vendredi 10 juillet 2015

Les propositions grecques et la "capitulation" de Tsipras

 
 

 
 
Voilà que tout le monde parle (à nouveau !) de "capitulation" de Tsipras. Nos européouistes sont incorrigibles !
 
A ce stade, il semblerait plutôt raisonnable :

1) D'attendre

Il faut d'abord voir si l'Allemagne va accepter à son tour faire un geste substantiel au sujet de la restructuration de la dette. Le rapport du FMI paru jeudi dernier et concluant à l'insoutenabilité de la dette grecque plaide très fort dans ce sens. Les "Européens" ont essayé de faire en sorte que ce rapport ne paraisse pas mais... il est paru. Dès lors, il était évident qu'il pèserait dans la négociation. 
Pour autant : 
       1/ si les concessions allemandes sont trop peu généreuses, il sera compliqué pour Tsipras de faire voter le plan par sa majorité actuelle. Il n'est pas du tout certain que les députés de la Plateforme de gauche acceptent de voter un programme d'austérité sans contrepartie,
       2/ si les concessions allemandes sont trop généreuses, il sera compliqué pour Merkel de le faire voter par le Bundestag.
Ça va donc encore bouger, même au delà de la semaine prochaine. Ainsi donc, si la zone euro ne se dissout pas cette fois-ci, elle aura été passablement bousculée. L'étau se desserre lentement mais sûrement : patience.

2/ De ne pas juger Tsipras trop durement
 
Il a tenu tête comme un chef, alors qu'il était très seul, à la tête d'un petit pays dont l'économie est ruinée. Aussi seul que ça, on ne peut pas tout. Sans compter que :
       2/ Il a aussi remporté quelques belles victoires politiques en interne. Antonis Samaras (qui lui gouvernait pour de vrai avec l'extrême-droite) a dû quitter la tête de Nouvelle Démocratie. C'est pas si mal.
       3/ Enfin, il ne faut pas oublier dans quel état la BCE a mis les banques grecques, d'abord (avant le référendum) en choisissant de ne pas augmenter le plafond de l'ELA, dans un second temps en décidant de pratiquer une "décote sur les collatéraux", comme on dit. Bref : la mission d'une banque centrale, en principe, c'est de s'assurer que le système bancaire fonctionne de manière fluide, pas de le mettre volontairement en faillite. Draghi n'a pas agi comme un banquier central. Il a fait de la politique, une fois de plus et comme le dit parfaitement Philippe Legrain. Ce n'est pas son rôle. Mais voilà à quoi on arrive lorsqu'on met en place une banque centrale fédérale sans Etat fédéral : elle est en roue libre.  
 
3/ Quoiqu'il se produise dimanche, accepter de regarder l'avenir avec optimisme

La Grèce, c'est 2% du PIB de l'eurozone. Mais derrière vient l'Espagne, qui a son Podemos, qui a ses élections générales en novembre, et qui est la quatrième économie de la zone. Avec l'Espagne, si Podemos arrive au pouvoir, les Bruxellois auront fort à faire. Or pour que les Espagnols votent pour Podemos, encore faut-il qu'ils n'assistent pas à un Grexit sauvage suivi d'une tempête sur l'économie grecque : ça décourage ! Là, ce qu'ils ont vu, c'est qu'un petit pays peut résister très fort. Alors un pays de la taille du leur, vous pensez....
 
En conclusion : c'est loin d'être fini. L'Histoire avance à petits pas mais elle avance, pour la première fois depuis longtemps. Là, elle a fait un grand bond grâce aux Grecs courageux : chapeau à ce peuple étonnant.
En revanche, il faut sans doute réfléchir à l'incompatibilité suivante : Tsipras avait promis d'en finir avec l'austérité, de rétablir la démocratie et de demeurer dans l'euro. On voit maintenant assez clairement que c'est la quadrature du cercle.
Or comme on ne peut ni accepter l'austérité pour toujours, ni en finir avec la démocratie... on voit ce qu'il nous reste à faire. Au boulot !
 
 

42 commentaires:

  1. Je suis déçu par Tsipras. Après l'écrasante victoire du non au référendum, il n'avait pas le droit d'accepter un plan qui est la copie conforme de celui rejeté par le peuple grec. C'est aussi inacceptable que le traité de Lisbonne imposé après la victoire du non au TCE. 10 ans après, la même trahison recommence. Comment rester optimiste dans ces conditions ?

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    1. L'accord n'est pas signé. Soyez un peu patient.
      Par ailleurs, comme me le faisait remarquer un ami fort en éco ce matin même, sa principale erreur a été de décider le contrôle des capitaux trop tard. Ca a permis à la BCE de mettre les banques grecques en grand danger. Dès lors, sa marge de manœuvre est devenue hyper étroite. Il n'a pas été suffisamment lucide sur la hargne des "Européens", me semble-t-il. Mais on ne peut pas l'accuser pour autant de trahison. Il a lutté farouchement, pendant 5 mois. Personne avant lui ne l'avait jamais fait, dans aucun pays.

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    2. On juge une politique à ses résultats. Qu'importe qu'il ait lutté pendant 5 mois si, au bout du compte, c'est pour se coucher. Certes, l'accord n'est pas signé. Mais même si cet accord est rejeté, ce sera du fait de l'Allemagne, pas de Tsipras. Cela ne changera donc rien au jugement que je porte sur lui désormais.

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    3. Je suis d'accord avec moi (désolé j'ai pas pu résisté), tout ça pour ça. Il a fait perdre 5 mois à la Grèce, ces 5 mois vont leur coûter très cher aux Grecs et ce pour accepter ce qui finalement a été rejeté par le peuple.

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    4. Yves-André Peremer10 juillet 2015 à 08:14

      La proposition de Tispras n'est pas "la même" que celle contre laquelle les Grecs ont voté όχι, puisque cette dernière refusait toute négociation sur la dette. Cette condition préalable change le sens de toute mesure d'austérité.

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    5. La proposition grecque est très loin d'être une "copie conforme" de la proposition de l'Eurogroupe du 25 juin. A vrai dire, elle serait plutôt une quasi copie conforme de la proposition... du gouvernement grec du 22 juin. Celle qui a été vertement rejetée par l'Eurogroupe trois jours plus tard.

      "Quasi" néanmoins car il y a deux différences notables :
      - d'abord, les objectifs d'excédent budgétaire : de 8 milliards sur 3 ans dans la proposition du 22 juin, ils passent à 13 milliards sur 3 ans, soit effectivement le même montant que dans la proposition de l'Eurogroupe le 25 juin... avec une différence de taille : là où l'Eurogroupe proposait pour y arriver de sabrer dans les dépenses sociales, le gouvernement grec propose, lui, d'augmenter les recettes fiscales, en augmentant des taxes et impôts existants
      - la véritable nouveauté de cette proposition, c'est la concession majeure d'une réforme des retraites, assez dure même si elle est quand même loin des exigences de l'Eurogroupe

      Si au prix de ces deux éléments, le gouvernement grec parvient à un accord sur un contenu qui avait été vertement rejeté il y a deux semaines, avec en plus de cela les contreparties de la libération des montants des fonds structurels actuellement bloqués et d'une restructuration de la dette, ce ne serait pas une capitulation.

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    6. REMIGNARD Gilles criis@free.fr10 juillet 2015 à 09:38

      Je n'ai pas trouvé une évaluation concrète des conséquence d'une sortie de la zone euro par la gauche de syriza ou le KKE rien que des orientation programmatiques sans rapport concret avec le potentiel productif réel de la grèce dans les rapport de force de production du monde donc c'est le brouillard
      Il n'y a qu'un exemple contemporain connu similaire de sotie d'une monnaie surévaluée c'est la rupture de pesos paritaire à l'USdollar en 2003 cela a valu plus de trois années dramatiques pour les plus pauvres des argentins j'ai vu des membres de ma famille expatriée de puis 1926 tenter de faire rentrer en France leur descendants!
      De plus l'Argentine avait beaucoup d'atout économique à l'exportation ce qui lui a permis de se rétablir. Or l'économie grecque est minuscule son appareil productif est dévasté elle n'a aucune matière première, la spéculation internationale se déchainera ses élites ont planqué 200 milliards en Suisse et ça continue.
      C'est pourquoi Varoufakis ne voulait pas faire sortir TOUTE SEULE la Grèce de l'euro il fautune sortie collective ou une dissolution
      En l'état actuel de la production et des flux financier seule l'allemagne pourrait sortir de l'euro en maintenant son hégémonie!
      La position "morale" qui consiste à dire "il ne respecte pas" me parait un peu ponctuelle et sous estime l'évolution de la situation
      Tsipras et son gouvernement ont transformé un problème hégémoniquement en europe qualifié de technique en problème politique la Chancelière est fortement ébranlée, Renzi appuie Hollande qui s'agite un peu alors qu'il s'est couché en 2012 même Rajoy s'agite apeuré par Podemos
      La tempète n'est pas finie il faut tirer des bords, encore et encore sans perdre le cap.
      merci à Coralie pour le ton de son blog

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    7. C'est exact à deux détails près: Quelles auraient été les conséquences si l'Argentine avait continué le plan du FMI? Meilleures? J'en doute beaucoup au vu de la situation dans laquelle elle se trouvait. Deuxièmement la Grèce a un intérêt stratégique pour les USA que ne possède pas l'Argentine (cf la guerre des Malouines). Ils s'inquiètent des conséquences de la crise sur le positionnement de la Grèce vis-à-vis de la Russie et de l'OTAN; quel camouflet en cas de sortie! Ils ont visiblement encouragés le FMI à atténuer la pression et il est probable qu'ils interviendraient directement en cas de conflit majeur avec l'UE.

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    8. il faut qu il tienne ces promesses âpres le NON!!! contre l austerite !le chômage !faire payer les riches dont les armateurs !!don certains sont parti Alleur !!!!s et des gens ingrats!!il n aime pas leurs pays a part de les voler en ne réglant pas d impôts!!! ne pas privatiser centaines richesses!!et surtout réclamer a l Allemagne la dette des 2 guerres qui n ont rien payes et récupéré les intérêts sur les emprunts a des taux inacceptables !!l Eurogroupe c est enrichie dur le dos des grecs!! moins d armements !! car cela fait aussi travailler ces voleurs de l eurogroupe!!!etc!!etc!!etc!!

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  2. Il ne faut pas sous-estimer l'attachement des Grecs à l'euro. Cette monnaie, pour eux comme pour bien d'autres, c'est comme une place au grand banquet du progrès, de la modernité, du monde...

    Malheureusement, c'est un leurre.

    Tsipras n'arrive pas à sortir de cette aporie. Mais le peut-il ?

    Les souffrances du peuples grec devrait ouvrir les yeux de ce qui ne veulent pas voir. Il semble bien que ça ne suffise pas encore...

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    1. Je pense que le retour à la Drachme sanctionnera encore plus le peuple Grec, et il en ira de même pour les autres états européens tentés par l'aventure.
      Ceci dit, en ce qui concerne la Grèce de Mr Tsipras et de son équipe, nous ne sommes pas non plus tenus informés des tractations obscures initiées dans les arcanes du pouvoir.

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    2. Si la Grèce sort seule de l'euro, les Grecs le ressentiront comme une terrible sanction. Très certainement. C'est pourquoi la zone euro doit être dissoute.
      Malheureusement cela ne se fera pas, pas tout de suite, ou pas de façon délibérée...
      "Ils" ne veulent pas reconnaître que l'euro est un échec

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  3. en fin de compte il ne faut pas lui jeter la pierre il s'est bien battu et ses propositions sont celles ( me semble t-il) qu'on lui avait jeté à la figure avant le référendum.

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  4. D'abord, je suis un anti-européen convaincu. Chaque fois qu'on m'a fait l'immense honneur de me demander mon avis sur l'Europe, j'ai TOUJOURS voté NON, au référendum de Maastricht y compris. Je ne suis donc pas un "européiste incorrigible".

    Maintenant, voici ce que je pense :

    Excellent article de Monsieur Jacques Sapir, un économiste, un vrai :

    http://russeurope.hypotheses.org/4080

    Une seule réserve : Jacques Sapir, qui prêtait à Tsipras "le courage d'Achille et la ruse d'Ulysse", n'en revient pas de s'être fait avoir comme cela.

    Et puis je peux vous dire que ce qui se passe en Grèce depuis cinq ans, c'est une partie de plaisir par rapport à ce qui attend les Grecs maintenant. AVANT TOUT IL FAUT LES PUNIR. Et donc leur pays va être mis au pillage organisé ; la preuve : monsieur Tsipras a déjà relancé les privatisations sauvages. Et pour le reste, il a tout abandonné à ses "créanciers".

    A COTE DE MONSIEUR TSIPRAS, MM. SARKOZY ET HOLLANDE SONT DES SAINTS : ILS ONT QUAND MEME ATTENDU UN PEU AVANT DE NOUS CRACHER A LA FIGURE POUR LE REFERENDUM DE 2005 ; MONSIEUR TSIPRAS, MOINS D'UNE SEMAINE LUI A SUFFI !

    ET MAINTENANT ON VA BIEN VOIR SI LES GRECS MERITENT AUTRE CHOSE QUE CE QUI LEUR ARRIVE.

    Vous me rendrez cette justice que j'avais correctement jugé monsieur Tsipras ?

    P.S : Pardonnez mes majuscules qui équivalent à des hurlements ; le problème, c'est que je ne sais pas comment on met des italiques dans votre blog.

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    1. Ne nous énervons pas !
      Et comme le suggère Coralie Delaume, attendons dimanche pour épiloguer.

      Je vous trouve bien présomptueux et très imprudent de dézinguer Mr Tsipras de la sorte.
      Dans l'immédiat que proposez-vous d'autre aux Grecs, qu'une diatribe aux allures de voyance pour lutter plus sûrement contre la pieuvre qui les digère, et qui mijote dans la foulée les autres peuples européens ?

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    2. Je suis très présomptueux et très imprudent.
      Cela dit, mes remerciements à Coralie Delaume pour avoir accepté de publier ce post :-)

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  5. Comme le dit Jacquo (Sapir), Tsipras doit accepter qu'un "autre €" n'est pas possible.
    Mais comme tous les gens de sa génération (nous, quoi), il a été biberonné à l'Europe à toutes les sauces depuis qu'il est né.

    De notre génération, on a tous été "européistes". Avait-on le choix.
    Et puis on s'est réveillé. Mais que ça a été dur...

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  6. "Avec l'Espagne, si Podemos arrive au pouvoir, les Bruxellois auront fort à faire"
    Et si en France Marine Le Pen arrive au pouvoir, ils auront encore plus à faire !

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  7. http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/grece-ou-alexis-tsipras-veut-il-en-venir-491234.html

    lisez cet article tout y est dit

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  8. Les relations internationales, y compris au sein de l'UE, ne sont que des rapports de force, dans une logique dialectique ( Cf les approches pénétrantes de Charles Chaumont ). La capitulation de Tsipras ( cf Romaric Godin, souvent cité dans cette affaire et dont je salue l'esprit d'analyse et l'objectivité ) qui est un pragmatique réaliste, sachant prendre des risques ( référendum, propositions actuelles qui vont hérisser une bonne partie de son camp),parfaitement conscient du rapport de forces, fait le choix de la moins mauvaise solution pour son pays, dans la conjoncture actuelle mais crée, en même temps, une nouvelle situation, base d'évolutions potentielles, notamment sur la dette : on n'y échappera pas. Il lui reste à passer le cap du vote devant" la vouli", ce qui n'est pas gagné d'avance Pollux

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  9. Comment compte-t-il expliquer aux Grecs qu'ils ont refusé pour 9 Mds d'€ de coupes et qu'il va signer pour 13 Mds ? Avec la vague promesse de discuter du "hair-cut" en 2022 ?
    Il a capitulé, c'est tout ! Même son ministre du travail le reconnaît :
    "Current balance of power [in Eurozone] makes capitulation inevitable now." http://gu.com/p/4ah2y/sbl (Guardian)
    voir aussi : http://www.theguardian.com/business/2015/jul/10/tsipras-greek-economy-sabre-purpose

    Il a enfoncé la Grèce un peu plus sous l'eau pour rien, enfin...pour un nouveau plan "d'aide" d'environ 50 Mds. Soit 50 Mds de dette en plus. Alors que qu'un Grexit "n'aurait" couté d'après Open Europ (pourtant europhile à la folie) que de 18 à 33 Mds d'€ à la Grèce.
    Cf. "Open Europe estimates that, in terms of bare essentials, Greece could need between €18bn and €33bn in transitional funding to help support its economy after Grexit. This would cover things such as certain debt payments, some deficit funding and money to bolster reserves to aid in managing the new currency. " http://gu.com/p/4ah2y/sbl

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  10. @ thierry_st_malo

    vous comparez Tsipras à Sarkozy et Hollande, soit, mais à condition de ne pas oublier que Tsipras, lui, est acculé, cuit, fait comme un rat.
    Alors, qu'il se livre à des contorsions désespérées est compréhensible. Lui en faire grief est malhonnête.

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  11. Ce n'est pas l'Europe qui est mauvaise, c'est les dirigeants.
    Les résultats des Européenes ont prouvé que l'Europe à voté à droite, vous pouvez hurler mais c'est comme cela.
    Moi je trouve qu'il a bien joué, il a emmené dans le débat, le manque de démocratie dans notre espace et en plus il remet en cause la dette
    Il voulait dès le départ que la dette soit restructurer ou étalée et il risque de gagné.

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  12. Victoire partielle, victoire politique.
    https://bellaciaociao.wordpress.com/

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  13. Coralie, vous avez raison : on ignore encore s'il y aura Grexit ou accord, et accord avec ou sans effacement partiel de la dette grecque.

    Mais on ne saura jamais trois choses:

    1 comme je l'avais écrit sur mon blog
    http://www.marianne.net/elie-pense/trop-grand-savoir-faire-politique-tsipras-100235281.html
    si Tsipras a fait ce référendum pour être politiquement assez fort pour faire accepter les propositions de la troïka aux Grecs, ou pour dire qu'un Grexit est le choix du peuple grec;

    2 - savoir, entre un Grexit et une nouvelle cure d'austérité, lequel des deux ( puisque ce sera l'un ou l'autre...) sera plus dur pour le peuple grec ;

    3- Pour savoir, entre un Grexit et un nouveau plan d'aide à la Grèce ( puisque ce sera l'un ou l'autre...), lequel sera plus coûteux pour les Européens.

    Par ailleurs : on parle beaucoup de l'intransigeance allemande; mais un effacement partiel de la dette grecque est-il possible malgré l'opposition des pays qui n'y ont pas eu droit ( Portugal, Irlande) ou des pays plus pauvres que la Grèce (Slovaquie, Bulgarie) ?

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  14. Dans L'Aveu l'accusé, communiste fervent broyé par un régime communiste, en arrive à réciter par cœur devant le tribunal un "aveu" rédigé pour lui par autrui.

    Cela ne décrit-il pas la situation grecque ?

    La rédaction de la nouvelle "proposition" grecque a paraît-il largement profité de l'aide de Bercy...

    Tsipras capitule-t-il ou bien, ardemment attaché à l'euro mais broyé par lui, en est-il réduit à avaliser une proposition rédigée pour lui par autrui ?

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    1. Costa Gravas n'est-il pas venu chercher l'aide de Hollande ....

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  15. Je suis tout à fait d'accord avec le ton de cet article. C'est important, le ton
    et de mesurer ses propos en ce moment.

    Emmanuel B

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  16. Enfin, même si rien n'est signé, on ne prend pas beaucoup de risques en disant que le Grexit ( que certains souhaitaient ardemment) semble aujourd'hui exclu.

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  17. N'y a-t-il pas quelque chose d'un peu indécent à dire aux Grecs : " Sortez de l'euro, vous en baverez encore plus qu'aujourd'hui pendant des années, mais le jour viendra où vous ne le regretterez pas "...lorsqu 'on se garde bien de prendre soi-même ce risque; parce que cela veut dire, en réalité : "La sortie de l'euro est un saut dans l'inconnu, puisqu'il n'y a aucun précédent; faites-le, pour qu'on voie comment ça se passe, et que nous décidions alors si nous le ferons aussi".

    Seuls ceux qui seraient déjà sortis de l'euro (c'est-à-dire, à ce jour, personne) devraient pouvoir se permettre de leur dire : " Allez, courage, faites comme nous !"

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    1. excusez-moi mais loin de moi l'indécence cependant il me semble que si il y a un pays qui ( doit et ) peut sortir du fait de son état social et économique ce pays est la Grèce et, ce n'est pas un souhait que je fais ici, mais un raisonnement de pure logique. la Grèce est un pays au bord du gouffre mais elle n'est pas l’Espagne, l'Italie ou la France. elle pourrait sortir ( avec de gros soucis qu'elle a déjà , elle sait ce que c'est, elle survit depuis 6 ans ) parce qu'elle a cette taille justement et encore cet esprit que nous n'avons plus. une sortie d'un grand pays je n'y crois pas , ce sera la Grèce ou rien. et si elle ne sort pas, je vous prédis un avenir assez douloureux , un avenir d'ajustement à l'économie libérale que l'on imagine même pas et qui va vraiment faire souffrir. vous aurez les accords Taffta et autres qui vont passer et ces accords sont la priorité première de ces gens qui pensent gouverner le monde. croire que la France va se réveiller et descendre dans la rue je n'y pense pas un seul instant. notre seul espoir est ce petit-grand pays et ce que je lui souhaite n'est nullement indécent car il en va d'un certain type de vie, de pensée que je ne tiens pas à perdre. mon idéal n'est pas la société de consommation ( trois fois avant de tirer ) mon idéal est celui qui vient de ce petit-très-très grand pays que l'on appelle la Grèce .
      de plus votre raisonnement, à y réfléchir de plus près, est un raisonnement par le vide, il est un peu creux si j’ose dire ...si nous allons par là personne ne serait sorti de la grotte et nous ne verrions encore que les ombres d'un monde que l'on ne pourrait même pas imaginer. ...toutes attitudes de ce genre nous savons ce qu'elles sont. mais peut-être voulez-vous mourir de vieillesse ? je ne peux pas vous en vouloir mais acceptez que je ne sois pas d'accord avec vous. à bord du Titanic j'aurais sauté et ne serait pas rester à bord même si l'orchestre était fabuleux à ce que l'on disait. pour finir je pense que la Grèce en cas de sortie ferait lever des têtes et ne resterait pas longtemps la tête sous l'eau ...il n'y pas que des requins dans l'eau. l'indécence est plutôt du côté de l'ue et de la commission et de l' allemagne ( sans majuscules ).

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  18. Que de défaitisme, que de peurs, que de manque de confiance dans ces commentaires!
    Tsipras a le même cerveau que nous, et infiniment plus d'infos et de bases pour guider le feeling, ainsi que des mouvements sociaux divers dans le dos.
    Tsipras n'est pas un type tout seul ou un grand personnage qui fait l'histoire.
    Il a posé des problèmes en cinq mois aux élites européennes comme personne. La Grèce a fait ça.
    Aujourd'hui, avec son apparente quasi-capitulation, il va forcer Merkel et d'autres à se prendre au mot, et gagner trois ans pour enfin gouverner. Il va alors mener à bine quelques réformes qui rendront sans objet quelques points de sa quasi-capitulation. C'est ce que vous dit ici Coralie, et c'est ce que vous dit ailleurs Romaric Godin. http://condrozbelge.com/?p=3917

    Du calme, nom de Dieu !

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  19. Merci Coralie D ouvrir ces perspectives!!En effet rien n est joué Tsipras semble ne pas avoir tenu compte du OXI aux mesures d austérité Mais il a répondu aux 72%pour le maintien dans l Europe !
    Choix kafkaïen où les exigences absurdes des tortionnaires avec ce NAI ne pouvaient qu être avalisées ...Mais il y a un mais La contrepartie de la decotte et restructuration de la dette ! En cas de NEIN berlinois le Grexit sera inévitable !Le risque de désunion de l Europe et la faillite de la Grece gardienne de nos frontières Est un danger !!Tout ceci à cause de Merkel !!OXI ce n est pas fini !!

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  20. Bonjour
    je ne suis pas calé en économie. mais pourquoi les Grecs ne reviennent -ils pas, à leur monnaie national , la drachme ?!. Ils pourraient faire marcher la planche a billet, comme les USA, la GB .... Chose qui nous est impossible avec l'Euro

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  21. Analyse intéressante. Mais s'il te plait, Coralie, arrête d'utiliser le mot "bruxellois" pour les eurocrates, ça me fend le coeur à chaque fois. Nous somme 1 million qui n'ont pas un salaire à 5 chiffres et qui sommes fiers d'être bruxellois! ;-)

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  22. Denis Monod-Broca11 juillet 2015 à 03:26

    Lapsus
    Traité de Maestricht, article 109L, §4 : « Le jour de l'entrée en vigueur de la troisième phase, le Conseil, statuant à l'unanimité des États membres ne faisant pas l'objet d'une dérogation, sur proposition de la Commission et après consultation de la BCE, arrête les taux de conversion auxquels leurs monnaies sont irrévocablement fixées et le taux irrévocablement fixé auquel l’écu remplace ces monnaies, et l’écu sera une monnaie à part entière. »
    C’est écrit en toutes lettres : « et l’écu sera une monnaie à part entière. »
    Dans un traité entièrement écrit, comme il se doit, à l’indicatif présent, cette phrase, cette seule et unique phrase, est écrite au futur. Elle est écrite pour toujours au futur. L’écu sera… Et en effet, il n’est pas, une monnaie à part entière. Il est affirmé, à jamais, qu’il sera, c’est-à-dire qu’il ne sera jamais, une monnaie à part entière.
    « Demain on rase gratis » est-il écrit à la devanture du barbier et de même « l’écu [devenu l’euro] sera une monnaie à part entière » dans cet article du traité de Maestricht.
    Quelle gêne, quelle doute inconscient, quel scrupule à l’instant fatidique… ont-ils pu guider la plume des rédacteurs pour qu’ils commettent ainsi cet effroyable lapsus ? Impossible à savoir mais il est là et bien là, ce lapsus, voté et ratifié avec l’ensemble du traité : demain, un jour… l’euro sera une monnaie à part entière…

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  23. Tsipras est exemplaire, son équipe est excellente, le peuple Grec l'est aussi, les députés ont compris qu'ils ont affaire à un homme politique qui s'occupe de son pays et se ses citoyens. Contrairement à l'équipe de bras cassés qui sont à la tête de "l'Europe", qui font le jeu EXCLUSIF des financiers, multinationales et US qui tire les ficelles. Relayés par tous les médias aux mains des mêmes. Ce que fait Syriza est un moment historique dans notre histoire. Ils font le maximum, mais on ne triomphe pas si facilement des mafias. Le vent tourne, mais on ne les balaiera pas en un an. Citoyens, réveillez vous. Vive la 6ème république, que nous construirons tous ensemble.

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  24. Tsipras fait avec les moyens du bord, Podemos doit se structurer, gouverner, infléchir le cours des choses et d'autres partis doivent apparaitre ( et Mélanchon doit s'acheter des b...et boire du redbull ! ) afin qu’une véritable opposition européenne voit le jour . c'est le plus important ! l'opposition doit devenir réelle et présente dans toute l'Europe , l' Allemagne et Junker doivent comprendre que nous avons compris ! Tsipras est un fin tacticien il a bien évalué le camps d'en face et le référendum fut une idée de génie. il est facile de se sentir dessus, mobilisez-vous plutôt que dire cela, car c'est maintenant que les choses deviennent sérieuses. je continue de penser qu'il est plus intelligent et plus généreux que la clique qui gouverne parce nous les avons laisser faire depuis 1992 ! où étiez-vous en '92 ? quelque-part à voter pour Maastricht !?! moi pas , jamais ! j'avais 32 ans et de ça je n'en voulais pas et n'en voudrai jamais. alors le défaitisme pas de ça ici ! l'Allemagne a détruit à trois reprises la France et l'Europe et on voudrait la laisser faire une quatrième fois, avec l'arme de l'économie et de la monnaie ...ce pays ne paye pas ses dettes et a à son actif 85 millions de morts . ...et Tsipras déçoit ? ah ouais ! je dois rire ou pleurer ?

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  25. Aléxis Tsípras, à 40 ans, est entré en un peu plus de cinq mois dans l'histoire de son pays et de celui de l'Europe comme un grand homme d'Etat. Seul contre tous, personne avant lui n'a su résister aussi longtemps contre tous les pays Européens réunis, la bureaucratie Bruxelloise, le FMI et la BCE, sans parler des médias européens. Il a de plus réussi à dévoiler le désaccord et la cacophonie existante actuellement au sein de tous les pays Européens. Qui connaît réellement la position officielle de la France sur la dette Grecque ? Renégociation ? Ré- échelonnement ? Annulation partielle ? pour combien ? Bien sûr que vous ne pouvez pas la connaître, puisqu'il n'y en a pas. Au moins pour l'Allemagne, c'est clair, c'est "Nein".
    François Hollande et Nicolas Sarkozy qui ne laisseront au regard de leur mandat, même pas une ligne dans l'histoire de l'Europe, ont pris une leçon de démocratie. Qu'un seul gouvernement actuel d'Espagne, du Portugal, d'Irlande, d'Italie, de France, etc, ose soumettre par référendum à son peuple la politique d'austérité imposée par A Merkel et l'Euro. Tous ces gouvernements peuvent toujours avancer que leur pays a fait des efforts et que les grecs doivent faire de même. Ils ont juste oublié qu'ils n'ont jamais consulté leur peuple, qu'ils n'ont jamais reçu de mandat pour cela, mais seulement trahis leurs promesses de campagne. Mais les prochaines élections dans ces pays devraient bientôt leur rappeler ce qu'est la démocratie. Le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.
    La plus grave erreur des technocrates européens et de Merkel dans cette tragique affaire aura été de croire que comme tous les hommes politiques, Tsipras allait capituler dès le lendemain de son élection, comme les autres.
    Retenons pour finir la célèbre phrase de Winston CHURCHILL que Merkel aura du relire dans les livres d'histoire :
    «On ne dira désormais plus que les Grecs combattent comme des héros mais les "Héros" combattent comme des Grecs»

    Les grecs en 1940 avaient refusé l'ultimatum de l'Italie fasciste de Mussolini. Le gouvernement grec rejeta l’ultimatum du 28 octobre 1940 par lequel l’Italie exige le libre passage pour ses armées et se met ainsi aux côtés de la Grande Bretagne.
    Pour les Grecs, la résistance contre l’agression de Mussolini prit un caractère à la fois national et antifasciste, permettant à l'armée grecque de faire face à l’agression et de lancer une contre-offensive. À la fin de 1940, les armées grecques se trouvaient à soixante kilomètres au-delà de la frontière gréco-albanaise.
    Durant six mois, seize divisions grecques insuffisamment armées bloquèrent en Albanie vingt-sept divisions italiennes disposant d’un équipement bien supérieur au leur, jusqu’au moment de l’attaque des Allemands, le 6 avril 1941.
    La résistance Grecque a immobilisé les forces allemandes et la résistance des peuples albanais, yougoslaves et grec a contraint Hitler à ajourner l’attaque contre la Russie, délai qui s’est révélé très important pour celle-ci.
    Et je suis sur que dans le même livre d'histoire qu'Angela Merkel aurait du lire à l'école, elle aurait aussi pu méditer le nombre de défaut souverain réalisé par son pays et la France dans l'histoire :
    C’est l’Espagne qui détient le record mondial du nombre de défauts : le pays n’a pas remboursé sa dette à 14 reprises entre le 16ème et le 19ème siècle. Sur la même période, la France a fait faillite près de 10 fois, et le dernier incident remonte à 1812, selon les chiffres amassés par les deux économistes américains Reinhart et Rogoff.
    Autre pays du sud de l’Europe en difficulté, le Portugal a également connu 7 défauts, le premier datant de 1560. L’Allemagne a 8 faillites à son compteur, dont 4 entre 1807 et 1814 mais chut il ne faut pas le dire trop fort. Car pour Merkel, ce sont les Grecs les méchants mauvais payeurs !!!

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  26. Mon seul conseil aux créanciers et aux pro-européens est : timeo Danaos et donna ferentes.
    Mon espoir est qu'Ulysse est bien de retour.

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  27. Ils sont en train de tuer l'Europe. La Grèce va devoir se taper un énième plan d'austérité qui n'arrangera rien et les différents gouvernements européens sont pourtant tous unanimes sur l’accord conclu cette nuit : ils auraient sauvé l’Europe selon eux en évitant le Grexit. Leur autosatisfaction suintante me fait penser à ces personnages de La Peste qui effectuent une danse macabre au dessus des corps des pestiférés. Sauf que dans notre cas le mort est l’idée européenne.

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