samedi 24 décembre 2011

Chroniques de l'arène ordinaire : le "Pendant"




Note liminaire : ce texte s'intitule « le Pendant » parce qu’il intervient PENDANT Noël. Il fait suite à deux chroniques de l’Avent. Dans ces conditions, attendez-vous à ce qu’il y est une suite, tant il est vrai que le pendant de l’Avent c’est l’Après.


Noël. Il faut être bigrement oisive ou sociopathe pour éprouver le besoin - et pour avoir le temps - d’alimenter son blog en ce jour de Noël. Ou souffrir d’une addiction à l’usage concomitant des touches SHIFT et ^ qui, si on les presse au même instant, ont le bon goût de générer un tréma ( ¨ ), petit signe rigoureusement inutile et quasiment inusité en temps normal, mais tout de même bien utile lorsqu’il s’agit d’écrire « Noël ». Sauf à avoir définitivement renoncé à l’usage des accents, comme nombre de nos contemporains se sont résolus à le faire, tant sont ridicules ces "é", "è", "ê", et autre simagrées superfétatoires dont est truffée la langue de Molière, de Marc Lévy, et de Nina Bouraoui.

Remarquez, le tréma est également très pratique pour écrire « naïve ». Or il faut que je le sois quelque peu - en plus d’oisive et sociopathe – pour m’imaginer qu’en ce jour de fête religieuse, traditionnelle et familiale, on me viendra lire sur « l’arène nue », moi qui ai, notamment pour la famille, autant de sympathie que le concepteur de Golgota picnic semble en concevoir pour la religion.

Toutefois, pour ceux qui sont arrivés jusqu’ici, admettez qu’il faut être un brin oisif ou sociopathe pour venir baguenauder dans la blogosphère un 25 décembre. De même, il aura fallu que vous fussiez drôlement naïf pour avoir cru sérieusement qu’il y aurait quelque chose au bout du lien qui vous a conduit à ces lignes. Franchement, j’ai une tête à écrire pour ne rien dire ?

Mais…dès lors que vous et moi sommes là, peut-être est-il temps de revisiter le sens véritable de la fête de Noël.

Jusque là, je me suis plu à me figurer ce jour que comme celui de la naissance du fils de Dieu - celui qui est mort, et dont on ne sait plus depuis s’il vaut mieux faire avec ou sans. La venue au monde de Jésus, donc, lequel je ne me représente plus désormais que sous les traits d’Enrique Irazoqui, l’Adonis immaculé qui virilisa le Christ à jamais, sous la direction érotisante d’un Pasolini apparemment décidé à en finir avec toute idée de « doux Jésus » dans son Evangile selon saint Matthieu.

Noël, était donc bien, dans mon esprit comme dans le votre, la fête de la nativité.

Mais après tout, il semble que de nos jours, tous les relookings soient autorisés. Ainsi l’inénarrable Nadine Morano a-t-elle décidé d’en faire la fête de la natalité, si l’on en croit l’un de ses brillants Tweets du 24 décembre, dans lequel elle semblait déplorer que les programmes télévisés du Réveillon aient bien changé depuis le temps béni de feu l’ORTF :



Ainsi, comme je suis là, et que vous aussi, permettez s’il vous plait que nous reconsidérions la chose. Imaginons que le jour présent ne soit ni la fête de la nativité, ni même celle de la natalité, non plus que celles de l’inanité, de l’inimitié ou de l’immaturité, mais bel et bien la fête de la naïveté ?


Enrique Irazoqui, l’Adonis immaculé
qui virilisa le Christ à jamais.


Lire et relire :
Chroniques de l'arène ordinaire : l'Avent (1/2)  CLICK
Chroniques de l'arène ordinaire : l'Avent (2/2)  CLACK




3 commentaires:

  1. Il est dommage que la force incontestable de ce brûlot à l'encontre de Mme Morano soit gâché par la conjugaison fantaisiste de "se plaire à" (à moins qu'il ne s'agisse de "se pluer à"?)

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  2. @Thomas Savigny

    Oups, quelle faute !
    Merci : j'ai corrigé (mais j'ai quand même honte).

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