lundi 3 septembre 2012

Oh oui baby : hitlérise-moi !

 


Les « contre » ça ose tout : c'est même à ça qu'on les reconnaît. Et quand on dit « tout », ça veut bien dire « tout ». Voire légèrement plus. Sans crainte de banaliser des faits ou périodes de l'Histoire tout à faits exceptionnels par leur gravité et à témoigner ainsi d'une indécence limite vulgaire.

Lorsque la droite était au pouvoir, on en avait pris l'habitude. La  pétainisation ou l'hitlérisation de l'adversaire étant réputée contenir une dose létale d'opprobre, Sarkozy et son gouvernement eurent naturellement leur part. La gauche « tout miel », s'était spécialisée dans cette technique, cette gauche qui campe si systématiquement du côté du « Bon », du « Bien » et de la « Gentillesse universelle », qu'on se demande toujours ce que ses représentants les plus bruyants ont, à titre personnel, à se faire pardonner. On se souvient notamment de l'association Sarkozy/Pétain en « Une » de l'Humanité par un beau matin de mai et du réquisitoire contre « un discours aux relents pétainistes dénoncé par la gauche et les syndicats ».

Beurk : les « relents », ça, c'est dégueulasse. Après, il n'y plus guère que les « remugles nauséabonds» ou les « miasmes délétères» pour autoriser un léger crescendo dans l'horreur....

Évidemment, dans le camp d'en face, la droite « liberté d'expression » n'était pas en reste. C'est vrai, quoi : de nos jours, « on ne peut plus rien dire ». Et de dénoncer en boucle la censure implacable  pratiquée par une gauche (voire une gôche) à la fois germanopratine et politiquement correcte,  aimant à pratiquer le « procès stalinien ». Rien que ça.

On aurait pu croire que, le pouvoir ayant changé de mains, Philippe Pétain et Adolf Hitler – ainsi que le Joseph Staline concomitant - allaient pouvoir se rendormir. Et l'on espérait que ce fût pour longtemps. Mais c'était sans compter le caractère immarcescible de la « reductio ad hitlerum », qui aime à changer de camp comme on change de crèmerie.

Voilà donc la toute nouvelle opposition qui, quoiqu' « on ne puisse vraiment plus rien dire dans ce pays gangrené par la bien-pensance », n'hésite pas à proférer mille âneries, et à ressortir le Maréchal du cellophane. A cet égard, la récente sortie de Luc Chatel sur Vincent Peillon est un modèle. Et, sans aller jusqu'à considérer que l'idée du ministre d'inaugurer des cours de « morale laïque » à l'école brille par son à-propos, on peut tout de même souligner l'indigence spectaculaire de la réponse :



 
Mais n'allons pas nous figurer que ces impérities sont devenues l'apanage de la droite. Responsable et conscientisée, la gauche « tout miel » veille, prêt à jeter le Führer au visage de quiconque osera dépasser les strictes limites de la Gentillesse, de la Douceur et de la Bonté généralisée.

Un « intellectuel engagé » n'a d'ailleurs pas manqué de dégainer la semaine dernière dans Libération. Prenant courageusement la plume pour se dresser contre la bête immonde dont il aperçoit l'ignoble mufle refaisant surface au sujet de ce qu'il nomme la « question Rom », le sociologue Eric Fassin écrivait ainsi : « Avec Sarkozy, la xénophobie d’État apparaissait déraisonnable à beaucoup. Avec le nouveau gouvernement, le changement de style revient surtout à en donner une version raisonnable, présentable et donc acceptable (…) on connaît la formule de Georges Bernanos, en 1944, à propos de l'antisémitisme : « ce mot me fait de plus en plus horreur. Hitler l'a déshonoré à jamais ». On aurait pu espérer que le régime sarkozyste avait déshonoré la xénophobie d'Etat (…) après l'été, rien n'en moins sûr ».

Avouez qu'il en faut, de la témérité, pour s'exposer ainsi, dans un pays mis en coupe réglée par les hordes hitlériennes emmenées par Manuel Valls, Jean-Marc Ayrault et François Hollande, ces génocidaires notoires.
 
Vous trouvez que ça va un peu loin ? Habituez-vous car il ne s'agit là que d'un début. Les « contre », ça ose tout. Et même, parfois, bien davantage.

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12 commentaires:

  1. Ce pensum délétère aux relents nauséabonds me rappelle les heures les plus sombres de notre histoire. (mais j'aime bien "dose létale d'opprobre")

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  2. Quand je vois quelqu'un qui fait des phrases alambiquées en utilisant un vocabulaire et une grammaire qu'il ne maîtrise pas, ceci sans compter l'orthographe plus que hasardeuse, je n'ai pas envie de lire jusqu'au bout.

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    1. Faites comme vous voulez mon lapinou : c'est gratuit. Que ça ne vous empêche pas de commenter surtout.

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  3. Les adeptes du principe de symétrie à tout prix, juste-milieutistes et robinet-d'eau-tièdeurs ont peut-être tort de relever les déclarations de Châtel pour appuyer leurs théories.

    En effet, s'agissait-il vraiment d'une critique des cours de morale, ayant pour but d'en empêcher l'instauration ; ou plutôt d'ironie (certes déplacée) sur les critiques qu'ils ont eux-même rencontrés pendant la campagne ?

    Ce n'est pas bien d'évoquer cette période à tort et à travers ; mais c'est encore pire quand on veut vraiment peser sur le débat public ce faisant, pas juste essayer (sans succès) de faire un bon mot.

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    1. Je note : ne relever les conneries que quand elles viennent de la gauche. Merci, hein...

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  4. Le plus drôle, c'est que l'idée de réintroduire la morale à l'école a été lancée par Xavier Darcos... mais j'aime bien cet échange à front renversé.

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    1. C'est quand même pas une super idée, tout de même. C'est le rôle des parents, ça. Le rôle de l'école, c'est le savoir...

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  5. "Cellophane".
    Ce texte ne décrit-il pas plutôt la contamination de l'UMP par la gauche girondine? Nous sommes dans une inversion par rapport à l'habitude. La gauche parle de redressement intellectuel et moral et la droite, enfin un de droite, hurle au pétainisme. Peut-être pas tout-à-fait sans importance.
    Jard

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    1. je ne sais pas, mais au moins quand on me dit où sont les fautes je peux les corriger !
      Merci pour cellophane :)

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