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mercredi 18 mars 2015

Europe : « avec Maastricht, on rira beaucoup plus » !





On a parfois la chance de tomber, en fouillant dans les recoins de certaines bibliothèques familiales, sur quelques perles dont on soupçonnait pas l'existence. 

C'est ainsi que je suis récemment tombée sur ce petit bouquin hilarant paru en 1997 et que je n'avais pas encore eu le bonheur de feuilleter : Le Bêtisier de Maastricht. Il recense les âneries les plus épaisses ayant été proférées pendant la campagne référendaire de 1992 par les partisans du « oui ». 

Parce que ça semble plus actuel que jamais et parce qu'il vaut mieux en rire, voici quelques extraits ! 

***


« L’Europe est la question d'avenir à la question du chômage (…) en s'appuyant sur un marché de 340 millions de consommateurs, le plus grand du monde, sur une monnaie unique, la plus forte du monde, sur un système de sécurité sociale, le plus protecteur du monde, les entreprises pourront se développer et créer des emplois » - Michel Sapin, 2 août 1992.
* Au bout du compte, Sapin a commencé très tôt à rencontrer des problèmes dans la réalisation de l’œuvre de sa vie : l'inversion de la courbe. Courage Michel, avec un peu de bol, dans 20 ans, on y est !


« Maastricht apporte aux dernières années de ce siècle une touche d'humanisme et de lumière qui contraste singulièrement avec les épreuves cruelles du passé » - Michel Sapin, 6 mai1992.
* Magnifique ! Dommage que sa carrière de poète ait été si courte. Et que sa carrière de ministre soit si longue....

« Maastricht permettra d'équilibrer une réalité financière par une réalité politique et sociale » Laurent Fabius, 16 septembre 1992.
* Dommage que sa carrière de prophète ait été si courte. Et que sa carrière de ministre, etc.(cf.supra).

«On ne peut dire que oui : oui à la paix, oui à la compréhension entre les peuples, oui à l'union qui fait a force ». Jacques Delors, 24 août 1992.
* On dirait les dialogues d'un film pour adultes : oh oui, oh oui, oh ouiiiiiiiiiiiii !

« Le oui étant majoritaire chez les jeunes, faut-il inventer une gériatrie du non ? ». Bernard Kouchner, 31 août 1992.
* Quid d'une gériatrie spécifique pour les types tellement séniles qu'ils ne savent plus s'ils sont socialistes ou sarkozystes ?

« Peut-être que le Président considérera que sa tâche est accomplie et que, le oui l'ayant emporté, il préférera arrêter son mandat. (…) Je n'ai aucune information me permettant de penser cela ». Dominique Strauss-Kahn, 15 septembre 1992.
* Parfois, il y en a qui préfèrent ne même pas le commencer, leur mandat.

« Le monde entier a les yeux fixés sur la France ». Jacques Delors, 18 septembre 1992.
* Nationaliste !

« Ce traité lutte contre la bureaucratie. Le Parlement européen va désormais mieux contrôler la Commission ». Laurent Fabius, 26 août 1992.
* C'est vrai : vingt ans plus tard, la bureaucratie est terrassée.

« Il faut expliquer, expliquer, expliquer pour convaincre, convaincre, convaincre ». François Mitterrand, 26 août 1992.
* Tout à fait : il faut faire de la pédagogie, de la pédagogie, de la pédagogie.

« La traité de Maastricht agit comme une assurance-vie contre le retour à l'expérience socialiste pure et dure » Alain Madelin, 4 septembre 1992.
* Ça en revanche, c'était bien vu. On aurait pu aller plus loin, et y voir un torpillage définitif de toute idée de gauche.

Au sujet du « non » danois au référendum du 2 juin : « Ce ne sont tout de même pas ceux qui ont laissé en Europe que les traces dévastatrices des Vinkings et les petits contes d'Andersen qui vont arrêter une construction aussi grandiose que celle de la Communauté européenne ». Patrick Devedjian, 3 juin 1992.
* Les Scandinaves, de toute façon, tous des barbares....

« Nous aurons l'Allemagne que nous méritons (…) Otto von Bismark est mort. Le 20 septembre, en refusant de ratifier le traité de Maastricht, nous pouvons le ressusciter, pour notre plus grand désagrément ». Franz-Olivier Giesbert, 15 septembre 1992.
* Germanophobie, quand tu nous tiens....

«Moi aussi, j'ai peur. Peur de l'Allemagne. De ce que deviendrait l'Allemagne dans une Europe désagrégée où, dégagée des Contraintes de la Communauté, elle se déploierait. Il ne faut pas prendre l'Allemagne pour un gros chien dressé parce qu'elle a été irréprochablement démocratique depuis 45 ans ». Françoise Giroud, 3 septembre 1992.
* Oui : la France a peur. Car les Teutons, de toute façon, tous des barbares....

« Je suis persuadé que les jeunes nazillons qui se sont rendus odieux à Rostock votent non à Maastricht ». Michel Rocard, 17 septembre 1992.
* Et qu'on se le tienne pour dit : c'est soit l'Europe, soit les nazillons.

***

Et il y en a des dizaines d'autres comme ça dans le livre, qu'encore une fois je conseille. Il est désopilant. En attendant, une conclusion en images avec cette petite vidéo que je me suis permise de piquer sur le blog de l'excellent Nico !






7 commentaires:

  1. La nouvelle tour de la BCE a coûté 1,3 milliard d'euros.

    Mercredi 18 mars 2015 :

    A Francfort, la BCE claquemurée face à une foule d’activistes.

    La BCE, qui travaille déjà dans ses nouveaux locaux depuis fin novembre, avait à l’origine prévu de faire les choses en grand pour fêter l’inauguration de la nouvelle tour. Histoire de marquer le coup, alors que la construction du bâtiment a mis huit ans et coûté 1,3 milliard d’euros, pour permettre à l’institution la plus puissante de la zone euro d’opérer dans ses propres locaux.

    Mais les gardiens de l’euro ont dû revoir leur plan face à la détermination des manifestants à tout faire pour vouloir gâcher la fête. Résultat, une cérémonie réduite au strict minimum sera tenue en présence de Mario Draghi, le président de la BCE, l’ensemble des gouverneurs de banques centrales de l’Union Européenne, faisant office de représentants de leurs nations, également l’ancien président de la BCE, Jean-Claude Trichet, le maire de Francfort et le ministre de l’économie du Land de Hesse.

    Seule une poignée de journalistes a été invitée à se joindre au pince-fesses : des grandes agences de presse et une équipe de la télévision locale. La plupart des autres journalistes doivent ainsi rester dehors.

    http://www.lesechos.fr/monde/europe/0204232265682-ca-se-passe-en-europe-a-francfort-la-bce-claquemuree-face-a-une-foule-dactivistes-1103170.php

    Chaque siècle a sa forteresse.

    Chaque siècle a sa Bastille.

    Le XVIIIe siècle a eu la forteresse de la Bastille, à Paris. Le 14 juillet 1789, la foule en colère a pris d'assaut la forteresse de la Bastille. Elle l'a détruite. Aujourd'hui, il n'en reste rien.

    Le XXIe siècle aura la tour de la BCE, à Francfort. La foule en colère prendra d'assaut la tour de la BCE. Elle la détruira. Il n'en restera rien.

    En direct devant la tour de la BCE :

    https://www.youtube.com/watch?v=P7gfyZ5we3w#t=12608

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  2. Mitterand, Delors ne sont plus là ... Mais les autres ! Ils sont toujours là à nous débiter des sottises !!!

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    1. Doucement, Delors est toujours là et le cerveau plus affuté à 90 ans que "Lizagrèce" ....

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  3. L'indépendant19 mars 2015 à 14:29

    Oui, on a pu constater depuis 1992 la pauvreté des arguments des européistes. Ces oui-ouistes n'avaient notamment à la bouche que le mot "paix". Je me souviens qu'eux qui se faisaient les chantres de la fraternité et de l'amitié franco-allemande, disaient lors de Maastricht, que si le "non" l'emportait, l'Allemagne pouvait redevenir dangereuse et voir certains ses vieux démons se réveiller. Quelle stupidité et quelle insulte à l'égard d'une nation démocratique. En 2005, leur argumentation ne volait pas beaucoup plus haut. Décidément, les oui-ouistes sont bien pauvres au niveau de l'argumentation;par contre, ils sont bien riches au niveau de l'insulte et de l'anathème...

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  4. Certes tout cela n'est pas advenu mais ils ne pouvaient pas le savoir, c'est à cause de la crise de 2008 et tout ça, qui ne nous a pas complètement terrassés parce que Sarkozy nous a sauvés avec son énergie et tout ça...

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  5. C'est sûr que c'est pas au point, mais on peut tout autant rigoler de Dupont-Aignan qui est encore plus ridicule avec son protectionnisme "intelligent", les Kalachs dans le coffre de sa voiture à la frontière... Quand au FN, c'est tout autant ridicule, tout en étant dangereux pour le coup.

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  6. J'avais dit 0ui —sans enthousiasme— à Maastricht, j'en ai eu honte dès le lendemain quand j'ai entendu Simone Veil reprocher à Mitterrand d'avoir pris le risque, avec son référendum, que le Non l'emporte. Je m'étais rattrapé en votant Non au référendum de 2005, et j'ai compris alors ce que sous-entendait Simone Veil: "Si le Non l'emportait, il faudrait passer outre". Et "ils" (les Ouïstes) ont en effet mis à la poubelle la belle victoire des Nonistes de 2005. Or, depuis ce jour l'abstentionnisme n'a cessé de progresser, et le Front national de marquer des points.
    Depuis l'époque de Maastricht, l'Europe, avec les beaux idéaux dont on la parait, a commencé sa lente agonie, faisant toujours les choix suicidaires que discrètement lui soufflaient les champions de l'atlantisme : intégrer la RDA puis toutes les anciennes républiques vassales de l'URSS, contribuer à démanteler la Yougoslavie et à détruire militairement et dépecer la Serbie trop "russophile" (elle est belle, cette PAIX ETERNELLE que nous garantissaient les Traités fondateurs!), offrir l'euro à la république mafieuse du Kossovo (il faudrait plutôt dire "la base militaire US du Kossovo"), soutenir les agissements provocateurs de la Géorgie et les soulèvements prétendument spontanés en Ukraine, ostraciser la Russie et la pousser à toujours plus de nationalisme et d'autoritarisme au lieu de l'accueillir dans l'Europe…
    La doxa politique européenne est devenue un salmigondis auquel plus personne ne peut croire. Alors que s'éternise l'occupation turque de 40% du territoire chypriote (ethniquement nettoyé au préalable) c'est à la récupération de la Crimée par la Russie (après un référendum incontestable) que s'en prennent nos politiciens qui n'avaient évidemment pas crié au scandale quand l'Ukrainien Khroutchev, au pouvoir à Moscou, avait offert cette même Crimée russe (sans référendum) à… l'Ukraine!

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