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mardi 3 juillet 2012

Politique : les "femmes de", alliées objectives du machisme ordinaire ?



Valérie Trierweiller, Cecila Attias et Carla Bruni

Valérie Trierweiler ne twitte plus depuis le 12 juin, ce qui est une excellente nouvelle. Hélas, quoiqu’on ne nous ait jamais consultés quant à son omniprésence dans la vie publique, la girlfriend-in-chief continue à causer, à faire un peu gloser, et pas mal se gausser.

Les dernières effusions médiatiques en date concernent bien sûr l’inénarrable livre de campagne François Hollande président dont elle a légendé les photos, avec des répliques amenées à devenir aussi cultes que celles du film La cité de la peur. Ainsi, par exemple, cette saillie glacée : « oui, l’homme que j’aime a eu une femme avant moi. Il se trouve qu’elle a été candidate à l’élection présidentielle. Je fais avec ».

Du coup, ça discute et ça dégoise dans la presse people. Le magazine Elle se demandait encore récemment : « Valérie Trierweiler pourra-t-elle rebondir ? ». La question mérite peut-être d’être posée. Mais celles-ci le méritent encore davantage: nous, les « non-femmes-de », pourrons nous rebondir ? Nous, les femmes « lambdas », saurons-nous nous défaire de l’image déplorable de la gent féminine donnée par Madame Trierweiler et par toutes ses semblables ?

En effet, laquelle d’entre nous n’a pas d’ores et déjà entendu, autour d’un café au bureau ou à l’occasion d’un dîner de famille que l’affaire du « tweetgate » n’était jamais « qu'une affaire de bonne-femmes » ? Laquelle n’a pas eu à essuyer ce grand classique de la bêtise universelle: « de toutes façon, les femmes, entre vous, c’est le crêpage de chignon assuré ». C’est bien connu : un conflit entre hommes, c’est un débat d’idées. Mais un conflit entre femmes, c’est une crise d’hystérie.

Sauf que là, pour le coup, de l’hystérie, on n’est pas loin. Avec les caprices de Valérie Trierweiler, le cliché de la femelle incontrôlable a encore de beaux jours devant lui. De même, on aura tôt fait de voir ressortir du fond des années 1950 de vieilles répliques bien de chez nous comme celle-ci: « ben alors, le père Hollande, il ne peut pas tenir sa femme ? »

« Tenir sa femme ». Oui, parce que voyez-vous, comme dans le bon vieux temps, il faut à nouveau les « tenir ». D’ailleurs, si Trierweiler a ouvert une brèche, d’autres n’ont pas tardé à s’engouffrer dedans, à l’instar de Cécilia Attias, accordant un long entretien au Monde du week-end dernier sur le thème « Première dame est un rôle ambigu ». C’est sans doute vrai. Il est probable que ce ne soit pas une position [et non un statut] facile. Mais sachez, mesdames qui aimez tant vous gargariser de votre « indépendance », que, pour celles qui trouveraient le métier de « femme de » trop éreintant, il doit rester quelques poste plus préservés à pourvoir dans ce pays : prof dans le secondaire, gendarme, vendeuse de vêtements milieu de gamme, et tout un tas d’autres choses beaucoup moins « ambigües ».

En attendant, « Carla Sarkozy et Cécilia Attias épinglent Valérie Trierweiler ». Ce n’est pas Gala qui nous le dit, c’est Le Figaro du 28 juin. Le « crêpage de chignon » se poursuit. Elles sont de plus en plus nombreuses, celles que leurs hommes devraient « tenir ».

Il n’y a d’ailleurs pas que celles qui se conspuent. Il y a aussi celles qui se comparent. Vendredi dernier, c’était Madame Valls, violoniste de longue date et « femme de » de souche récente qui s’y collait dans Le Parisien. Elle y affirmait notamment, au sujet de l’épouse du premier Ministre : « musicienne, c’est un peu plus glamour que Brigitte Ayrault, prof d’allemand dans la banlieue de Nantes ». C’est sûr : enseignante en Province, c’est vraiment un boulot qui craint. Avec un pareil job, on peut même s’attendre à ce que Brigitte Ayrault ne s’épile même pas sous les bras.

Ainsi donc, après la « plus belle », en la personne de l’ex-mannequin Carla Bruni, nous découvrons la « plus glamour » : la musicienne. Nous attendons avec impatience qu’on nous désigne « le plus beau c** » ou « la plus forte poitrine ». Car ça, c’est vraiment de nature à faire avancer à grands pas la cause des femmes. Pour cette réelle contribution à l’advenue de l’égalité, nous remercions d’ailleurs au premier chef celles d’entre elles qui se disent « de gauche ».

Pour ce qui nous concerne, il va falloir choisir : d’un côté, nous avons les chiennes de garde puritaines et coincives d’Osez le féminisme qui, telles de Caroline de Haas, apportent au cœur des cabinets ministériels leur longue expérience de la détestation des mâles, leur obsession du viol conjugal, et leur vif désir « d’oser le clitoris ». De l’autre, nous avons une poignée de Desperate Housewives snobs, capricieuses et autocentrées.

Autrement dit, il nous reste à opter entre les pestes et le choléra.

Lire et relire :
Trierweiler : prenons garde à ne pas trop aimer la détester  CLICK
Carla Bruni deux-en-une : belle et bête à la fois   CLACK
Féminisme : les maux et les images  CLOCK
J'ai vécu une JDM (journée de meuf)  CLYCK


4 commentaires:

  1. Il y a aussi l'immense majorité des femmes qui sont simplement amoureuses de leur conjoint, comme leur conjoint l'est d'elles, et qui mènent comme vous et moi leur vie sans en faire part à la terre entière.

    Je ne vois pas pourquoi on devrait choisir entre deux névroses!

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  2. Vous n'imaginez pas à quel point ces 2 "types" de femmes sont castratrices.
    Elle sont (un peu) l'équivalent des désormais célèbres "manipulateurs narcissiques"... sur lesquels tombent très souvent des... "chiennes de garde puritaines et coincives" ou encore des pétasses snobs capricieuses et autocentrées.
    Chienne de vie !

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  3. Si il fallait une preuve supplémentaire de l'égalité dans la bêtise de l'homme et de la femme...
    je ne sais pas si cela fait avancer ou reculer la cause féministe...une seule chose est certaine: l'Humanité ,elle, n'avance pas...
    CALVARIAM

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