mercredi 15 février 2012

L'arène 69 : parlons cru, puisqu'elle est nue !


Avant, Rue89 était un journal. Il est aujourd’hui une ünter-catégorie du Nouvel Observateur, qui l’a racheté. Remarquez, ça ne change pas grand-chose : l’Obs et sa récente acquisition furent et demeurent les organes privilégiés d’expression de la gauche libertaire-sociétaliste, qu’il convient de ne point confondre avec la gauche républicano-socialiste, en cours de péremption, non plus qu’avec la gauche communiste, qui n’existe plus depuis la chute du mur de Berlin. François Hollande vient de le rappeler dans The Guardian, avec un sens de l’à-propos à demeurer coi.

Sous-produit de l’Obs, donc, Rue89 est le site préféré de « cette génération qui accepte mal qu'on lui impose des frontières géographiques, sociales ou plus intimes », ainsi qu’il est écrit dans un récent papier paru dans la rubrique Rue69, cette subdivision consacrée par le webzine à un sujet qui nous concerne tous et qui, du coup, n’a plus aucune raison de se voir confiné aux colonnes des magazines féminins et aux cabinets des psychanalystes : le cul la séduction.

Ainsi, hier 14 février, Rue89/69 nous réservait une fort belle surprise dans sa rubrique « cul » « charme », en publiant le témoignage d’un jeune pansexuel, c'est-à-dire d’un garçon qui « aime tout le monde (…) les hommes, les femmes, les trans, etc. ». Faisant fi de toute pudeur - cette valeur rétrograde et liberticide digne de la France putride de Charles Maurras – le jeune homme racontait sans ambages: « la pansexualité se traduit par une attirance sexuelle et sentimentale sans considération pour le genre ou le sexe (…) je n'ai jamais couché avec quelqu'un qui a un sexe masculin et une poitrine de femme, mais ça ne me dérangerait pas ».

Pour notre part, ça ne nous dérangerait pas non plus qu’il nous épargne les détails le jour où cela se produira. On peut toujours rêver d’un monde où la rémanence de quelques barrières « géographiques, sociales ou plus intimes » maintiendrait ce que Finkielkraut appelle le « dégueulis du privé » à une distance raisonnable de nos chastes oreilles.

Pour autant, dès lors qu’un sujet est traité, nous demeurons très attachés à ce qu’il le soit de manière transversale et exhaustive, c'est-à-dire…bien au fond !

Dans ce cadre, nous suggérons à Rue8969 de ne pas s’intéresser qu’aux seuls pansexuels, cette minorité trop injustement méconnue, mais dont l’ensemble des droits à la différence est dûment respecté. Il existe en effet quantité d’autres pervers polymorphes personnes à sexualité atypique qui ne demandent qu’à sortir de l’anonymat, pour satisfaire le besoin d’exhibition de leur petit ego pathétique, tout en stimulant notre voyeurisme faussement scandalisé de bourgeois étriqués et coincifs.

Parmi ces bêtes de foire désireuses se répandre dans la presse personnes singulières mues par un fort besoin d’autopublicité cathartique, nous tenons à mentionner notamment :

-        les xénosexuels : ils se caractérisent par une attirance forte pour les êtres de culture différente, indépendamment, bien sûr, de toute considération de sexe où de genre. Ils ne doivent en aucun cas être confondus avec les ethnosexuels que leurs goûts portent avant tout vers des personnes d’autres civilisations, qu’elles soient supérieures, inférieures ou équivalentes à la notre.

-        les idéosexuels : grands solitaires par la force de choses, ils tendent à idéaliser le partenaire au point que la moindre relation concrétisée les déçoit. Ne pouvant demeurer longtemps en couple sans pâtir des affres de l’ennui, ils gagnent à tomber amoureux de stars du cinéma ou de la variété, dont ils se contentent modestement de photos et de posters devant lesquels ils rêvent, éperdus, d’un passion condamnée à demeurer putative.

-        les hydrosexuels pratiquent exclusivement le sexe en milieu marin, ce qui en fait d’excellents nageurs. Initiation possible en piscine.

-        les météosexuels : leurs pratiques sont étroitement liées aux fluctuations du climat, de sorte que leur vie privée peut s’apparenter à une sorte de maniaco-dépression intime. Ainsi passent-ils de l’hibernosexualité par temps froid à l’hystérosexualité aussitôt que le soleil s’avise de darder ses premiers rayons printaniers.

-        Les stéréosexuels aiment l’amour en Dolby Surround, les luminosexuels ont horreur du sexe dans le noir, les rétrosexuels sont amateurs de pratiques surannées, les octosexuels n’aiment faire cela qu’à huit, les kleptosexuels adorent les baisers volés, et les européosexuels ont voté « oui » au traité de Maastricht.

-        les autosexuels, enfin, sont une sacrée brochette de branleurs.

Si quelqu’un d’entre vous se sent oublié dans cette liste que nous avons souhaitée très grande ouverte, n’hésitez pas à le signaler à Rue8969 en cliquant sur le lien de contact.

Ne vous retenez surtout pas dans la narration de vos orgies où la confession de vos névroses. Plus rien de ce qui relève de l’intime ne doit être ignoré et, comme les règles n’existent que pour être transgressées, la sphère privée n’a d’intérêt que pour être exhibée.

Sous les pavés, la plage.
Il est interdit d’interdire.
Soyons nous-mêmes : mangeons bio et vivons tout nus.

Lire et relire:
Pénétrer l'arène  CLICK
Journée de la femme : Dies Irae  CLACK
Osez...CLOCK
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9 commentaires:

  1. Très mordant et plutôt dans le mille, comme souvent ! Votre billet me fait d'autant plus sourire qu'il me fait aussi penser à ces fameux "polyamoureux" dont on entend parler de façon assez récurrente, entre autres "cougars" et "lionceaux" : bref, on n'arrête le march... le progrès !

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    1. Guillemets inutiles autour des polyamoureux, ils existent bel et bien...

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  2. Encore une lettre de haute volée ! Et arriver à passer de la question de la pansexualité à Maastricht, bravo !
    Sinon, je crains que la formule "personne à sexualité atypique", bien que plus moderne que celle de pervers polymorphe, soit légèrement discriminatoire voire guéantesque car qui dit atypique dit qu'il existe, par contraste, une sexualité "typique" et donc, quelque part, pas très loin, qu'il y a des normaux et des anormaux.... et là on voit tout de suite apparaître le groin aux trous de nez gammés de la bête immonde. Enfin je me ferai confirmer tout ça au prochain congrès d'EELV :)

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  3. Je pense que vus faites erreur sur la définition de la xénosexualité, chère Coralie. Etant moi-même xénosexuel de longue date, je vous certifie qu'il s'agit en fait de pratiquer exclusivement avec des créatures extra-terrestres: Vénusiennes à fourrure bleue, Femmes-Glaçons de Neptune, Escargots géants d'Alpha du Centaure, adhérents des jeunes Pop, etc...

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  4. Moi j'm'en balance, avec mon amant extraterrestre.

    Je me permets de mettre un de mes anciens billets en lien, non pour lui faire de la réclame, mais parce que tous vos machins sexuels, là, c'est rien que du moderne, autant dire du bidon. Nous avons indéniablement une civilisation sexuelle supérieure, ce ne sont pas les Pygmées qui ont inventé la sidérodromophilie, ni les Chinois l'autonepiophilie.

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  5. Et Jérôme Leroy se trompe: le sexe avec les créatures extra-terrestres, ça s'appelle l'exobiophilie. Si, si...

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  6. Merci beaucoup Suzanne, je trouve que c'est plus chic! Moi, Jérôme, exobiophile...

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  7. Rue89, c'est un peu le site-poubelle des idées dites de gauche.

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  8. La gauche libertaire-sociétaliste ? Oui, ça me convient ! Mais je comprends que ça déplaise à une personne aussi franchement réactionnaire que l'auteur de ce blog. Chacun sa sensibilité...

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