vendredi 18 mars 2016

La revue de presse de L'arène nue - du 12 au 19 mars 2016





Quelques articles qu'on pourra lire / vidéos que l'on pourra écouter pour faire le tour de l'actualité européenne de la semaine. 
Les passages les plus alléchants sont mis en exergue. C'est pour faire saliver : miam, miam, miam. 

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1/ Le mauvais procès instruit contre le code du travail - Alain Supiot, Alter-écoPlus. 


" Le droit du travail est dénoncé dans tous les pays européens comme le seul obstacle à la réalisation du droit au travail. A l’image du président Mao guidant le Grand Bond en avant, la classe dirigeante pense être l’agent historique d’un monde nouveau, dont l’avènement inéluctable exige de la population le sacrifice de toutes les sécurités acquises. Cette fuite en avant est éperdue chez les gouvernants des pays de la zone euro. S’étant privés de tous les autres instruments de politique publique susceptibles de peser sur l’activité économique, ils s’agrippent au seul levier qui leur reste : celui de la déréglementation du droit du travail. Agrippement d’autant plus frénétique qu’ils sont désormais placés sous la menace des sanctions prévues par les traités, mais aussi et surtout de la perte de confiance des marchés financiers. La Commission et la Banque centrale européenne les pressent de procéder aux « nécessaires réformes structurelles », nom de code de la « réduction du coût du travail » et de la « lutte contre les rigidités du marché du travail »."

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2/ Loi travail : pourquoi cette réforme ? France culture, 15 mars 2016. 

"Quand un pays ne respecte pas les critères de Maastricht, notamment un déficit inférieur à 3% du PIB, il peut avoir à payer une amende. La France est dans ce cas depuis 2009. On appelle ça : "procédure pour déficit excessif". En 2012, 15 pays étaient comme nous, en 2016, nous ne sommes plus que cinq avec le Portugal, l'Italie, la Bulgarie, et la Croatie. (...). Le pacte de responsabilité et la loi Macron étaient des réponses à des recommandations faites précédemment [par la Commission européenne]. C'est ce qui nous a permis d'obtenir deux fois des délais. Restait, toujours pendante, la réforme du marché du travail. Or en mai dernier, le Conseil européen, c'est à dire les chefs d'Etat européens (ce n'est pas la Commission qui décide), a recommandé une nouvelle fois à la France de mener cette réforme structurelle".

= = > Pour écouter l'émission, c'est au bout de ce click


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3/ De Gaulle / Monnet, le duel du siècle -  L'observatoire de l'Europe, article probablement un peu daté mais utile rappelle historique. 


"Il fut le plus constant des anti-gaullistes en même temps que le plus farouche adversaire de l’indépendance nationale. Mieux : c’est parce qu’il ne croyait plus aux nations et faisait de leur extinction un gage de progrès, qu’il s’opposa avec acharnement à l’homme du 18 juin, pour qui la souveraineté des Etats était une condition absolue et non négociable de la démocratie. A l’heure où les petits-fils politiques de Jean Monnet semblent victorieux - au point d’avoir converti à leur eschatologie fédéraliste ceux-là même dont la raison d’être commandait, encore et toujours, de garder à la France ses mains libres - il n’est pas inutile de rappeler ce que fut le duel engagé, dès 1943, entre Monnet et De Gaulle autour de la grande querelle de la Nation. Car s’il est du droit de chacun de changer de camp, il n’est de celui de personne de faire mentir l’Histoire au point de présenter la construction européenne d’aujourd’hui comme la fille de celle voulue par le général de Gaulle."

= = > Pour ne rien rater de cette fresque magistrale, c'est là. 
= = > Et pour ceux qui ne craignent rien ni personne, la biographie de Jean Monnet d'Eric Roussel est une référence. Mille pages d'ennui chimiquement pur. Une expérience à faire au moins une fois dans sa vie.  

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4/ Percée de la droite radicale : l'Europe bientôt ingouvernable ? Fabien Escalona, Slate, 14/03/2016

" Si ces succès se confirment, l’Allemagne pourrait donc abriter à l’avenir une importante force de droite radicale, poursuivant en quelque sorte sa «normalisation» en Europe du Nord et du Centre. Depuis les années 1970, de nombreux pays sont devenus des terres d’accueil de cette famille, selon des voies spécifiques à chaque histoire politique: montée en puissance de groupes d’extrême-droite auparavant marginaux (comme en France ou en Suède), création de nouveaux partis (comme aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni), mutation d’un parti libéral/anti-fiscalité (comme en Autriche ou en Norvège).Le pouvoir de nuisance de cette force politique pourrait être d’autant plus fort que le mode de scrutin à la proportionnelle lui assurerait une forte représentation parlementaire. Dans deux länder sur trois (le Bade-Wurtemberg et la Saxe-Anhalt), aucune formule «classique» de gouvernement n’est en mesure de réunir une majorité absolue des sièges.  Certains se demandent d’ailleurs s’il ne s’agit pas d’une répétition de ce qui se produira lors des prochaines élections générales en 2017. "

= => Vous êtes à deux pas du bonheur de lire la suite ! 
= => Et sinon, un autre papier sur les élections allemandes de la semaine dernière, celui de la taulière

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5/ Le discours anti-TTIP domine la campagne américaine, Euractiv, 11 mars 2016 

"C’est dans l’industrie manufacturière américaine que le libre-échange est accusé d’avoir causé le plus de dégâts. Depuis 1994, le nombre de salariés du secteur, souvent des emplois peu qualifiés, a fondu de près de 30%. « Il y a beaucoup de gens qui n’ont pas profité de la mondialisation et qui montrent dans cette élection à quel point ils sont en colère », poursuit M. Alden. L’opacité des négociations commerciales contribue également à alimenter la méfiance. « L’époque où (…) on sortait avec un accord et que les gens disaient ok, ça me va » est révolue. Les gens veulent être impliqués, ils veulent de la transparence », a admis mercredi la commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström, de passage à Washington.Si ce changement de cap se confirmait, les Européens, déjà confrontés au scepticisme de leur population, et les États signataires du TPP auront en principe fort à faire avec le prochain pensionnaire de la Maison Blanche".

= = > Et hop ! 
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6/ La nuit ou Angela Merkel a perdu l'Europe, Le Monde, 16 mars 2016
(NB : ils exagèrent un peu, Le Monde. Comme tous les gens qui découvrent la lune tard, ils en font trop).

"Les discussions se terminent vers 3 h 30 du matin. Lundi 7 mars, la surprise est totale en Europe. Diplomates, chefs d’Etat – à commencer par François Hollande – et fonctionnaires du Conseil et de la Commission se réveillent avec cette proposition totalement inattendue de renvoi des Syriens en Turquie, s’éloignant considérablement du plan sur lequel ils travaillent depuis des jours. Dimanche, les ambassadeurs avaient même l’impression d’être proches d’un accord. Ankara était supposé s’engager à reprendre tous les migrants économiques parvenus en Grèce. Les projets de conclusions commençaient à circuler, pendant que Mme Merkel et M. Davutoglu étaient en train de les réécrire. Pour faire bonne figure, l’entourage de Donald Tusk qualifie la proposition germano-turc de « très ambitieuse ». En réalité, le président du Conseil européen est humilié (...). Les institutions européennes, Angela Merkel les a court-circuitées depuis plusieurs mois en traitant directement avec Ankara." 

= = > Pour découvrir la germanophobie du Monde dans toute son ampleur, c'est ici


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7/ L'Europe ou la fin de la démocratie : l'exemple grec, Olivier Delorme, Les carrefours de la pensée 2016, université du Maine.


Ecouter la vidéo ici => Click
** Les autres vidéos sont également intéressantes, notamment celle de la juriste Anne-Marie Le Pourhiet sur la post-démocratie, et celle du philosophe Henri Pena-Ruiz sur la démocratie et la souveraineté populaire.
**  Et ici : une longue étude de l'OCDE sur la pauvreté et les inégalités en Grèce.


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8/ La BCE prête à sortir sa "monnaie hélicoptère", Romaric Godin, La Tribune, 18 mars 2016

"La dernière difficulté est celle de la justification « politique » de cette création monétaire. En contournant les banques, la BCE contournerait également les gouvernements élus. Elle ferait en réalité un plan de relance sans l'accord des Etats. La banque centrale indépendante serait-elle alors toujours dans son rôle ? N'est-ce pas aux représentants des citoyens de déterminer quelles dépenses relèvent ou non de l'intérêt général ? N'est-ce pas au Conseil européen ou au parlement de construire un plan pour l'ensemble de l'Europe ?"

= => Pour en savoir plus sur ce folklore monétariste, appuyez sur le mulot

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9/ En Slovaquie, la gauche va gouverner avec un parti d'extrême-droite, Le Monde, 18 mars 2016.


Entre 2006 et 2010, Robert Fico avait brisé un tabou en s’associant déjà avec la droite extrême. Mais à l’époque, son audace lui avait valu une humiliante exclusion du Parti socialiste européen. La Slovaquie présente désormais la particularité d’avoir deux partis d’extrême droite au Parlement.

= => Pour jouir d'une description plus détaillée de cette délicieuse particularité,



2 commentaires:

  1. « utile rappelle historique »
    *rappel

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  2. Denis Monod-Broca19 mars 2016 à 13:13

    Merci pour cette revue de presse, même si les articles du Monde sont réservés aux abonnés.
    J'ai beaucoup apprécié le papier, ancien, sur de Gaulle et Monnet, l'Inspirateur. Comment se fait-il que ce fossoyeur de la France, de la République, de la souveraineté soit à ce point adulé et de Gaulle à ce point oublié, ou pire, associé à Monnet c'est-à-dire trahi de la pire façon !?...
    Comment se fait-il que nos dirigeants (politiques, médiatiques, intellectuels...) soit à ce point incapables de distinguer le blanc du noir, le vrai du faux, le juste de l'injuste, en un mot le bien du mal ?
    C'est je crois l'effet de leur renoncement délibéré à toute croyance. Quand on croit qu'on ne croit en rien, plus rien n'a de sens...

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