Elisabeth Guigou est une « europtimiste ». D'aucuns – mais ils sont méchants – diraient une « eurobéâte » ou une « quiche européiste ». Nous n'irons pas jusque là, la solidarité féminine – qui n'a pourtant jamais existé – nous incitant à retenir nos coups.
Elisabeth Guigou est « europtimiste » et
puisque Libération a décidé ce jour de lui donner la parole (quelle idée
?...), elle en profite pour le prouver.
Pour l'ancienne Madame LA ministre (elle tenait beaucoup
à ce qu'on lui donne le « LA » ), l'Europe techno de l'Acte unique à
nos jours, c'est trop de la balle. C'est d'ailleurs pour cela qu'elle votera le
Pacte budgétaire avec un entrain guilleret. Wesh wesh.
Pourtant, Madame LA a de la peine. Elle sent bien qu'un
vague truc coince. Qu'un petit caillou dans la chaussure empêche l'Union de
marcher droit. Ça la rend triste mais elle l'analyse froidement, car il faut
avoir le courage de la lucidité. Elisabeth Guigou l'affirme donc sans ambages :
si un désamour généralisé frappe les questions européennes, c'est parce qu'il y
a trop de conservatisme libéral, et pas assez de libéralisme progressiste :
« il y a une grande différence entre l'Europe des conservateurs et
celle voulue par les sociaux-démocrates. Or nous ne sommes pas capable de le
montrer en France ». Et ouais : entre la droite de droite et la gauche
de droite, tout est différent, rien n'est pareil. Ce qui est ballot, c'est que
ça ne se voit pas....
Dans le même temps, on reste un peu sans voix lorsque
Guigou ajoute l'air de rien, au sujet d'une idée de réforme peu sexy mais qui
ne mange pas de pain, et qui consisterait à faire élire le président de la
Commission par le Parlement européen : « je vois avec plaisir qu'elle a
été reprise par Jose Manuel Barroso ». Avoir des convergences avec
Barroso, c'est sûr que ça pose son social-démocrate, pas vrai ?
Quand au traité sur la convergence machin-chose (TSCG),
Madame LA y croit à fond. Même que s'il était rejeté - ça n'arrivera pas, c'est
juste pour vous faire peur - elle prévoit le pire : « dire non
conduirait à un chaos généralisé. Tous les éléments de compromis comme le Pacte
de croissance (…) partiraient en brioche ». C'est vrai qu'un si beau
Pacte de croissance (à peine 120 milliards pour toute l'Europe), ce serait
dommage de le saboter. Et puis le peuple, surtout quand il commence à manquer
de pain, n'aime pas quand ça « part en brioche ».
J'ai bien LOLé, moi, en lisant du Guigou. On n'en lit pas
assez. Je ne regrette pas d'avoir acheté Libé et non Charlie Hebdo ce
matin. Franchement, cette dame est bien plus drôle qu’une poignée de caricatures
redondantes qui peinent à rester subversives.
Toi aussi, fais toi tutoyer la
la BCE et occis la méchante inflation CLUCK
L'Europe : du baratin de
Monnet au baragouin sur la Monnaie CLECK
Cette interview est vraiment surréaliste. Quand vont-ils se rendre compte qu'ils sont totalement dans l'erreur ? Depuis 20 ans, ils nous disent que « ce n'est qu'une étape » et que l'on tendra vers une « Europe sociale » (qui n'est qu'un mirage) mais ce n'est que foutaise. À trop vouloir construire l'Europe contre les peuples, ils ont édifié leur propre tombeau. Quand le TSCG sera ratifié, il sera trop tard : Merkel sera la fossoyeuse de cette Europe.
RépondreSupprimerBonjour Coralie,
RépondreSupprimerVous vous moquez, mais vous savez que les sociaux-démocrates espèrent beaucoup du libéralisme progressiste.
Mais on ne sait pas vraiment ce que c'est.
L'hésitation est d'ailleurs profonde: Frigide Barjot, chrétienne démocrate new wave, produit d'appel de l'illumination-près-de-chez-vous-je-pleure-en-évoquant-le-Christ, sème le trouble au delà de ses frontières naturelles. Il est donc possible qu'il y ait un aspect mystique dans la question.
Peut-être que la question fondamentale est de savoir si Élisabeth a pleuré?
Vous savez, j'ai vu Juliette Binoche pleurer. Ca m'a foutu un coup.
J'ai vu une autre fille pleurer, aussi, à propos d'Israel, encore, (sur le thème du magnifique effort fournit par un peuple élu mais maudit en même temps pour un Etat pour lequel j'ai "un profond attachement") mais je me souvient plus de son nom. En tout cas elle a bien pleuré et ça m'a foutu un autre coup.
Et puis, bien sûr - comment l'éviter - Frigide a pleuré (mais elle pleure chaque fois qu'elle parle du Christ).
Alors bon, je me suis accoutumé: une fille, quand elle a un truc vrai, un truc sincère à dire, un truc qui la dépasse quoi, qui nous reconfigure tous complètement face à l'immense espace infini de ce putain d'univers, elle pleure.
Voilà ce que j'ai déduit de l'observation empirique du phénomène.
Donc, je vous pose la question: vous qui avez lu le journal, avez-vous senti, par la magie du verbe et l'opération de votre sagacité intellectuelle, poindre au pli ultime des paupières d'Elisabeth cette larme qui nous dit tout rouler sur ses joues, pudiquement confuses d'offrir à son interlocuteur le spectacle d'une vulnérabilité passagère, gage de sa sincérité?
Et, dans l'attente de cette angoissante mais tellurique réponse, je demeure votre humble serviteur suspendu à vos lèvres.
PS: au prochain com, promis, je parle de mécanique.
Les Européistes ne sont-ils pas des malades mentaux, inaccessibles à la critique? Je sais bien que vous n'êtes que des Français mais ne faudrait-il pas préparer l'avenir? Sinon, les gens n'auront d'autre choix que de se baser sur le programme de Le Pen.
RépondreSupprimerJard