volonté de dénoncer un supposé racisme d’Etat", il n'explique pas en quoi ni comment ni sur quoi il s'appuie pour avancer cela. Enfin lors de sa conclusion, il opine que la FI ne fait pas de l'islamisme une priorité, or c'est absolument faux, puisque cela est intimement, étroitement imbriqué dans les thèmes de la lutte contre le terrorisme et la défense de la laïcité en France. La FI a une vision globale du problème.
    Par ailleurs, il reproche aux députés de la FI d'éviter l'emploi du mot "islamisme". Je ne sais pas si cela est vrai, je ne l'ai pas remarqué, mais peut-être... Cependant il est interessant de réfléchir aux conséquences de ce mot, choisi peut-être à tort, pour désigner un fait de société qui vient stigmatiser tous les musulmans qui n'ont rien à voir avec l'islamisme radical. Ne soyons pas dupes, les gens font malheureusement l'amalgame islamisme = islam = musulmans = terrorisme. Et toute cette inéptie est contenu dans ce mot. Le langage est indissociable de la pensée.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Totalement d'accord avec vous. C'est malheureusement ce genre de texte incertain qui démobilise les plus tièdes qui sont souvent sous informés et ânonnent la malfaisance médiatique et politique…

      Supprimer
    2. Minimiser : parler comme Obono de "sexisme" pour un intégrisme religieux ou de "martyr" pour un terroriste etc etc
      Le terrorisme et l'islamisme sont deux choses tous à fait différentes, que vous ne le sachiez pas explique votre incompréhension de l'article. La "vision globale" c'est de voir que le terrorisme actuel fait partie de l'islamisme et non l'inverse.
      Vous êtes le seul à ne pas avoir remarqué que Mélenchon ne prononce quasiment jamais islamisme et a même poussé le bouchon jusqu'à dire que les djihadistes étaient des "apostats" de l'islam.....
      Le mot n'est pas choisi à tort il décrit une réalité, des faits, une idéologie que connaissent bien tous les musulmans qui ont connu déjà cela en Algérie ou ailleurs. Et "islamisme radical" ça n'existe pas. L'islamisme EST radical !
      La stigmatisation vient justement des pudeurs de gazelles. Ne pas en parler, nier le réel ouvre la porte à tous les amalgames. Il suffit de dire "le terrorisme est islamiste" et l'islamisme n'est pas l'islam", comme pour toutes les franges radicales des religions, passées ou présentes.

      Supprimer
    3. le véritable antiracisme, c'est de considérer les personnes pour ce qu'elles font et disent, pas pour leur origine. En ce sens, Obono et Bouteldja ont des comportements et des discours insupportables, même si cela est difficile de le reconnaître.Mais ne pas le dire est une forme de racisme à l'envers, de paternalisme .

      Supprimer
    4. Malounours, c'est curieux, ça ne gène personne à l'extrême gauche, si tant est que LFI soit l'extrême gauche, que l'on puisse confondre anti-Israélien et antisémite. Mais dès qu'on parle d'islamisation c'est la bannière #padamalgame qui se hisse. Drôle de langage double.

      Supprimer
    5. Tous les musulmans ne sont pas islamistes,loin de là, tous les islamistes sont musulmans.

      Supprimer
    6. David A. De nombreuses personnes à "l'extrême gauche" sont gênés par l'amalgame entre judaïsme et sionisme. Il y a d'ailleurs de nombreuses personnes antisionistes (et pourtant pas antisémites!) à "l'extrême gauche".
      Pour ce qui est de "l'islamisation" je ne sais pas de quel amalgame vous parlez. S'il s'agit d'un amalgame entre islam et islamisme, alors, oui, personnellement, ça me gêne. Mais, je vous rappelle quelque-chose : "Israël" n'est pas une religion et le sionisme n'est pas une idéologie religieuse mais une idéologie politique coloniale. Bien que le judaïsme soit une religion, lorsque l'on parle "d'antisémitisme", on pense en général à une pseudo appartenance ethnique "juive". Encore une confusion.
      Ce n'est pas évident de s'y retrouver, j'en convient !

      Supprimer
  6. L'auteur donne l'impression de confondre islamisme, extrémisme (aussi appelé islamisme radical) et terrorisme. Le fait est que le terme d'islamisme n'est pas un concept précis, pertinent, mais une méfiance plus ou moins définitivement haineuse, toujours abusivement généralisée, envers les musulmans qu'on soupçonne d'être coupables de mal penser, d'être une menace idéologique pour notre sécurité, notre liberté de culte et de croyance, notre capacité à vivre ensemble, notre République en somme. Le fait est, aussi, que l'emploi de ce terme implique inévitablement une confusion entre Islam et islamisme, entre musulmans et menace.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ne faites pas de votre ignorance une vérité générale.
      Est islamiste toute doctrine selon laquelle les normes juridiques et sociales doivent reposer sur un fondement transcendant lié à la religion musulmane.
      La laïcité consiste justement à dénier ce rôle à la religion, à la circonscrire au domaine privé et à trouver un fondement de ces normes immanent à l'humanité. À tout hasard, c'est ce que constituent les droits de l'homme vis-à-vis de nos démocraties occidentales.

      Par ailleurs tout islamisme est radical. L'adjectif "radical" caractérise ce qui remonte à la racine, au principe, au fondement. Il n'ajoute donc aucun sens au mot "islamisme" puisque ce dernier caractérise lui-même le fait de remonter à un fondement religieux de la société et des normes qui la conduisent.

      Supprimer
  7. Ce n'est plus une lettre mais un pavé .
    Le principal est que l'auteur ait compris que l'avenir en commun est le seul avenir qui me convienne pour mes enfants.

    Toutefois je ne vois pas ce que l'islam vient faire là dedans .
    Je fais partie de ceux qui pensent que les attentats sont organisés par le système .

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. "organisés par le système" le bon complotisme bien de chez nous ! Si la "France insoumise" utilise l'argumentaire soralien, elle très mal barrée.

      Supprimer
    2. Lisez,lisez vous finirez par le comprendre. Ou encore mieux, installez vous dans les quartiers ou banlieues dits chauds.

      Supprimer
  8. Une bienvenue grandes lettres pour quelqu'un qui se laisse manipuler et qui essaie de se justifier.. pour moi nul et non avenu..

    RépondreSupprimer
  9. T'as 29 ans. Tu veux en démordre avec les causes. C'est fort bien.. Force est de constater que les néo-esclavagistes passent leurs temps à lancer des os à ronger et toi armé de ton élan du jeune fougueux tu t'es jeté en premier pour ronger l'os. Bravo d'avoir joué le jeu des Macronnistes. Bravo t'as ouvert une brèche qui ne se refermera jamais. Bien que imparfaite, nous avons fait le choix de l'avenir en commun. A savoir que nous ne pouvons être d'accord sur tous les sujets mais nous avons en commun la plus grande partie des sujets. Et si "nous" tombons, je ne parle pas pour toi car tu es déjà dans ta fougue vengeresse. Oui si nous tombons, qui selon toi peut représenter sérieusement l'opposition ? Donc dans ce petit jeu de Je t'aime moi non plus. Je te propose de mettre un peu d'eau dans ton vin. T'es en train de détruire toute chance d'union pour défaire le nouvel ère du servage qui attendent pas seulement toi mais aussi tes enfants et les enfants de tes enfants. Calme-toi et arrête de croire qu'il n'existe rien à composer dans ce monde.

    RépondreSupprimer
  10. C'est bien qu'il y ai un debat entre ce qu'il reste de la FI... ce texte me parait salutaire bien que jsuis pas ok avec le miroir FN/islamisme. M'intéressant également de pres aux reseaux et phénomènes islamistes dés 2012 apres les tueries de merah je n'ai pas pu voter Melenchon qui est à coté de la plaque et entre Autain Obono et toute une pleiade d'élues et d'élus proche des "agitateurs communaitaires" qui ont fait de l'entrisme au front de gauche... jai vu donc depuis 2012 que Melenchon n'avait pas avancé sur ces sujets et étant traité de "facho" et "islamophobe",2 termes completement dévoyé, aussi bien par les militants pro Hamon que militants pro Melenchon il m'était impossible de partciper à cette mascarade peu imporye leur programme economique et sociale.
    L'extrême droite identitaire nous observe et s'engouffre dans les errances de la gauche ce qui avait déja été le cas apres 2002. Les islamistes type freres musulmans nous connaissent également très bien et ont adopté les codes de la gauche anticapitaliste anti imperialiste pour mieux intégrer les cercles politiques de gauche... ils ont réussi a berner tout le monde car ils nous connaissent mieux que nous les connaissons. Les français de toute conviction confondu est victime de ces égarements clientelistes à gauche et du langage décomplexé de la droite raficale et extremiste.
    La FI sera pourri de l'intérieur par ces sujets qu'ils ne maitrisent pas et tente de relativiser pour ne pas froisser certains soutiens. Il ne faut s'étonner qu'une gauche republicaine limite ultra laïque pro Valls emerge et se confronte plus à la FI qu'au FN. Des electeurs pourraient même être attiré par une certaine droite patriotique de Phillippot... qui lui aussi connait les faiblesses et manquements de la fi sur ces sujets...
    Pr ma part je pense que c'est trop tard pour Melenchon sur ces sujets clivants comme il est trop tard pour Valls... et Macron a compris bcp plus de choses que ces 2 là reunis ;)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Le problème, c'est que l'anticapitalisme ne saurait constituer un programme politique en soi. Le christianisme et l'islam n'ont aucun problème à « récupérer » un tel message, puisque ces deux religions se sont toujours targuées d'être du côté des pauvres, des humbles, des gens de peu... N'oublions pas que le projet du socialisme, à l'origine, ce n'est pas la simple charité ni même la redistribution des richesses, c'est de rendre la classe ouvrière maître de son destin. Ce qui implique d'être libéré non seulement de la servitude économique mais aussi de la tutelle religieuse.

      Supprimer
    2. Je suis d'accord avec Antoine. Les religions monothéistes sont opposées à l'idée de lutte des classes, à la République et la souveraineté du peuple. Toutes les théocraties ne sont-elles pas dictatoriales ? L'émancipation des gens commence par la lucidité sur les religions : nous n'avons qu'une vie et il appartient à chacun de choisir de ce qu'il veut en faire. Les religions ont chacune un projet de société politique qui est fondé sur l'obéissance et l'inégalité, mais les fidèles ne sont heureusement que rarement des intégristes.

      Supprimer
    3. Intéressant de lire à propos de Valls qu'il serait de gauche républicaine, la gauche je la cherche dans es actes et ses paroles et ne peux la trouver comme il l'est de comprendre par ce message que Macron lui aurait tout compris. Ridicule

      Supprimer
    4. L'Église catholique fondée sur l'inégalité, vous y allez un peu fort.

      Supprimer
  11. je partage votre analyse, pour autant elle me parait réductrice dans le sens où vous la limiter à la seule religion musulmane.
    Les radicaux ou intégristes catholiques, juifs, ou bouddhistes sont tout aussi dangereux et l'actualité nous le démontre malheureusement.
    Bien à vous

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne vois pas souvent des assassins crier " Dieu est grand" ou tuer au nom de Jésus.je vous rappelle que nous sommes en 2017, nous sommes malheureusement passés par là, il y a quelques siècles, alors ne supportons pas les fanatiques d'une autre époque.

      Supprimer
  12. Le grief serait que cette dinde antisémite de H.B. a retweeté il faudrait que notre ami soit conscient qu'il n'existe aucun moyen d'empêcher ce genre de chose.

    RépondreSupprimer
  13. j'avoue avoir été intéressé par cette lettre ouverte, jusqu'au moment où l'auteur déclare la haine de la religion. Peut-être ai-je tort, mais j'ai vu dans cette expression les propos d'un franc-maçon, et donc cette lettre est devenue pour moi, non une lettre ouverte mais un échange d'amabilités entre frères de loge

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. La haine de la religion ? Ah ? Où ?
      Dommage d'avoir vu cela.
      Et je crois que "la religion" - dont quelqu'un disait qu'elle était très utiles aux femmes, parce que "cela les tenait" - s'est suffisamment déconsidérée elle-même pour ne plus avoir besoin de cette prétendue haine.
      Quant à la Foi, c'est autre chose, Dieu(!) merci.

      Supprimer
  14. Bonjour Ambroise,
    Ayant le double de ton âge, et vu que tu tutoies JLM, je me permets de te tutoyer.
    D'abord, merci pour cet article qui permet un peu,grâce aux commentaires, de voir où on en est.
    Globalement, je suis OK avec toi concernant Jean-Luc M..
    Sa grandiloquence le dispute trop souvent à son éloquence et si la 2° est clairement un atout, la première est une grande faiblesse.
    Même si je suis d'accord avec ton point de vue concernant l'islamisme et si je ne supporte pas la position de certains soutiens de JLM, je ne pense pas qu'il faille en faire un point central du débat politique.
    J'ai un certain respect pour JLM essentiellement à cause de son programme (malgré les angles morts)et je reconnais un énorme travail aussi bien pour son élaboration que pour sa diffusion.
    J'ai voté pour lui sans aucun regret.
    Pour moi, il a commencé à retrouver ses vieux démons entre la présidentielle et les législatives, où je pense, qu'avec un peu plus de souplesse et un peu moins d'obsessions, l'opposition de gauche aurait eu un peu plus de poids qu'elle n'en a.
    Je pense aussi que la "France Insoumise" est un très mauvais nom, peu rassembleur, et qu'en fera t'il, si, un jour, il arrive au manettes ? Je suggère la "France Innovante", (il pourra garder le logo), ça veut pas dire grand chose mais c'est à la mode, et il n'aura pas besoin de changer de nom s'il gagne.
    Sinon, je ne compte pas sur lui pour 2022, je pense que cette période qui s'annonce est très imprévisible et que si un inconnu avec des idées un peu rancies à pu prendre le pouvoir en quelques mois, toutes les surprises sont possibles.
    Pour conclure, je suis heureux de voir des jeunes qui réfléchissent un peu et qui s'engagent et je termine tel un vieux c. que je suis avec ma maxime favorite du moment.
    "Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer" attribuée à Guillaume D'orange.
    Cordialement,
    Henry


    RépondreSupprimer
  15. Florent Cappalletti : "Les radicaux ou intégristes catholiques, juifs, ou bouddhistes sont tout aussi dangereux et l'actualité nous le démontre malheureusement." C'est vrai que le terrorisme catho, juif ou bouddhiste endeuille la France chaque semaine... ET SINON VOUS FUMEZ QUOI ?

    RépondreSupprimer
  16. Bonjour. Beaucoup de choses justes dans ce texte, qui passe pourtant à côté d'un point essentiel. Pour beaucoup, dont moi, qui suis très loin de LFI, très loin du gauchisme comme de ce que vous appelez l' "islamisme", ce n'est pas une quelconque complicité ou passivité ou naïveté, qui conduit à ne pas apprécier et à rechigner le terme d' "islamisme". Ce n'est pas, encore moins, par volonté d'amalgamer Islam et extrémisme ou musulmmans et salafisme : tout au contraire. Vouloir précisément distinguer islam et "Islamisme", et donc Islam et salafisme, ou Islam et wahhabisme implique pour commencer de ne pas associer le terme "Islam" à ce que vous qualifiez fort justement d'idéologie. Une idéologie effectivement, ethniste et suprémaciste, dévoiement d'une spiritualité ( l'Islam recouvre nombre de religions s'en réclamant ) dévoiement classique d'une spiritualité, la nature humaine étant ce qu'elle est. Utiliser le terme d'islamisme, c'est donc tout au contraire rendre service aux salafistes en associant leur idéologie stupide et souvent répugnante au terme "Islam", qui qui est bien le radical du terme "islamisme". De surcroît en français, le suffixe "isme" ne désigne pas nécessairement, et pas principalement, une "idéologie". Communisme, féminisme, nationalisme, socialisme, racisme même, régionalisme, localisme, sont des termes qui peuvent recouvrir des idéologie différentes voire opposées. Mais ils désignent toujours une adhésion, extrémiste mais éventuellement seulement, au radical du terme qu'il accompagne. Pour le local, pour la région, pour la nation, pour la Commune, etc.

    RépondreSupprimer
  17. Suite : Or non, de notre point de vue, du vôtre, ces gens n'adhèrent pas à l'Islam, mais à une idéologie qui en émane et qui en réalité la contredit, tant il est vrai que les grandes spritualités ont en commun, dans leur essence, un certain nombre de valeurs communes, fort éloignées de la haine et du tribalisme. Utiliser le terme d'islamisme est donc rendre service aux "islamistes" et donc aux salafistes, à un autre titre : il heurte les musulmans non "islamistes" et non salafistes, qui n'acceptement de voir le terme désignant leur spritualité servir de radical - sans jeu de mot - à un terme signifiant obscurantisme, fanatisme, violent, terroriste, et j'en passe. Chrétiens, bouddhistes, juifs, apprécieraient-ils que l'on désigne les extrémistes en leur sein, par les termes de chistiannisme" "judaïsme", ou bouddhisme ? Ou christiannistes, judaïstes, et bouddhistes ? Bien sûr que non. Il n'est pas anodin de constater au demeurant qu'en France, les plus hostiles à l'islam, les fameux "islamophobes" n'hésitent plus désormais comme le Figaro le weekend dernier, à oublier le suffixe en "isma" pour désigner les salafistes, frères musulmans ( un salafisme haut de gamme ) et autres "islamo-gauchistes" comme des "agents de l'Islam", je cite. Il n'est pas anodin non plus de se faire la remarque suivant : les lectures les plus hostiles à l'Islam que nous proposent Onfray, Zemmour et d'autres, quelles que soient leurs qualités par ailleurs, sont en tous points comparables aux lectures des salafistes, Qardaouis et autres "imams de Brest". Seule le parti-pris change : les uns sont contre quant les autres sont pour. Mais la lecture est la même. Zemmour et l'Imam de Brest, même combats, même haddiths, Onfray et Qardaoui, même logique textualiste et décontextualisée. Zemmour ne se gratte d'ailleurs pas pour dire que "les salafistes" ont raison, qu'ils sont les "vrais musulmans", ce qu'affirment eux mêmes les salafistes en question, notamment dans nos banlieues, à des des gamins violents et déracinés. Donc c'est précisément au nom de tout ce qui vous préoccupe fort justement, dont vous vous alarmez à bon droit, qu'il faut renoncer à ce terme qui crée plus de confusion qu'autre chose, et interdit de ce fait une dénonciation nécessaire et même vitale de l'idéologie qu'il est censé désigné. De la même manière je dirais qu'il en va de même du terme "Djihadiste" employé à toutes les sauces et avec gourmandise par nombre de commentateurs. Les "Djihads" puisqu'il y en a deux, le grand et le petit, désignent bien autre choses que le terrorisme fanatique qui frappe aussi bien à Paris ou Nice qu'à Damas ou Alep. Le "Grad jihad" désigne le combat intérieur qu'un homme se doit de mener contre le mal et pour me bien. Le "Petit Djihad" désigne la légitime défense, le droit de se battre contre celui qui vous oppresse en tant que musulman. Autrement dit la "résistance à l'oppression", de notre déclaration des droits de l'homme, tout simplement. Sont-ce là les combats que mènent salafistes et terroristes en Syrie ? Enfin, last but not least, la géopolitique. Ils sont bien peu nombreux ceux qui dénoncent le principal responsable de la "salafisation" et donc de la corruption de l'islam partout dans le monde et singulièrement chez nous, à savoir l'Arabie saoudite.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. N'est-ce pas en Arabie Saoudite que l'on trouve les "vrais musulmans " de Zemmour ?

      Supprimer
  18. Suite : Comment se fait -il si l' "islamisme" est, notre ennemi que ce régime soit protégé et choyé, et autorisé à contrôler La Mecque, lieu saint de tous les musulmans, quelle que soit leur religion ( les quatre écoles sunnites, l'alaouisme, le chiisme duodécimain, l'alévisme, le bektachisme, et j'en passe ? Comment se fait-il que messieurs Hollande, Fabius et Ayrault, aient soutenue le salafisme et le terrorisme en Syrie, financé par les Saoudiens, et qui a formé tous ceux qui ont frappé la France ? Bonne question, non ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci, Auguste George, pour vos commentaires plein de justesse et de précision.

      Supprimer
    2. Et comme vous dites être très loin de la FI et de JLM peut être feriez vous bien de savoir que ce que vous dénoncez pour l'Arabe Saoudite comme le Qatar d'ailleurs l'a été et l'est très clairement fait par JLM.

      Supprimer
  19. Je suis d'accord sur l'essentiel avec ce qu'écrit Ambroise de Rancourt.

    J'ai trouvé que la campagne de Mélenchon en 2017 était meilleure que celle de 2012 :
    - Plus ferme sur l'Union Européenne.
    - Arrêt de ce "front contre front" contre le FN qui fut un échec en 2012. Au lieu de combattre systématiquement le FN, il faut reprendre des thèmes souvent abandonnés depuis les années 80, abandons qui ont poussé une grande partie des couches populaires vers le vote FN. Mélenchon semble l'avoir compris en 2017.

    Mais, il y a des critiques.
    - La personnalité de Mélenchon : il a manifestement un ego sur-dimensionné, il a de la peine à reconnaitre quand il s'est trompé, ...
    - Surtout, parmi les Insoumis, on trouve des gens que je n'apprécie pas du tout. Cela conduit Mélenchon à être parfois ambigu. Quelques exemples.

    Je suis instituteur retraité.
    Je suis hostile aux idéologies pédagogistes (souvent de gauche, hélas !) qui détruisent l'école publique.
    Les gens qui connaissent Mélenchon savent qu'il est lui aussi hostile au pédagogisme. Mais, on ne s'en est pas aperçu pendant la campagne. Pourquoi ? Parce que, parmi les Insoumis, il y a des adeptes fanatiques de cette idéologie calamiteuse.

    RépondreSupprimer
  20. Je constate aussi que, parmi les Insoumis, on trouve des gens plus que complaisants envers l'islamisme.
    Ce n'est pas le cas de Mélenchon, mais cela le conduit aussi à l'ambiguïté.

    Il est insupportable d'entendre ou de lire chez certains (dont des dirigeants du PCF, parti auquel j'ai appartenu pendant 32 ans) que la moindre critique de la politique de Najat Vallaud-Belkacem, c'est du racisme ou du sexisme.

    Je me réjouis quand une prof de français nommée Fatima Aït Bounoua critique avec force la calamiteuse politique scolaire de NVB. Au moins, on ne peut pas accuser Fatima AB de racisme anti-maghrébin, ni de sexisme.

    Je trouve inadmissibles aussi les accusations de racisme quand on ose critiquer les déclarations scandaleuses de la député Danièle Obono (FI).

    Allez, une autre chose agaçante chez Mélenchon : quoiqu'on pense de Manuel Valls, le traiter de "nazi" est d'une stupidité affligeante.

    Sur les rapports de certains de la gauche radicale (dont le NPA et aussi Ensemble, le parti de Clémentine Autain, voire certaines organisations du PCF), je renvoie à un article très intéressant écrit en 2015 par Jack Dion, ancien de "l'Humanité", maintenant à "Marianne" :

    https://www.marianne.net/debattons/editos/quand-la-gauche-radicale-sacoquine-avec-des-accros-de-lintegrisme

    RépondreSupprimer
  21. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Où avez vous vu chez Mélenchon une hargne exclusive contre les chrétiens, il faut pour le moins être de mauvaise foi, la ligne est religion domaine privé, laïcité pour le domaine public c'est simple non et par exemple quand les chrétiens d'orient sont menacés on prend leur défense. Moi je vois surtout au delà ce contre vérités manifestes (le programme de la FI n'a pas été écrit par lui bien sur puisque c'est le résultat d'un travail collectif large, mais dit il le contraire??)une hargne anti Mélenchon. Vous avez une alternative crédible vous aujourd'hui?

      Supprimer
  22. Le piège de l'internationalisme se referme sur la FI...
    Le principe fontamental défendu par la gauche "radicale", dont sont issus bon nombre de leader FI, est i'internationalisme, en ce mois d'octobre 2017 on peut évoqué octobre 1917. L'ancien nom du PS était, Section Française de l'Internationale Socialiste. C'est à dire que le projet politique des ces socialistes ne s'arretait pas aux frontières des états....

    Ceci explique que JLM, C Autain et d'autres ne peuvent se résoudre à voir une frontière entre les citoyens. Pour eux la citoyenneté est transfrontalière. Ceci est un préalable intangible!

    L'autre pôle de cette polémique est constitué par le coeur du "libéralisme". L'individu d'abord, l'individuation maximale possible et une contractualisation pour régir, réguler les relations entre les individus. La base du contrat est l'accord entre les parties, souvent dans une relation à deux. Du coup toutes les autres formes de socialisation sont mises à distance, la langue, la religion, et tout ce qui constitue le "ciment social" garant de la cohésion d'une société. Tous ceux qui ne sont pas "aptes" à s'inscrire dans cette forme de société sont donc "marginalisés et orphelins" d'une appartenance à un corps social dense, structurant, et de fait tout simplement ignoré par les promoteurs de la liberté individuelle comme seul horizon souhaitable.

    Tous ceux qui sont "exclus" ou refusent de souscrire à ce modèle, y compris dans sa dimension économique, chacun ayant l'injonction de trouver sa place, voire de la faire. Tous ces individus, hors tendance, trouvent refuge dans les schémas de socialisation qui restent accessibles, voire sont promus.

    Une formule pourrait résumer cela "quand tout fait défaut autour de vous il reste dieu pour tous". Ou encore une communauté au périmètre plus ou moins défini, les jeunes, les vieux, les blancs, les noirs, les juifs, les arabes,les français, les riches, les prolos, enfin tout ce qui est évident et directement accessible sans autre analyse ou pensée construite.

    Du coup on débouche sur un paradoxe ou un principe philosophique généreux et humaniste entre en résonnace avec certaines formes de sectarismes plus ou moins structurés. Le périmètre de la communauté envisagée...

    Typiquement, revendiquer la liberté religieuse en interprétant la laïcité comme une juxtaposition de religions, de communautés, alors qu'il s'agit d'une "neutralisation" des micro-communautés pour permettre le vivre ensemble d'un ensemble plus vaste. La république se veut être un espace social qui "surplombe" les communautés sans les inhiber et les nier. La république se veut être un tout dense qui ne peut être constitué d'ilots indépendants et singuliers.

    Juste une question fondamentale, que veut dire faire société. Sommes nous d'abord des individus indépendants ou des citoyens co-responsable d'un espace commun.

    La FI est coincée entre le fait de reconnaitre les communautés "d'exclus du bien être" -mêmes celles qui cultivent leur singularité et rejettent la proposition républicaine, et pronent un replis cathartique archaïque- et le fait de promouvoir le principe humaniste et républicain du tous fraternellement citoyen...

    RépondreSupprimer
  23. Tomber à ce point-là dans tous les pièges tendus par les médias depuis juin ... J'en suis comme deux ronds de flanc.

    RépondreSupprimer
  24. Merci Ambroise pour cette lettre salutaire !

    Cela fait longtemps que je constate et alerte sur ces problèmes à mon niveau.



    Mélenchon a déjà dit des énormités comme "DAECH n'a rien à voir avec l'Islam" "Les prières de rues ne sont qu'un problème de circulation" "le voile n'est qu'un chiffon sur la tête".

    C'est du n'importe quoi !
    DAECH fait partie de l'Islam.
    Les prières de rue existent. Des musulmans français revendiquent un islam politique.
    Le voile est un signe de soumission (Islam veut dire soumission d'ailleurs) , un signe d'appartenance, un signe de défiance, un moyen de ne pas se faire harceler.

    La moindre des choses est d'admettre avant tout qu'il y a des problèmes avec l'Islam, qu'il y a des versets incompatibles avec les droits de l'Homme.

    Il n'y a rien de raciste ou de méprisant dans le fait de critiquer l'Islam et le coran..

    Pour rappel, selon une étude de l'Institut Montaigne et l'Ifop :
    -En France, parmi les musulmans «modérés», 29% estiment que la loi islamique, la charia, est plus importante que la loi de la République.

    Cela explique, entre autres, les nombreux temoignages de professeurs qui disent que des élèves de familles musulmanes remettent en cause l'enseignement de certaines matières. (ou utilisent le mot "juif" comme une insulte)

    Alors qu'il n'y a pas à tolérer l’intolérance.
    Quelle soit d'origine politique ou religieuse.

    Le fait est que l'application stricte du coran est incompatible avec les droits de l'Homme, et que la plupart des musulmans ne font pas de travail critique sur leur religion, et trouveront toutes les excuses possibles pour défendre leur opium.

    La difficulté c'est de jouer à l’équilibriste entre la critique de la religion, cet opium du peuple, cette insulte à la raison.... et la défense des musulmans qui sont si souvent victime de racisme, d'injustice, etc...
    La droite n'a pas ce problème, après avoir fait venir des maghrébins pour favoriser le patronat, elle stigmatise les musulmans et rejette sur eux tous les problèmes de la France pour défendre toujours le patronat...

    Mais en attendant, beaucoup à gauche se font taxer d'être " islamo-gauchiste " , ce qui peut se comprendre.

    La "gauche" en refusant de critiquer l'Islam pour ce qu'il est, fait ainsi malheureusement le jeu de l'obscurantisme religieux.

    Un comble pour ceux qui se disent de gauche, progressistes, héritiers des Lumières, des anticléricaux, voire même de Karl Marx !

    Être sincèrement de gauche, c'est être contre toute aliénation.
    Et la pire aliénation possible est religieuse, car les textes fondateurs sont divins, sacrés, immanents et intemporels, donc intouchables pour le croyant sincère.

    Ainsi quand des musulmans commettent des crimes en se référant à l'Islam et au coran, il est particulièrement idiot et malhonnête de dire que cela est sans lien avec l'Isalm, et n'est dû qu'à des "pauvres esprits, paumés, fanatisés...".

    Il y a dans le coran largement de quoi justifier toute la violence, haine, misogynie, homophobie, etc, etc... qui nous vient du monde musulman
    . C'est comme cela que des individus instruits et cultivés peuvent commettre des horreurs par foi envers une religion. Cela sur des pays entiers qui appliquent la charia, djihad, phallocratie, polygamie...

    Critiquer les individus qui appliquent littéralement une religion, sans critiquer la religion qui leur ordonne leurs actes, c'est donc une tragique erreur.

    Et je vois bien que cette aliénation touche beaucoup de monde !
    Souvent cet aveuglement devient du clientélisme.

    Cette tragique erreur conforte bien des musulmans à ne pas remettre en cause leur religion et de rester aliénés, et conforte nombre de français à se méfier de cette gauche qui ne comprend pas les dangers de l'Islam.

    RépondreSupprimer
  25. Monsieur de Rancourt oublie de parler de la séparation entre la force publique et les religions.

    C'est embêttant pour quelqu'un qui prétend parler de laïcité...

    RépondreSupprimer
  26. Merci à Coralie Delaume d'avoir publié ce texte, et merci à son auteur.
    Un seul mot. On sent poindre, mais poindre seulement, l'essentiel dans ce texte: la distinction entre la religion, honnie quand on se veut de gauche, républicain, plus universellement français que le reste du monde, et les deux plus importants Commandements, dont bien peu de mes camarades et amis de la FI sont un tantinet informés. Je passe donc sur la très faible culture historique dans ce domaine particulier, qui se borne souvent à brandir la "séparation de l’Église et de l’État", non, non, "des églises et de l’État", ce qui n'est pas pareil...
    Reste à savoir, et je le dis sans la moindre acrimonie car, à mon âge, on en a terminé avec ce sentiment, reste à savoir donc ce qui déplaît le plus à quelques uns des leaders de la FI: la religion, ou autre chose...
    Pour ma part, je continue mon modeste travail de militant avec un seul critère, une seule ligne, un seul souci: quel est le sort réservé aux plus faibles, et qui se met à leur service? A l'usage, je n'ai pas beaucoup de doutes.

    RépondreSupprimer
  27. Merci Amboise Rancourt pour votre courrier.

    Chers amis, chères insoumises,

    Comme Ambroise Rancourt je crois que beaucoup de sympathisants et de militants de la France insoumise passent notamment depuis les élections une période compliquée.

    A la création du"parti de gauche" l'essentiel était de fédérer, autour de la laïcité et son corolaire la raison, l’ensemble des partis et de ses militants d'anciens sympathisants et partisans esseulés, désorientés par des apparatchiks qui ne représentaient plus leur morale mais qui, pourtant, souvent s'en réclamaient. Dans tous les cas très enthousiaste dès les premiers jours aux idées que diffusait cette organisation naissante je m'y suis associé!

    Aujourd'hui il est difficile de soutenir des explications qui nécessitent une analyse, des réponses claires et précises et qui puissent justifier nos choix politiques, car sans notre boussole, la raison ne souffre pas de l'à peu près. Or notre parole, nos discours ont, maintenant, tendance à diffuser du brouillard pour de la lumière. Par opportunisme? Sans doute. Ambroise de Rancourt dans son implacable mais délicate lettre à Mélenchon emploie sans ambiguïté ce terme et je ne crois pas qu'il soit faux.

    Je pense que la raison ne peut s’arroger une opinion formée par une observation insuffisante des faits. D'autant que l'histoire, et plus encore l'histoire récente (stalinisme...), nous apprend que sans ce postulat toute réflexion est mouvante. Sans fondations logiques les justifications que les insoumis donnent à leurs interlocuteurs sont fragiles; très souvent identiques à ce qu'ils tentent eux même de nous faire avaler: des réponses approximatives, incomplètes; en quelques sortes des sermons démesurés!

    Pas plus que l’antisionisme n'égale pas l'antisémitisme, pas plus l'anti-islamisme ou le radicalisme religieux -d'où qu'il vienne- ne vise la religion, la religion musulmane en temps que telle!

    C'est vrai, Il n'est pas facile de ne pas déformer, d'être précis et rigoureux tout en essayant de convaincre, mais si notre parole est identique à celle des détracteurs elle est inaudible et leur permet de camper dans leur propre camp.

    Ainsi ceux, dont Danièle Obono (1), qui tendent à disculper, à blanchir, l'injustifiable et, donc, qui ne peuvent se réclamer de la rigueur d'un raisonnement logique. Non, je ne pense pas que ceux là puissent se revendiquer des << Insoumis >>, dans tous les cas pas des insoumis avec qui j'ai espéré et qu'en grande partie j’espère encore.
    On ne peut à ce point déformer la raison, défendre ou approuver la mauvaise foi! Notre rôle n'est pas de substituer le prétexte à la vérité et, dans les cas que cite D.Obono, la vérité est limpide. Il est encore et toujours indispensable de se battre sur tous les plans et ne pas limiter notre réflexion, mais notre combat ne peut en aucun cas être justifié par l'approximation, le calcul ou la mystification.

    Je crois, je veux croire sincèrement, que d'autres moyens sont possibles pour penser à gauche. On ne peut être d'accord sur tout, c'est évident il faut choisir, souvent prendre parti et dépasser la ligne jaune si nécessaire, à condition de ne pas déformer ou falsifier la vérité, la logique.
    Tout n'est pas toujours justifiable. Qu'espérons nous faire comme eux à droite, en mieux, ou en pire? Là n'est pas notre combat!

    Très Cordialement,

    André Agullo

    (1) ... << si fière de ne pas avoir manifesté le 11janvier et qui ne dit jamais Charlie sans le mot " islamophobe". Elle ne voudrait surtout pas qu'on ferme les mosquées incitant au terrorisme parce que la Bible contient aussi des mots violents. Quand elle ne trouve pas si << radical >> mais sexiste qu'un chauffeur de bus refuse de prendre le volant si une femme la touché >>. ( Caroline Fourest, dans Marianne)

    RépondreSupprimer
  28. Merci à Ambroise pour cette lettre qui arrive à point nommé pour exprimer le malais grandissant chez beaucoup d'entre nous ces dernières semaines.
    Les articles de presse se multiplient ces derniers jours au sujet de la FI face et de son rapport à la laïcité ( "La France insoumise : le malaise laïque" (Marianne, 20 oct. 17), etc...).
    Je me reconnais à 95% dans le parcours et les analyses que fait l'auteur. OK pour investir du temps et de l'énergie dans la FI, mais SUR LA BASE DE VALEURS CLAIRES ET SANS AMBIGUÏTÉ. Car en effet, la tâche est immense, et comment continuer sereinement le combat de militant si il naît et grandi un soupçon de pourrissement idéologique dans les fondations ?

    La FI ne peut pas rester durablement dans cette position schizophrénique entre universalisme républicain des Lumières et relativisme multiculturaliste indigéniste du PIR et autres défenseurs du concepts liberticide "d'islamophobie".
    Ce sont là deux extrêmes de la pensée politique qui sont inconciliables. Ennemis presque en tous points.
    JLM doit trancher RAPIDEMENT et réaffirmer publiquement de la façon la plus claire possible; la position de son mouvement dans ce débat d'idées essentiel.
    Il en va selon moi de l'avenir de la FI à moyen terme.

    Nous sommes nombreux autour de moi à observer ce qui se joue actuellement dans la FI avec une grande inquiétude. Nous quitterons le mouvement si l’ambiguïté persiste car il ne nous sera pas possible de cautionner, même indirectement et de loin, les courants de pensées politiques que critique très justement Ambroise.


    Pour compléter la question majeur de l'islamisme, je vous invite à lire ou relire la "Lettre ouverte au monde musulman" du philosophe Abdennour Bidar, qui en résume bien toute la problématique et tous les enjeux:
    http://quebec.huffingtonpost.ca/abdennour-bidar/lettre-au-monde-musulman_b_5991640.html


    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci pour ce texte, magnifiquement argumenté.

      Supprimer
  29. Ce n'est malheuseusement pas nouveau.Ce n'est qu'une sortie , néfaste , de cette ambiguïté! En effet je lui avait posé la question, sur son bog, du danger que représentait l'islamisme et son déni face à cette question fondamentale . J'attends toujours sa réponse ...
    67-Jean PETRILLI dit:
    20 janvier 2011 à 19h43
    Mettons de côté le règlement de compte avec la corporation des "chiens de garde" certains propos tenus par Jean-Luc Mélenchon me laisse perplexe.
    Je suis un homme de gauche en "déshérence" d'un mouvement porteur de mes aspirations. Pour cette raison j'observe attentivement son parcours, sa détermination dans un contexte économique et politique de plus en plus difficile. J'ai voté FG aux dernières régionales.
    Je ne comprends pas sa "tontonphilie" et son affirmation qu'en 1983 personne ne proposait d'autres alternatives. Je militais au PS à cette époque et nous nous battions pour une autre politique que celle qui consistait faire supporter la crise au peuple français.
    Je ne comprends pas sa conception de la laïcité qui est certes la liberté de conscience mais en aucun cas la liberté de culte. Le texte de 1905 évoque "le libre exercice du culte" ce qui est totalement différent. Reconnaître la liberté de culte c'est prendre le risque de créer un droit propre, spécifique, dérogatoire au profit des religions. C'est évoluer vers une société à l'américaine aux antipodes de notre tradition républicaine. C'est au nom de la liberté de culte que les USA nous font la leçon sur les lois concernant le voile, la burqua ou sur les scientologues par exemple. Au nom de la liberté de culte les religions seraient en droit de demander un financement public, de lever un impôt (ce qui existe déjà pour l'islam) ; regardons déjà tous les détournements au profit de l'enseignement privé catholique !
    Je ne comprends pas que sur la question concernant les prières dans les rues il puisse invoquer le coran. Que se passerait-il s'il l'autorisait ? il n'est plus dans une démarche laïque. La religion doit relever de la sphère privée et non publique.
    Je ne comprends pas pourquoi Jean-Luc Mélenchon nie le rôle "d'AQMI" dans l'enlèvement et le meurtre des 2 otages français sous prétexte que c'est une affaire de gros sous. L'un n'exclut pas l'autre! En la matière il ne manque pas de littérature expliquant que les terroristes, quel qu'ils soient, utilisent tous les moyens légaux ou illégaux pour s'assurer des financements.
    Je ne partage pas son "optimisme" face à l'évolution du front national et le danger qu'il représente à l'égard des électeurs de gauche. Il faudra savoir répondre au défi que constitue la captation des valeurs républicaines à laquelle se livre M.Le Pen !
    Grosse fatigue ou l'aube d'une gauche laïque et républicaine restera-il un horizon possible pour 2012 ?

    RépondreSupprimer
  30. Ce n'est pas au moment où nous sommes en train de combattre l'islamisme politique, et je pèse mes mots, qu'il faut afficher un drapeau qui ne rend pas possible le rassemblement du peuple en Europe.

    Mélenchon, octobre 2017

    http://www.lefigaro.fr/politique/2017/10/15/01002-20171015ARTFIG00091-melenchon-les-institutions-sont-laiques.php

    RépondreSupprimer