lundi 27 mars 2017

Anniversaire du traité de Rome : « L'Union européenne est de moins en moins hospitalière »







Ce 25 mars marque le soixantième anniversaire du traité de Rome, acte de naissance symbolique de l’Union européenne. Quel bilan tirez-vous de soixante de construction européenne ?

Un bilan assez calamiteux, forcément. Il n'y a qu'à voir comment se sont passés les divers anniversaires de ce début d'année. Car celui du traité de Rome n'est pas le premier que l'on « célèbre ». L'année 2017 est aussi celle des 25 ans du traité de Maastricht, et celle des 15 ans de l'euro qui est entré dans nos portefeuilles le 1er janvier 2002.

Personne n'a pourtant eu le cœur à festoyer. Et pour cause. Les deux années qui viennent de s'écouler ont vu se succéder deux événement majeurs. D'abord la crise grecque de janvier à juillet 2015, qui s'est soldée une mise en coupe réglée de la Grèce. Commel'explique le spécialiste du pays Olivier Delorme la situation économique du pays est désormais effroyable. Sa dette est très clairement insoutenable, ainsi que le répète inlassablement le FMI, bien plus lucide dans ce domaine que les Européens. Son PIB, qui s'est rétracté d'un quart depuis le début de la crise en 2010, a encore reculé de 0,1 % en 2016. Cela signifie qu'en dépit d'une cure d'austérité digne du Guiness Book, l'économie hellène ne se relève pas. Le fait que Michel Sapin puisse affirmer, au sortir de l'Eurogroupe du 20 mars que « Le drame grec est derrière nous » montre que la « post-vérité » et les « alternative facts » ne sont pas l'apanage des « populismes ». Il est évident que le problème grec se reposera très bientôt.

L'autre événement majeur est évidement le Brexit, qui sera officiellement enclenché le 29 mars. Symboliquement, c'est un coup très dur pour l'Union européenne, qui se rétracte pour la première fois alors qu'elle n'avait fait jusque là que s'élargir. On a beau nous seriner que la Grande-Bretagne était très peu intégrée, l’événement reste lourd de sens. D'autant qu'en choisissant l'option du « Brexit dur » et en affirmant qu'à un mauvais accord avec l'UE elle préférait « pas d'accord du tout », Theresa May envoie le signal d'un retour du volontarisme en politique, ce qui ne manquera pas de susciter l'intérêt et l'envie dans les pays voisins.

De plus, contre toute attente, l'économie du pays ne s'effondre pas. Le professeur britannique Robert Skidelsky a récemment expliqué pourquoi dans une tribune parue dans la presse suisse : « la nouvelle situation créée par le Brexit est en fait très différente de ce que les décideurs politiques, presque exclusivement à l’écoute de la City de Londres, avaient prévu. Loin de se sentir dans une moins bonne situation (...), la plupart des électeurs du Leave pensent qu’ils seront mieux lotis à l’avenir grâce au Brexit. Justifié ou non, le fait important à propos de ce sentiment est qu’il existe ». En somme, les Britanniques ont confiance dans l'avenir, et cela suffit à déjouer tous les pronostics alarmistes réalisés sur la foi de modèles mathématiques. Or si la sortie du Royaume-Uni se passe bien économiquement, ça risque là encore de donner des idées aux autres pays.

L'Union européenne est de moins en moins hospitalière. Les dirigeants européens semblent baisser les bras pour certains, tel Jean-Claude Juncker lâchant un « Merde, que voulez-vous que nous fassions ? » devant le Parlement européen le 1er mars. D'autres s'adonnent carrément à l'injure tel Jeroen Dijsselbloem, le président néerlandais de l'Eurogroupe, affirmant toute honte bu le 21 mars : « Durant la crise de l'euro, les pays du Nord ont fait preuve de solidarité vis à vis des pays touchés par la crise. En tant que social-démocrate, j'accorde une très grande importance à la solidarité. Mais [les gens] ont aussi des obligations. On ne peut pas dépenser tous l'argent dans l'alcool et les femmes, et ensuite appeler à l'aide ». Bref, le bilan de la construction européenne en ce jour anniversaire est peu engageant, c'est le moins que l'on puisse dire. 

Votre dernier livre s'intitule La fin de l'Union européenne. Quels pourraient être le scénario de la fin de l’UE. Une nouvelle crise grecque ? La victoire du FN à la présidentielle ?  

D’abord, nous observons que l’Union européenne est déjà en voie de décomposition du fait de son incapacité à faire respecter ses propres règles par les États membres. Dans notre livre, nous parlons de la fin de l’Union européenne au présent et non au futur. On a pu observer les déchirements européens à l’occasion de la crise des réfugiés. La Commission a été obligée de suspendre l’application des traités dans l’urgence pour faire face à la désunion. Quant à la crise de la zone euro, elle a été l’occasion de tels déchirements qu’aujourd’hui cette même Commission renonce à sanctionner l’Allemagne pour ses excédents et le Portugal et l’Espagne pour leurs déficits. De même, aucune sanction n’est tombée contre la Hongrie qui a réformé sa Constitution et sa justice de manière à pouvoir contourner l’application du droit européen sur son propre territoire.

Pourtant, on fait comme si. Les institutions européennes tournent en partie à vide, mais elles tournent, et en France le droit européen continue de s’imposer tout comme la logique d’austérité de s’appliquer. Jusqu’à quand ? Peut-être qu’une victoire du Front national accélérerait la rupture de la France avec les règles européennes et précipiterait son éclatement institutionnel mais rien n'est moins sûr. Encore faudrait-il que Marine Le Pen fasse ce qu'elle promet actuellement, et il n'est pas certain du tout qu'elle en ait les moyens. Avec qui gouvernerait-elle pour avoir une majorité ? Avec une partie de la droite traditionnelle ? Mais cette dernière ne veut absolument pas qu'on touche au statu quo...

Un autre scénario envisageable serait en effet un défaut grec et unesortie de la Grèce de la zone euro. L’intransigeance allemande pousse de fait ce pays à envisager une stratégie de rupture, car comme on l'a dit précédemment, rien n’est résolu. Le jour où la Grèce fait officiellement défaut, les Allemands vont être contraints à « prendre leurs pertes » et donc à reconnaître ce qu’ils ont toujours refusé jusqu’à présent, c’est-à-dire qu’une union monétaire implique une union de transferts. Pas sûr qu’après cela l’Allemagne que souhaite encore rester dans l’euro.

Le scénario d'une crise extérieure est aussi envisageable. Après tout, la crise financière de 2008-2009 est venue des États-Unis. Quelle réaction auraient les autorités européennes en cas de nouvelle crise financière mondiale ? Comment l’Allemagne, premier pays créancier au monde, absorberait-elle la perte de son épargne qui ferait suite à une déflagration financière mondiale ? Que se passerait-il si une nouvelle crise touchait par exemple l’Italie ou si une brusque remontée des taux d’intérêt rendait de nombreux pays d’Europe du Sud à nouveau insolvables ?

Ce ne sont pas les scénarii de crise qui manquent. Ce qui manque, ce sont les scénarii crédibles qui permettrait à l’Union européenne d’en sortir renforcée. Aujourd’hui, on constate une telle divergence entre les économies des pays membres que tout choc externe touchera différemment les pays. Les pays créanciers seront-ils solidaires des pays débiteurs et inversement ? Vu les rapports de forces politiques actuels on peut sérieusement en douter.

Enfin, il ne faut pas minorer l'importance de ce qui se passe en Europe de l'Est. Début février, le Belge Paul Magnette, pourtant connu pour être un fervent européen, constatait que « L'Europe est en train de se désintégrer ». Puis il lançait cet oukase : « j’espère que le Brexit sera suivi par un Polxit, un Hongrexit, un Bulgxit, un Roumaxit ». C'est iconoclaste, mais c'est lucide. La passe d'armes qui s'est récemment produite entre la Pologne et l'Union autour de la reconduction de Donald Tusk à la présidence du Conseil laissera des traces à Varsovie. Les propos échangés ont été très durs. Le ministre des Affaires étrangères polonais, Witold Waszczykowski, a affirmé que son pays jouerait désormais « un jeu très dur » avec l'UE. Puis d'ajouter : « Nous allons devoir bien sûr abaisser drastiquement notre niveau de confiance envers l'UE. Et aussi nous mettre à mener une politique négative ».

La chute de l’UE était-elle inscrite dès le départ de son ADN ou s’agissait-il d’une bonne qui a été dévoyée ? 

Certains « eurosceptiques » pensent que le ver était dans le fruit, que la personnalité même des « Pères fondateurs » (Monnet, Schumann) souvent proches des États-Unis et/ou des milieux d'affaires portait en germes l'échec de l'Europe, qui ne pouvait être qu'un grand marché intégré un peu amorphe, une sorte de grande Suisse. Ce n'est pas notre avis.

Il y a eu en effet, pendant toute l'époque gaulliste, un affrontement entre deux visions de l'Europe. Celle de Monnet et des autres « Pères fondateurs », désireux de fonder une Europe supranationale qui échappe aux « passions populaires » et soit confiée aux bons soins de techniciens. C'est elle qui s'est imposée, puisque l'Union européenne est un édifice économico-juridique avant tout, un Marché unique ficelé dans un ensemble de règles de droit qui sapent la souveraineté des pays membres. Cette Europe fait la part belle à l'action d'entités « indépendantes » : Commission, Banque centrale européenne, Cour de justice de l'Union. Celles-ci prennent des décisions majeures mais ne sont jamais soumises au contrôle des citoyens et à la sanction des urnes. On a donc décorrélé la capacité à décider et la responsabilité politique, ce qui est tout de même assez grave pour la démocratie.

Pourtant, il existait une autre conception de l'Europe, celle des gaullistes. Elle semble d'ailleurs connaître actuellement un regain d'intérêt puisque l'on entend parler à nouveau, si l'on tend l'oreille, « d'Europe européenne ». Il s'agissait de bâtir une Europe intergouvernementale et d'en faire une entité politique indépendante de chacun des deux blocs (c'était en pleine Guerre froide), dont l'objet serait essentiellement de coopérer dans le domaine des Affaires étrangères, de la Défense, de la recherche scientifique, de la culture. Ça a été l'objet des deux plans Fouchet, au début des années 1960, qui ont échoué. Après cet échec, le général de Gaulle n'a pas tout à fait renoncé au projet. Faute d'avoir pu convaincre les Six, il a proposé à l'Allemagne d'Adenauer un traité bilatéral bien connu, le traité de l’Élysée. Ce traité a été signé parce qu'Adenauer y tenait. Le chancelier a toutefois fait l'objet de nombreuses pressions dans son pays, de la part de gens qui ne voulaient absolument pas renoncer au parapluie américain au profit d'un rapprochement franco-allemand. Ceux-là ont donc fait rajouter au traité de l’Élysée un préambule dans lequel il était écrit que le texte ne portait pas préjudice à la loyauté du gouvernement fédéral vis à vis de l'OTAN.

C'est une vieille histoire, celle de l'affrontement de deux visions. Les uns voulaient un marché et des règles de droit intangibles pour cadenasser les peuples. Les autres voulaient créer une entité stratégique indépendante à l'échelle du monde et respectueuse des souverainetés. Rien n'était écrit, c'est l'état des rapports de force de l'époque qui a tranché. En tout état de cause, il est singulier de voir les prétendus gaullistes d'aujourd'hui prêter allégeance à l'Europe telle qu'elle est, et un François Fillon, par exemple, se ruer à Berlin pour promettre des « réformes structurelles » à Angela Merkel...

Il faut ajouter qu'ensuite, les choses se sont dégradées par palier. Le traité de Rome, qui créait le Marché commun, a plutôt été une bonne chose pour l'économie du continent. Le marché s'est élargi pour les produits finis des pays membres, et a offert des débouchés supplémentaires à leurs entreprises. Mais la transformation du Marché commun en Marché unique avec la signature de l'Acte unique de 1986 change tout. Pour nous, c'est une date clé. À ce moment là, ce ne sont plus seulement les marchandises qui circulent librement, ce sont les facteurs mobiles de production, c'est à dire le capital productif et le travail. Ils vont naturellement s'agréger dans le centre de l'Europe, alors plus industrialisé donc plus attractif, pour des raisons historiques que nous expliquons longuement. En résulte un phénomène de « polarisation » qui appauvrit les pays de l'Europe périphérique, et enrichit le cœur, notamment l'Allemagne.

L'Acte unique est donc un virage substantiel. Mais la mise en place de l'euro, qui fluidifie encore les mouvements de capitaux et qui rend l'Allemagne sur-compétitive parce qu'il est sous-évalué pour elle, n'arrange rien. Enfin, l'élargissement à l'Est des années 2004 et 2007 est une nouvelle étape, car elle fait entrer dans le Marché unique de très nombreux Européens qui bénéficient de la libre circulation des personnes comme tout le monde, mais dont les salaires et les protections sociales sont bien moindre qu'à l'Ouest. Cela accroît très fortement la mise en concurrence des travailleurs. Les pays de l'Est se sont d'ailleurs spécialisés dans le dumping social.

Après la chute de l’UE, faudra-t-il reconstruire une nouvelle Europe ? Pourquoi ne pas conserver une partie de ce qui a été construit ? N’y a-t-il rien à sauver de l’Union européenne ?

Il y a des choses à sauver. Mieux, il y a des choses à développer. Toutefois, cela nécessite que soit préalablement défait l'existant, car l'édifice juridico-économique qu'est l'Union européenne (et qui n'est pas l'Europe, il faut insister là-dessus) met les pays européens en concurrence les uns avec les autres au lieu de les rapprocher. Au point de faire (re)surgir des animosités que l'on croyait hors d'âge, et même de conduire à des propos à la limite du racisme, comme ceux de Dijsselbloem évoqués plus haut.

Pour la suite, il faudra bien admettre que tout ce qui a marché jusqu'à présent en Europe relève de l'intergouvernemental et ne doit rien à l'Union. On peut donner quelques exemples : Airbus, entreprise d'abord franco-allemande mais ayant attiré à elle les Néerlandais et les Espagnols, justement parce que ça fonctionnait. A ceci près qu'on ne pourrait plus le refaire aujourd'hui, car les règles européennes en vigueur actuellement, notamment la sanctuarisation de la « concurrence non faussée », ne le permettrait pas. Voilà à cet égard ce que dit Jacques Attali : « On ne pourrait plus faire Airbus aujourd’hui (…) la Commission européenne concentre toute son attention et ses efforts sur la politique de concurrence. Cela conduit à un désastre, parce qu’une politique de concurrence sans politique industrielle s’oppose à la constitution de groupes européens de taille mondiale ».

On peut également citer l'Agence spaciale européenne, celle qui envoie Thomas Pesquet dans l'espace. Ça, c'est l'Europe qui marche, mais on ne l'évoque guère car elle ne pose pas problème. Elle relève de projets ponctuels, concrets, circonscrits, et permet la mise en commun de compétences sans déperdition de souveraineté. Sans doute pourrait-on garder Erasmus également, si cher au cœur des européistes et qui est, c'est vrai, un programme de l'Union. Mais l'apprentissage des langues et les échanges culturels ne doivent pas concerner pour autant qu'un nombre infinitésimal d'étudiants privilégiés. En outre, il n'y a pas besoin de traités d'ordre supranational pour faire cela. La Turquie, la Macédoine, participent au programme sans être dans l'UE.


Entretien initialement paru dans le Figarovox.




4 commentaires:

  1. A propos des patriotes et des souverainistes :

    Les patriotes – souverainistes ont le choix :

    1- Ceux qui sont de droite peuvent voter pour le Front National.
    2- Ceux qui sont de gauche peuvent voter pour l’UPR.

    Concrètement : que proposent-ils pour l’après-euro ?

    Concrètement : tout le monde a maintenant compris que l’euro est un échec total. La question est : QUAND l’euro va-t-il exploser ?

    Toujours concrètement, la question suivante est :
    Quand cette monnaie de tarés explosera, il faudra imprimer des nouveaux billets en francs.

    L’UPR a déjà choisi quels personnages de l’histoire de France illustreront les nouveaux billets de 10 francs : Rouget de Lisle, et au verso un sans-culotte.

    Billet de 20 francs : Léon Gambetta, et au verso Jean Jaurès.

    Billet de 50 francs : les membres du réseau Manouchian.

    Billet de 100 francs : Charles de Gaulle, et au verso Félix Eboué.

    Billet de 200 francs : la statue de la République, et au verso la statue du Génie de la Liberté, place de la Bastille.

    http://www.upr.fr/wp-content/uploads/2010/11/upr-tract-sortie-de-leuro-26-novembre-2010.pdf

    Conclusion :

    Le choix de ces futurs billets montre l'opposition totale aux idées de l'extrême-droite.

    Selon François Asselineau lui-même, la majorité des adhérents de l’UPR sont de gauche.

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  2. "Pourtant, on fait comme si."
    C'est exactement ça, l'Europe fait comme si...
    C'est particulièrement frlagrant dans le cas de l'euro.

    Pour sauver l'euro, une solution : faire comme si on le sauvait...

    L'euro va mal. Personne ne le conteste.
    Son mal est congénital. L'euro est mal formé de naissance : il n'a ni peuple ni État.
    Il y a désormais accord sur ce diagnostic.
    Peut-il être sauvé ?
    Là aussi il y a, jusqu'à un certain point, accord.
    Il y a accord sur la nécessité d'un "saut fédéral" et il y a accord sur l'impossibilité d'un saut fédéral complet. À 28, ou même seulement 27, plus personne ne pense sérieusement que, par on ne sait quel coup de baguette magique, l'UE puisse se transformer en EUA, États Unis d'Europe.
    Alors il reste le saut fédéral partiel et, à quelques nuances près, les remèdes imaginés se ressemblent : union budgétaire, union de transferts, mutualisation des dettes, mécanisme de stabilité... la forme et la dénomination varient, mais toutes ces propositions n'ont font qu'une, il s'agit de faire "comme si".
    L'Europe est reine en la matière : elle fait déjà comme si la Commission était un Exécutif, comme si son Parlement était un Parlement véritable, c'est-à-dire souverain, comme si elle était une démocratie, mais ses élections et référendums n'ont aucun effet sur rien, comme si elle était un État avec son drapeau et sa participation aux réunions internationales... mais peut-elle encore durablement faire comme si l'euro était une véritable monnaie européenne, fut-elle appuyée sur un embryon d'Etat fédéral européen ?
    Certes nous avons des euros dans nos poches et sur nos comptes en banque. Mais ces euros ne sont rien d'autre que des deutschemarks sous pseudo.
    Depuis 2002 nous faisons comme si l'euro était une monnaie européenne. Elle ne l'est pas, étant sans État ni peuple. Tant qu'il ne s'agit que de traités, d'institutions et autres textes, faire "comme si" peut faire illusion. Mais, avec la monnaie, fini de rire : un excédent est un excédent, un déficit est un déficit, une dette est une dette, impossible de nier, il faudra bien un jour régler les comptes...
    On peut faire comme si on sauvait l'euro, c'est ce qui se fait depuis des années, c'est très certainement ce qui va continuer à se faire, mais on ne peut pas le sauver. Sa malformation congénitale est incurable, et mortelle.
    L'actuelle campagne électorale devrait être l'occasion d'en débattre. Loin s'en faut.
    Continuons donc à faire "comme si"...

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  3. Gourmel Michel30 mars 2017 à 10:51

    Traité de Rome 60 ans , Traité de Paris 66 ans ; 66 ans de mensonges pro-UE !
    Le traité de Rome a, en réalité, été précédé, en 1951, du Traité de Paris sur la CECA, (*) la Communauté Européenne du Charbon et de l’acier, les riches s’en sont mis plein les poches. Voir l’article ci-dessous. Cela fera donc 66 ans dans 20 jours que les politiciens de tous poils promettent un futur de bonheur aux électeurs ; les plus jeunes en âge de voter à l’époque avaient 21 ans, ils ont donc au moins 87 ans ! Ce sont donc des gens qui ont plus de 87 ans aujourd’hui, à qui « on » avait promis des lendemains qui chantent, et qui n’ont rien vu venir ! Comment les français d’aujourd’hui pourraient-ils croire un tel mensonge ?

    Depuis, en fait de liberté, les dirigeants ont passé leur temps à corseter l’UE, et tout faire pour détruire les services publics, tout faire contre les peuples au profit de l’UNICE devenu Business Europe ! Tout faire pour la mondialisation sauvage et le patronat européen, c’est invraisemblable de prétendre que cela peut changer. On a passé toute notre vie dans cet enfer moderne et malgré toutes les promesses que cela ira mieux demain, c’est toujours pire.
    On a passé notre vie à attendre quelque chose de bien de l’UE, et rien n’est jamais venu.
    Tout cela n’est que mensonges !
    ________________________________________
    (*) Les débuts de l’Union datent du traité de Paris (et non du traité de Rome de57). Signé à Paris le 18 avril 1951, cela fera 66 ans dans quelques jours. Le traité de Paris instituant la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA), au profit des trusts, et au détriment des charbonnages de France … ; demandez au baron Seillière, héritier de de Wendel ! De 2005 à 2009, Ernest-Antoine Seillière a été président de l'Union des confédérations des industries et des employeurs d'Europe (UNICE) (rebaptisée « BusinessEurope » en janvier 2007), la fédération des entreprises européennes, basée à Bruxelles. Depuis 2012, il est mis en examen dans une affaire de fraude fiscale instruite par le parquet national financier. ________________________________________
    De Wendel : le baron Seillière et la banque JP Morgan jugés pour fraude fiscale !
    2/12/16. Parmi eux, des noms connus : Jean-Bernard Lafonta, l'ancien patron de cette banque d'investissement, ou encore Ernest-Antoine Seillière, héritier de l'entreprise à la tête du Medef de 1998 à 2005. Les juges d'instruction ont renvoyé en procès pour fraude fiscale quatorze ex-dirigeants et cadres de Wendel, ainsi que la banque JP Morgan Chase et un avocat fiscaliste visés pour complicité, selon plusieurs sources concordantes vendredi.

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  4. Au sujet du bilan calamiteux de l'UE, comment se fait il que la grave crise bancaire italienne ait brusquement quitté nos radars ? Pour ne pas accentuer un sentiment de panique en vue des prochaines élections européennes ?
    http://www.zerohedge.com/news/2017-03-30/here%E2%80%99s-why-italy%E2%80%99s-banking-crisis-has-gone-radar

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