vendredi 27 janvier 2012

Micro-trottoir 2012 : Anne penche pour Chevènement



[Ce texte est également disponible sur Marianne2]

Cet entretien a été réalisé dans le cadre du micro-trottoir 2012 de l’arène nue. Vous pouvez en consulter ici la rapide description, ainsi que les cinq premiers volets (un, deux, trois, quatre, cinq). Je remercie vivement Anne, mon interlocutrice.

***

Anne a 38 ans. Elle est fonctionnaire et occupe un poste à responsabilité dans le domaine des Ressources Humaines.

Coralie Delaume. A 90 jours de l’élection présidentielle, pour quel candidat envisagez-vous de voter ?

Anne. La question est encore un peu difficile car la multiplicité des candidats déclarés ou supposés rend le choix complexe, sauf sans doute pour les militants et les adhérents des différents partis, dont je ne suis pas.

Par ailleurs, un choix trop anticipé pourrait être rendu rapidement caduc par un trop faible nombre de signatures, un abandon ou un ralliement. Cependant, son expérience et ses propositions me portent à m’intéresser particulièrement à Jean-Pierre Chevènement.

C’est une candidature que l’on n’attendait pas forcément. Comment avez-vous réagi à son annonce ? L’espériez-vous ? Suivez-vous Jean-Pierre Chevènement depuis longtemps ?

Je crois avoir été marquée par sa démission – dont j’ai compris plus tard qu’elle était la seconde avant de devenir ensuite la deuxième – du poste de ministre de la Défense lors de la première guerre du Golfe. J’avais alors hésité entre lâcheté devant l’épreuve ou courage pour faire valoir son opinion et ses valeurs. Sa constance, les suites de cette intervention et les explications qu’il a pu ensuite fournir m’ont convaincue qu’il s’agissait bien là de courage, bien rare dans la classe politique.

J’avoue ne pas être une si grande connaisseuse de la vie politique ou une telle admiratrice de Chevènement pour avoir espéré ou avoir conçu de grands sentiments à son annonce. Sa candidature me paraît simplement s’inscrire dans la suite d’une vie courageuse et droite au service d’une conception de la France sans doute disparue en 1969 et qu’il souhaite encore représenter ou au moins rappeler aux électeurs et autres candidats.

1969…pour vous, la candidature de Chevènement est donc une candidature gaulliste avant d’être une candidature de gauche ?

Oui, et c’est en grande partie pour cela que j’envisage de la soutenir par mon vote au printemps. Elle est probablement d’autant plus gaulliste qu’elle ne s’en réclame pas à longueur d’interviews comme continuent à le faire de trop nombreux candidats qui en trahissent par ailleurs le fond après avoir abandonné tout espoir d’en atteindre l’excellence de la forme.

Il est vrai que la référence au gaullisme est devenue très « tendance ». A quel(s) usurpateur(s) pensez-vous en particulier ?

J’aurais tendance à dire : tous ceux qui s’en réclament, en tout premier lieu Nicolas Sarkozy, et cette UMP qui se targue d’avoir encore des représentants du gaullisme (de Fillon à Juppé), alors qu’il n’en est rien. Ces derniers, sans la moindre hésitation, ont permis à l’économie de sortir de son rôle de service de la communauté pour lui abandonner le pouvoir (cette fameuse intendance qui devait suivre dans l’esprit de de Gaulle) ou ont dilué – voire dissout – la souveraineté de la France et la certaine idée que l’on pouvait s’en faire, la réduisant à l’impuissance et bientôt à l’impotence.

Quid de « petits » candidats tels Dominique de Villepin ou Nicolas Dupont-Aignan, qui se réclament également – en particulier le second – du gaullisme ?

Dominique de Villepin a trop longtemps servi des gouvernements tels que je les ai décrits avant de s’en détacher pour des questions de querelles personnelles plus que de vision du monde, même s’il convient de porter à son crédit son action aux Nations Unies avant l’invasion de l’Irak par les Etats-Unis.

En revanche, la prise de distance déjà ancienne et assumée de Nicolas Dupont-Aignan avec l’UMP et son discours  méritent un réel intérêt. Je ne sais pas ce que penseraient celui-ci et Jean-Pierre Chevènement si je parlais de proximité de leurs analyses et de leur propositions. J’aimerais croire que cette proximité, malgré leurs positionnements de part et d’autre de l’échiquier politique, est le fruit d’un nouveau clivage, désormais plus pertinent et peut-être plus productif que le simple gauche – droite : celui qui sépare les libéraux, économiques et ou sociétaux, et les souverainistes républicains.

Jean-Pierre Chevènement l’a déjà fait savoir : pour lui, le clivage droite-gauche est encore valide, et lui-même se réclame sans ambiguïté de la gauche. Si, au second tour, Chevènement appelait à voter pour François Hollande, seriez-vous prêt à le suivre ?

En aucun cas. A moins peut-être que des engagements majeurs soient pris par le candidat du Parti socialiste  qui reprendraient les objectifs principaux de Jean-Pierre Chevènement sur l’école, la défense, la ré-industrialisation de la France et bien évidemment l’Europe et sa monnaie. Rien n’est pour l’instant moins sûr.

Le récent discours du Bourget prononcé par François Hollande, loué de toute part, ne m’a nullement convaincue. Je crois me souvenir qu’il nous a épargné la légalisation du cannabis, mais, il est revenu sur ces obsessions sociétales de la gauche, telles le mariage homosexuel et, surtout, cette aberration que me semble constituer le vote des étrangers aux élections locales. Il ne me semble pas, pour ma part, que l’on m’ait jamais proposé de voter en Thaïlande ou au Gabon. L’aurait-on fait que je ne m’en serais pas senti la légitimité.

Enfin, Chevènement a une autorité et une aura que lui vaut sa très grande expérience. Il a une stature d’homme d’Etat qu’Hollande - pardonnez-moi – ne me semble pas posséder.

Le sénateur de Belfort est donc expérimenté mais pas trop vieux, selon vous ?

Il n’est certes pas jeune. Mais personne ne glose sur l’âge de Ron Paul, candidat à la primaire républicaine aux Etats-Unis, et âgé de 74 ans.

En effet, sur ce point, il est vrai qu’en France, on ne glose guère ! Pour qui avez-vous voté en 2007 ?

En France, on sait ce qu’il a coûté à Lionel Jospin de gloser sur l’âge de Chirac !
En 2007, j’ai voté pour Nicolas Sarkozy, à l’époque sans hésiter. Même si je répugne à me dire « de droite » puisque comme je vous l’ai dit, je considère le clivage gauche/droite dépassé, je demeure relativement conservatrice. En tout cas, j’aimerais que l’on conserve ce qui mérite de l’être.

Par ailleurs, je ne me voyais pas accorder mon suffrage à Ségolène Royal, dont je doutais vraiment de la capacité à diriger un pays. Enfin, j’avoue avoir un peu cru à l’image que renvoyait Sarkozy, de même qu’à son discours. Cinq ans plus tard, hélas, continuer à y croire relèverait d'une naïveté coupable.

Lire et relire :
Micro-trottoir 2012 de l'arène nue : la règle du jeu  CLICK
Micro-trottoir 2012 : Marcella, plutôt de gauche mais très circonspecte  CLACK
Micro-trottoir 2012 : Pour Jérôme, aucun doute, c'est Mélenchon   CLOCK
Micro-trottoir 2012 : Pour Dominique, ce sera sans doute Philippe Poutou  CLOUCK
Micro-trottoir 2012 : A 26 ans, Didier milite pour Villepin   CLUCK
Micro-trottoir 2012 : Pour Stéphane, un seul choix possible : Marine Le Pen  CLECK

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15 commentaires:

  1. La position de Jean-Pierre Chevènement vis-à-vis du clivage gauche-droite est assez complexe, en vérité. Il y a l'histoire, il y a les réalités, il y a les ambitions...

    Aujourd'hui, son but est d'essayer de faire bouger sur certains points le candidat de gauche le plus à même de l'emporter. Il juge cela plus efficace dans l'immédiat que l'opposition pure et simple à des idées qui sont, il est vrai, différentes... pour ne pas dire totalement incompatibles (par exemple sur l'Europe). Je comprends que son attitude puisse surprendre (ou décevoir), mais c'est une position qui se défend, dans le fond : si l'objectif c'est le court-terme, il vaut peut-être mieux tenter de secouer un candidat susceptible de gagner que d'en soutenir un autre qui ne sera pas élu.

    Cela étant dit, à titre personnel, j'avoue avoir un peu de mal avec ce genre d'approche, car le monde ne s'arrêtera pas en Juin 2012. Il faudra préparer la suite et à un moment ou à un autre offrir une véritable alternative à cette désastreuse Europe du traité de Lisbonne.

    Pour ce qui concerne plus particulièrement NDA, il a eu à plusieurs reprises des propos tout à fait élogieux à son égard. Dans un entretien à Mediapart (http://bit.ly/vjOFRA), il le qualifiait de "gaulliste de gauche" et se demandait d'ailleurs ouvertement : "Y a-t-il une si grande distance entre ces deux rives ? Entre ce que dit Dupont-Aignan et ce que je dis ?".

    Quel que soit le candidat qu'il soutiendra quand il retirera sa candidature, je pense qu'il sait très bien qu'il est plus proche des analyses de DLR que de celles du PS ou du FdG. De toutes façons, c'est l'évidence même.

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  2. Le malheur est que Jean-Pierre Chevènement appellera à voter pour Hollande au 2e tour, et que Nicolas Dupont-Aignan, qui a déjà appelé à voter Sarkozy en 2007 recommencera probablement à appeler à voter Bayrou ou Sarkozy au 2e tour en 2012. Comment ces hommes qui consacrent leur vie à défendre des idées fortes (et de mon point de vue justes) sur l'Europe, la République, la Nation, la finance, passent-ils leur vie à se trahir eux mêmes en favorisant la victoire de ceux qui s'emploient consciencieusement à détruire ce qu'ils ont de plus sacré? C'est un mystère pour moi toujours renouvelé, emprunt d'une vraie dimension tragique.

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    1. Sur NDA, Marine Le Pen et Sarkozy voir l'analyse très fine et drôle de Christophe Jakubyszyn sur BFM:

      http://www.bfmtv.com/menace-par-marine-le-pen-nicolas-sarkozy-actu22165.html

      "l'opération des parrainages est pilotée de main de maitre par l'Elysée"
      Morin, Boutin et Villepin n'auront pas leurs parrainages.
      NDA c'est différent: "l'Elysée voit sa candidature de manière très positive, c'est le candidat anti-Marine Le Pen, il est tout simplement parfait, certains à l'Elysée l'ont même baptisé François Pignon. Mais l'Elysée ferait bien de revoir le film car les choses ne se passent pas toujours comme prévu. "

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    2. "Empreint", pas "emprunt", pardon (je suis obsédée par la dette, on dirait!)

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    3. JPC appellera plus probablement à voter Hollande dès le premier tour. Il appellera à voter Sarko au deuxième tour si ce dernier se retrouve face à Marine.

      (Vers 1: 08 : 30)

      http://www.chevenement.fr/Si-je-me-suis-porte-candidat-c-est-par-patriotisme_a1346.html

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  3. J'aimerais bien savoir si Anne pense encore que Ségolène Royal aurait fait pire que Sarkozy. Pour ma part j'en doute; au moins elle n'aurait pas brisé le lien social et la confiance dans la démocratie comme il l'a fait. je crois que reste bien ancrée dans les cerveaux une présomption d'incompétence à l'égard des femmes, tout spécialement en économie. Sarkozy est nul en économie c'est évident (il ne comprend rien par exemple aux mécanismes à l'oeuvre en ce qui concerne la monnaie et la dette) , mais personne ne se place à son égard sur le terrain de la compétence. Balladur était nul également (il n'avait rien compris aux conséquences de l'euro sur les déséquilibres de balances des paiements et les politiques budgétaires) mais personne n'a jamais dit qu'il était une tache en économie...Je ne parle pas de Chirac, Jospin, Villepin etc. Quant à Hollande que j'ai eu comme prof d'économie, je pense qu'il a assimilé un certain nombre de dogmes mais qu'il n'a pas le corpus intellectuels pour en sortir même au vu du constat qu'ils ne fonctionnent pas. Je pense en revanche que Chevènement a une réelle culture économique, la culture de quelqu'un qui a lu et réfléchi, avec le bon sens indispensable pour ne pas se laisser enfumer par les théories à la mode.

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  4. @Joséphine:

    Si vous vous intéressez au thème de la défense de la Nation et de la République, je vous invite à vous documentez sur François Asselineau, et son parti l'U.P.R : http://www.u-p-r.fr/.
    Il se positionne au dessus du clivage droite-gauche, et ne servira donc jamais de "rabatteur" pour un autre parti.

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  5. Merci, Monsieur, c'est gentil à vous. François Asselineau est effectivement respectable. Cela étant cela ne fait pas si longtemps qu'il défend les idées qui sont les siennes, et il est donc un peu ridicule (pardonnez moi, je l'aime bien) quand il devient tout rouge en vociférant que le FN téléguidé par le système les lui a piquées. Il n'a aucun avenir politique mais c'est un remarquable pédagogue. Le problème des souverainistes c'est qu'ils se prennent tous pour De Gaulle avant de finir comme Deschanel.

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  6. Joséphine fait allusion à la chronique de Christophe Jakubyszyn selon qui l'Élysée souhaite que Nicolas Dupont-Aignan ait ses parrainages.
    Analyse de politologue, mais opposée à un article du "Parisien" datant du 29/12/11.

    http://www.leparisien.fr/indiscrets/politique/dupont-aignan-dans-le-collimateur-29-12-2011-1787832.php

    Selon cet article, NDA serait, de tous les candidats issus de la droite, celui qui "agace le plus" Sarkozy.

    D'autant que, je ne suis pas convaincu que NDA prendra beaucoup d'électeurs à Marine Le Pen.
    Je crois plutôt que ses électeurs viendront de souverainistes de l'UMP et de proches de Chevènement (qui, à mon avis, ne se présentera pas).

    Concernant le sénateur de Belfort, son soutien à Hollande au 2e tour si ce dernier est présent ne fait aucun doute.

    Mais, je crains que ce soutien se fasse dès le 1er tour.
    Si on écoute l'interview de Chevènement sur RMC et BFMTV le 28 décembre dernier, on a cette impression.

    http://www.rmc.fr/podcast/invite.php?actu=8

    Or, sur le fond, les divergences avec le PS sont importantes. Qu'on écoute ce que dit JPC sur la monnaie unique, la désindustrialisation, le retour à la monnaie commune si on ne peut pas modifier le rôle de la BCE, ...

    Sa position est manifestement plus proche de celle de Dupont-Aignan et dans une moindre mesure de Mélenchon que de Hollande.
    Je ne vois donc pas en quoi un soutien au candidat PS dès le 1er tour ferait "bouger les lignes".
    Je crains que Chevènement soit toujours intimidé par le rôle de bouc-émissaire que le PS lui fait porter depuis 2002 concernant l'échec de Jospin.

    Concernant Dupont-Aignan, Joséphine rappelle qu'en 2007, il avait choisi Sarkozy au 2e tour. C'est vrai, mais peut-on en conclure qu'il fera de même en 2012 ? Depuis 5 ans, "l'eau a coulé sous le pont".
    - En 2007, bien que démissionnaire de l'UMP, NDA appartenait à la majorité.
    - Mais, il a fortement combattu le traité de Lisbonne et est sorti de cette majorité.
    - Il a voté la motion de censure contre le retour de la France dans l'OTAN.
    - Il a voté contre la réforme constitutionnelle de 2008.
    - Il a voté contre la confiance au gouvernement Fillon en 2010.
    - Tête de liste aux régionales en IDF en 2010, il n'a soutenu aucune liste au 2e tour (ni la liste UMP, ni la liste PS/Gauche).

    Je ne sais donc pas ce qu'il fera pour le 2e tour de la présidentielle. Mais, la logique de son comportement depuis 5 ans ne va pas vers un soutien à Sarkozy, mais plutôt vers un refus de choisir entre le sortant et Hollande.

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  7. Jean-Pierre Chevènement était récemment invité de l'émission "Zemmour et Naulleau" sur Paris-Première (rediffusée sur M6 la nuit du dimanche au lundi vers 0h15).

    Son argumentation est toujours très appréciable. Mais, il est hélas de plus en plus évident qu'il va soutenir Hollande au 1er tour.

    http://ericzemmour.blogspot.com/2012/01/video-zemmour-naulleau-sur-paris_29.html

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  8. Non, non, s'il était vraiment logique, le Ché, pour qui j'ai fait campagne en 2002, il appellerait à voter pour Méluche. Comme lui, il est antilibéral, comme lui il est eurosceptique et comme lui il ne veut pas sortir de l'euro mais veut voir les états reprendre le contrôle de la BCE.
    Je précise d'ailleurs aux chevènementistes orphelins qu'il pourront retrouver des copains à eux dans le FDG, qui nous ont rejoints depuis 2009 sous l'appellation Socialisme et République. Alors qu'ils n'hésitent pas à viendre à la maison, y a du vin et du saucisson!

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  9. Non, non, s'il était vraiment logique, le Ché, pour qui j'ai fait campagne en 2002, appellerait à voter pour Dupont-Aignan. Comme lui, il est antilibéral, comme lui il est eurocritique, et comme lui il a fait le deuil de l'euro et appelle à une monnaie commune.
    Je précise d'ailleurs aux chevènementistes orphelins qu'ils pourront retrouver des copains à eux à DLR, qui nous ont rejoints depuis bien avant 2009. Alors, qu'ils n'hésitent pas à viendre à la maison, y a non seulement du vin et du saucisson mais du jambon cru et des tas de fromages.

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  10. (En plus, Jérôme, il devrait venir aussi, il est plus d'accord avec moi qu'avec Méluche sur l'euro).

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    1. Jérôme Leroy, gaulliste d'extrême gauche2 février 2012 à 15:15

      bon, on verra après les élections. Mais si je viendre, ce sera pour le jambon cru.

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  11. @ Jérôme et David :
    Dites, les gaullistes des deux rives, vous êtes en train d'organiser un apéro saucisson-pinard sur l'arène nue, ou quoi ????

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