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mercredi 24 octobre 2012

Des chiffres et des lettres : nouveau combat "féministe"

 



Après les mots, voici les chiffres. C'est Maître Capello qui aurait été fier de nos « féministes » 2.0 !

On se souvient du combat homérique mené en 2011 par le collectif Osez le féminisme contre la présence du très dégradant vocable « Mademoiselle » dans notre langue archéo-française et androcentrée. Par chance, elles avaient vu bondir à leur secours la téméraire présentatrice de télévision Roselyne Bachelot, du temps que celle-ci était encore ministre de Nicolas Sarkozy. Grâce à leur brillante réussite, tout un tas de jouvencelles bénéficient aujourd'hui de l'immense privilège de se voir appeler « les filles » dans la cour du lycée, tandis que leurs camarades mâles ont toujours droit à « messieurs ». On sent qu'on a fait là un grand progrès.

En 2012, les néo-connes1 reviennent et elles ne sont toujours pas contentes. Cette fois-ci, en lieu et place d'OLF, elles ont dépêché le collectif La Barbe, dont les militantes ont pour habitude de revêtir des barbes postiches pour protester contre la malnutrition dans le monde, l'écrasement du salariat par les capitalistes, l'Europe libérale de Maastricht au TSCG, le sexisme insupportable de la Sécurité sociale - laquelle prend quand même en charge nos frais de santé, mais ça doit leur paraître véniel.
 
 
Après que leurs éminentes consœurs d'OLF ont torpillé un mot, leur-e-s successeur-e-s de La Barbe ont décidé quant à elles de dégommer deux chiffres : le 1 et le 2 qui débutent nos numéros de Sécu. On peu lire leur déclaration de guerre ici, sous la plume d'une dénommée Chris Blache, dont les talents « d' ex-conseillère d'Eva Joly » ont abouti, au soir du 22 avril, au résultat que l'on sait.

Dans les colonnes de Libération, cette « activiste » explique en effet : « l'attribution des chiffres 1 ou 2 dans le numéro de la Sécurité sociale impose, dès la naissance, une hiérarchie explicite : en tête, le masculin, en éternel second, le féminin. Cet héritage installe avant même nos premiers pas dans la vie, d’un côté la confiance, de l’autre le doute ».

A titre personnel, ce qui m'installe dans le doute, c'est surtout de me dire que la personne qui écrit ça est sincèrement persuadée de parler en mon nom, puisque je suis étiquetée « 2 » à la Sécu. Et moi qui ai toujours cru que c'était un privilège, vu que « 2 » est l'unique nombre premier qui soit également pair. Ça m'installe même dans l'angoisse, à vrai dire. Et aussi un peu dans la honte. Surtout quand je lis ce qui suit.

Car la militante poursuit : « élaboré en 1934 et mis en place en 1941 à des fins militaires par la Société nationale des statistiques – devenue l’Insee en 1946 – ce numéro de matricule est né asexué, ou plus exactement, masculin ». Oh punaise ! Voilà que déboulent les années 1930/40, ces fameuses « heures les plus sombres de notre histoire ». Avec ça, si le numéro d'Insee n'est pas au moins un peu pétainiste, je ne m'y connais guère...

Il est donc temps, selon Chris Blache, de mettre un terme à cette discrimination d'un autre âge, puisque « nos modes de vie ont remarquablement évolué », en particulier la configuration des ménages. « Solo, homo, en couple, avec ou sans enfants, les individus se marient ou non, se pacsent, divorcent », ce qui prouve bien finalement, qu'il n'y a plus ni hommes ni femmes2.
 
Aujourd'hui, donc, non seulement « on ne naît pas femme », comme disait Simone de Beauvoir, mais on ne le devient pas non plus. Pas plus d'ailleurs qu'on ne devient homme. Nos identités dépassent largement ces « diktats ». Et ouais. Du coup, Chris Blache et La Barbe proposent qu'on supprime enfin les classifications3. Et de rappeler qu'étant toutes et tous en transition, nous sommes finalement « tous des 3 ».

Quant à mon camarade blogueur Alexis M. (CLICK) il propose pour sa part un nouveau motif de mobilisation car il s'insurge : « les femmes sont XX et les hommes XY. Les femmes viennent donc avant les hommes en biologie. C'est un scandale ! Nous sommes tous des ZZ ! ». Un peu comme « zozo » ou comme « double zéro »...

1 À ne pas confondre avec les néo-cons, qui eux-aussi ressemblent beaucoup aux anciens du même nom.
2 Si, si, ça le prouve. Cherchez pas.
3 Perso, je propose qu'on abolisse aussi le groupe sanguin, car ça discrimine vachement, surtout les ultra-minoritaires du groupe « B négatif ». Et tant pis pour les transfusés.

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