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mercredi 4 mars 2015

La Commission européenne est forte avec les faibles et faible avec les forts




Article pour le Figaro du 3 mars 2014




Tu veux ou tu veux pas ? » : telle est la question qu'on aimerait parfois poser aux indécis de la Commission européenne. Qui risqueraient fort de nous répondre ceci : « p'têt ben qu'oui, p'têt ben qu'non ». Car voilà un moment qu'ils tergiversent. Vont-ils sanctionner la France pour cause de déficit budgétaire excessif ? Pas encore semble-t-il. Aux termes d'atermoiements, Bruxelles a décidé la semaine dernière d'accorder un délai de deux ans à notre pays pour qu'il ramène son déficit sous la barre des 3 %.

La France ne sera pas sanctionnée mais elle continue d'être suivie de près. Attention toutefois à ne pas se méprendre. Comme Pierre Moscivici l'a affirmé, « il ne s'agit absolument pas d'une surveillance ». Juste d'une attention appuyée. En outre, il ne s'agit pas non plus d'une punition car « l'Europe n'est pas faite pour punir, pour contraindre ». Non, le Commissaire à l'économie l'assure : il s'agit seulement d'amicales « incitations ».

Comment se traduisent ces « incitations » ? Essentiellement par une injonction contradictoire, qui rend illusoire toute perspective de réussite. En effet, Paris se voit invitée à respecter dans le même temps des objectifs de déficit nominal et des objectifs de déficit structurel. Pour le déficit nominal, il est demandé qu'il soit ramené à 4% du PIB en 2015, puis à 3,4 % en 2016 et à 2,8 % en 2017. En termes structurels, Bruxelles déplore des efforts de réduction insuffisants et souhaite qu'ils soient d'au moins 0,5 points de PIB.

Problème : ces objectifs simultanés entrent en conflit. Le ratio de 3 % de déficit public fait partie des célèbres « critères de convergence » de Maastricht. La notion de « déficit structurel », quant à elle, est plus récente. L'incapacité de nombreux pays à maîtriser leurs finances publiques a amené l'Europe à concéder ceci : l'environnement dégradé, conséquence de la crise de 2008-2010, rend le rétablissement des économies difficile. Il a donc été décidé de s'attacher au « déficit structurel », notion statistique un peu floue, mais qui a le mérite de tenir compte des effets de la conjoncture. En principe, on s'abstient de contraindre un État à davantage d'austérité s'il n'est pas responsable du non respect de ses objectifs, et si un environnement globalement défavorable l'a entravé dans ses efforts.

C'est là que le bât blesse. Vouloir réduire les deux déficits à la fois, le structurel et le conjoncturel, contrevient à toute logique. C'est vouloir une chose et s'efforcer de la rendre impossible. C'est dire qu'il est à la fois important de prendre en compte la conjoncture, et urgent de l'ignorer. Un peu comme si on expliquait au pilote d'un véhicule que le meilleur moyen de tourner à droite, c'est de continuer tout droit. On s'assure ainsi qu'il va dans le mur...

Outre cela, comme tous les autres pays, l'Hexagone a fait l'objet d'une analyse de ses « déséquilibres macroéconomiques », autre nouveauté introduite en 2011. Cette procédure conduit la Commission européenne à suivre non plus les seules dettes et déficits publics des États membres, mais un tableau de bord composé d’indicateurs divers, assortis de seuils. Si l'un des seuils est dépassé, on considère que le pays concerné risque de déstabiliser toute l'économie de l'Union. Parmi ces indicateurs figure - c'est une bonne nouvelle - le solde de la balance courante. Celui-ci ne doit pas dépasser 6 % du PIB pendant trois années consécutives. Pour le dire simplement, un État ne peut avoir un commerce extérieur trop florissant sans que cela ne pénalise toute l'UE. C'est la moindre des chose : en régime de monnaie unique, un pays qui engrange des excédents sans que l'appréciation de sa monnaie de vienne jouer de rôle correctif, le fait forcément au détriment de ses voisins. Dans la zone euro, les excédents des uns sont les déficits des autres.

Pourtant, il se trouve qu'un État membre a depuis longtemps crevé le plafond, avec un excédent régulièrement supérieur à 7% de son PIB. Ce pays a le plus fort excédent courant au monde - devant la Chine - et son surplus commercial bat des records chaque année (217 milliards d'euros en 2014 soit 11 % de mieux qu'en 2013). L’Allemagne, car bien sûr il s'agit d'elle, est systématiquement hors des clous fixés par Bruxelles. Et pour cause : le pays n'investit pas. Ce faisant, il ne dépense rien, mais déstabilise toute l'eurozone et hypothèque son propre avenir.

C'est pour cela que dès 2013, José Manuel Barroso avait envisagé de sanctionner la République fédérale. Bien sûr, l'idée a vite été remisée et la mise en œuvre du volet coercitif du dispositif sur les « déséquilibres macroéconomiques » n'est plus d'actualité. Ce n'est que du bout des lèvres que la Commission sollicite auprès de Berlin quelques corrections. Car il est bien plus facile d'incriminer la France pour son déficit...ou la Grèce pour sa dette. Quant à l'Allemagne, on ne saurait lui imposer quoique ce soit, et surtout pas des « réformes de structure». Après tout, comme le dit Pierre Moscovici, « l'Europe n'est pas faite pour punir, pour contraindre ».

Si c'était tout, ce serait déjà beaucoup. Mais il y a une cerise sur ce gâteau. Au rang des ratios visant à mesurer les grands déséquilibres figure un indicateur relatif au chômage. En principe nul État ne doit avoir un chômage supérieur à 10 % en moyenne sur trois ans. En Grèce, le taux de chômage est de 26 %, en Espagne de 24 %, au Portugal de 13 %, en Italie de 11 %. La moyenne de la zone euro est elle-même supérieure à 11 %. Et que fait-on ? On prescrit aux pays en crise des mesures d'austérité dont la particularité.... est d’accroître le chômage. Mais on ne va pas se plaindre car ça pourrait être pire. Ces pays pourraient en effet faire l'objet de sanctions pour de tels dérapages. On a finalement de la chance, car comme le dit Pierre Moscovici « l'Europe n'est pas faite pour punir, pour contraindre ». Et comme le disait George Orwell dans 1984, « l'Oceania a toujours été en guerre contre l'Estasia ». 



dimanche 16 septembre 2012

Politique économique du gouvenement : les faits sont têtus.


Par Jacques Sapir

Cette note a été rédigée par l'économiste Jacques Sapir après l'intervention de télévisée de François Hollande dimanche 10 septembre. Merci à lui de l'avoir mise à disposition de l'arène nue.
 
***
 
Le Président de la République, François Hollande, a indiqué dans son entretien sur TF1 dimanche dernier qu’il entendait poursuivre diverses orientations qu’il avait déjà présentées lors de la campagne présidentielle. Il a aussi indiqué sa volonté d’accélérer le calendrier de certaines réformes. Ceci découpe, en creux, une stratégie pour le début du quinquennat, même s’il reste excessif à cet égard de parler à ce propos « d’agenda 2014 ».
 
Dans la présente note, on examinera certains des aspects de cette stratégie.

 
I- La « réforme du marché du travail »

François Hollande a indiqué sa volonté d’avancer rapidement vers une réforme importante du marché du travail en France. De fait, la persistance d’offres d’emploi non satisfaites, alors que nous connaissons un chômage élevé, montre bien la persistance d’un problème grave dans ce domaine. Mais, l’inspiration de cette réforme serait plus à chercher dans la « FlexiSécurité » telle qu’elle est appliquée au Danemark. Or, on constate que les résultats de ce pays, en période de forte chute de la croissance (2009 - 2011), sont loin d’être aussi bons que ce qu’ils étaient en période d’expansion.

 
Graphique 1


Source : Statistiques de l'OCDE sur l'emploi et le marché du travail (base de données).



Le rapport entre le taux de chômage au Danemark et celui de la France ou de l’Allemagne s’est fortement dégradé depuis 2008, et montre que le « modèle danois » ne s’est pas avéré plus résistant, ou résilient, par rapport à la crise.


Graphique 2
 
 Source : OCDE et CEMI-EHESS
 

Graphique 3

Source : Dépenses sociales: données agrégées,
Statistiques de l'OCDE sur les dépenses sociales (base de données)


En période de récession, la flexibilité se transforme en surcroît de licenciements et la « sécurité » disparaît. Par ailleurs, le coût du système danois apparaît comme très élevé, et largement supérieur au coût du système français ou allemand.

 La référence au Danemark semble plus être un effet de mode que le résultat d’une analyse sérieuse des données disponibles.

 
II - Les prévisions de croissance pour 2013.

 
Un deuxième point important dans l’intervention du Président a été constitué par le double rappel de la volonté de réduire les déficits (ce qui implique et conduit au traité européen qui doit être voté) et de limiter la hausse du chômage. Sur ce point en particulier, le Président a déclaré qu’il comptait inverser la courbe du chômage, qui monte aujourd’hui de manière rapide, à l’horizon de la rentrée 2013.
Ces deux points convergent sur la prévision de croissance pour l’année 2013. Le Président a donné le chiffre de 0,8% comme base de calcul du budget 2013, et il a précisé que ceci impliquerait de trouver 30 milliards d’euros, répartis par tiers entre des économies, des contributions des entreprises et des contributions des ménages.
 
1) La prévision de croissance affichée pour 2013 n’est absolument pas réaliste. Alors que dans les pays voisins (Espagne, Italie) on révise à la baisse les chiffres pour 2012, il est clair que cela aura des conséquences sur 2013 pour l’économie Française. Le service des recherches de NATIXIS a récemment ajusté ses prévisions à -0,2%. Compte tenu de la dégradation de l’environnement économique (Chine, Inde et États-Unis), il est clair que la fourchette d’estimation de la croissance française pour 2013 se situe entre 0% et -1%, avec une forte probabilité de concentration entre -0,2% et -0,5%. Ceci implique, si le Budget 2013 est bien calculé sur la base de 0,8% un écart entre les prévisions et la réalité qui sera compris entre 1 et 1,3 points de PIB.
 
2) Un écart de cette importance implique un écart dans les recettes futures qui est compris entre 9 et 12 milliards d’euros. Compte tenu de l’accroissement mécanique des dépenses de transferts, ce sont 15 milliards d’euros supplémentaires qu’il faudrait trouver si nous voulons respecter l’engagement de déficit budgétaire pour 2013 à 3% du PIB. C’est la raison pour laquelle il y a actuellement un consensus entre les économistes pour considérer que le déficit réel sera bien plus proche de 4,5% que de 3%.
 
3) Si le gouvernement veut, malgré tout, respecter ses engagements, il devra prélever 15 milliards de plus en 2013, soit, si on respecte la formule adoptée pour l’instant, 5 milliards de plus sur les ménages. Le choc sur la consommation sera fort, et cumulé avec le choc déjà prévu. La loi rectificative de finance qu’il faudra faire voter entre la fin du printemps et la rentrée 2013 aura pour effet d’accélérer la récession, et pourrait nous conduire autour d’une baisse du PIB de -1%, ce qui aura des conséquences tant sociales (forte hausse du chômage) que fiscales (forte hausse de la dette publique). Avec un taux d’inflation à 2% l’an, la dette exprimée en pourcentage du PIB augmentera de 2%.
 
4) Si le gouvernement se décidait à ne pas respecter ses engagements, et si la baisse de croissance n’était que de -0,2% pour 2013, un déficit de 4,5% n’impliquerait en réalité qu’une hausse mécanique de 2,4% de la dette, sous les mêmes hypothèses d’inflation. Mais alors, que deviendrait la crédibilité du gouvernement ?
 
 
Il faut savoir que c’est la croissance de la consommation privée française qui a largement contribué à ce que la crise dans la zone Euro soit relativement modérée. La croissance de la consommation allemande est très faible, celle de l’Italie (3ème économie) et de l’Espagne (4ème économie) est en réalité négative.


Graphique 4
 
Source : Base de données des Perspectives économiques de l'OCDE
 

On comprend bien qu’il est fort peu probable que le gouvernement français se lance dans une surenchère pour la politique fiscale et budgétaire. Mais, alors, pourquoi se mettre volontairement dans une situation ou nous serons amenés à renier nos engagements ? Quel sens à de faire voter le TSCG si c’est pour ne pas l’appliquer ?

Les opérateurs sur les marchés financiers ne sont pas idiots. Ils sanctionneront et une politique qui renoncerait à ses engagements, et une politique qui les respecterait, en nous faisant plonger dans une profonde récession.

 La raison et le bon sens conseillent de reporter ce vote au moins au début de l’année prochaine, quand nous serons en possession de plus d’éléments pour juger du déroulement économique de l’année 2013.

Sans même prendre position sur la gravité des engagements du TSCG, et sur la pression sociale qui monte en faveur d’un référendum (72% des Français y sont favorables), il est évident aujourd’hui que le vote de ce traité n’est pas la priorité. Toute tentative de la faire voter par des pressions politiques, des menaces de sanction pour les députés socialistes qui auraient l’intention de s’abstenir ou de voter contre, serait profondément contre-productive. Nul n’est obligé de se jeter dans l’erreur et qui le fait après avoir été dûment averti doit savoir qu’il en portera totalement la responsabilité.

 
III - La stratégie gouvernementale.
 

Arrivée à ce point, on peut se demander s’il y a bien une stratégie gouvernementale. Or, il y en a bien une, mais fondée sur un pari douteux et articulée à une croyance suivie avec la foi du charbonnier.

 Déroulons-en le raisonnement.

Le gouvernement s’attend à une forte montée du chômage (au minimum 500 000 chômeurs de plus d’ici juin 2013, et sans doute plus). Il en a pris son parti et n’espère plus que de pouvoir atténuer ce processus à la marge, avec la création de 100 000 à 120 000 emplois aidés pour l’année 2013, dont probablement 70 000 seront mis en œuvre d’ici juin. Mais, il escompte trois choses, et c’est là que réside le pari, qui modifieront la situation d’ici à la fin de 2013 :

  1. Que les anticipations des investisseurs, tant français qu’étrangers, s’amélioreront dans la mesure où l’on aura procédé à la « consolidation » de la zone Euro (entrée en action du MES, Union Bancaire, TSCG).
  2. Que la conjoncture internationale s’améliorera hors d’Europe et tirera la croissance européenne à partir de fin 2013.
  3. Que les conditions de compétitivité de l’économie française s’amélioreront suffisamment à la fois grâce à la réforme du marché du travail, à des modifications dans les prélèvements des charges sociales et à l’action de la future Banque Publique d’Investissement. Dès lors, l’économie française pourrait tirer son épingle du jeu dans une croissance revenue.

Examinons maintenant ces divers éléments.

Le premier relève, en réalité de la méthode Coué. Si les investissements sont en train de chuter, c’est pour deux raisons essentielles : la demande est en train de se contracter et la profitabilité des entreprises est en train de se dégrader. Il ne faut pas, à cet égard, confondre l’attitude des marchés financiers, prompts à s’emballer dans un sens ou un autre, et l’attitude des investisseurs « réels ». Le graphique 5 montre que l’investissement est en train de baisser dans les différents grands pays. Ce n’est donc pas une très hypothétique « consolidation » de la zone Euro qui provoquera sur ce point un changement.

Le second point implique que l’on s’attarde un petit peu sur les éléments de conjoncture internationale :

1) Les pays émergents, comme la Chine et l’Inde sont entrés ou vont entrer d’ici au prochain trimestre, en récession. Dans le cas de la Chine, il s’agit d’un ajustement de longue durée (de 24 à 30 mois) rendu impératif par la bulle immobilière. Il est illusoire de penser que ces pays auront un effet de traction sur l’économie mondiale avant au moins septembre 2014 et plus probablement le début de 2015. La tendance sera bien plus de chercher à exporter davantage vers l’Europe, ce qui exercera un effet dépressif sur l’économie européenne.

2) Les États-Unis connaissent une croissance « molle », du fait des multiples problèmes qui perdurent dans le secteur financier, qui n’a pas été durablement assaini depuis quatre ans. Quant à la Grande-Bretagne, si le secteur industriel donne des signes d’espoirs (résultat de l’importante dévaluation à laquelle ce pays a procédé) la partie financière de l’économie reste elle aussi profondément malade.

Il est donc parfaitement illusoire d’espérer dans une demande extérieure à la zone Euro les facteurs d’une hypothétique croissance d’ici un an, et en réalité d’ici deux ans au moins.


Graphique 5

Source : Base de données des Perspectives économiques de l'OCDE.


Sur le troisième point, la compétitivité française ne pourra, en mettant les choses au mieux, progresser que dans un délai de dix à quinze ans. Si l’on veut réaliser une « dévaluation interne » en transférant massivement les charges des entreprises vers les ménages, c’est à un choc supplémentaire sur la consommation que l’on arrivera, et qui pourrait, cette fois, nous faire passer de la récession à une véritable dépression. La Banque Publique d’Investissement même si elle mise sur pied d’ici à janvier 2013 ne verra le fruit de ses efforts qu’à l’horizon 2015 et plus probablement 2016. Notons aussi que pour que ses efforts puissent avoir un effet important sur l’économie, il faudrait que les engagements de cette banque soient très importants et, en réalité, très supérieurs aux 20 milliards d’euros de son possible capital. Quant à la réforme du marché du travail, on a vu dans la première partie de ce texte ce qu’il fallait en penser.
 
Aucun des trois éléments implicitement appelés à venir soutenir le pari du gouvernement ne sera au rendez-vous. C’est à un « pari pascalien » que nous sommes confrontés, au sens le plus religieux du terme.
 
Car, derrière ce pari, il y a la croyance dans les vertus de l’Euro, croyance qui aujourd’hui est poursuivie avec la foi du charbonnier. Non que l’on ignore certaines réalités. Les gouvernements se préparent à une tempête financière que pourrait déclencher un défaut de la Grèce d’ici cet hiver, défaut qui serait rapidement suivi d’une sortie de l’euro. C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre les mesures de la BCE annoncées jeudi dernier par Mario Draghi. Tout le monde comprend bien qu’elles ne sont, et ne peuvent être, une réponse à la crise. Mais, elles devraient néanmoins permettre à la zone Euro de traverser une grave crise spéculative, même si leurs conséquences négatives se feront sentir peu après (avec très certainement une aggravation de la récession globale liée à la généralisation des plans de rigueur et à la contraction des liquidités privées engendrée par la stérilisation de la création monétaire publique).
 
La question se pose alors des sources de cette foi, assez forte pour résister aux faits, comme on peut le voir sur les statistiques de croissance depuis l’entrée en action de l’Euro.


Graphique 6

Source : OCDE et CEMI-EHESS
 
À l’exception du Japon, passé par la fameuse « décennie perdue » tous les autres pays importants ont connu une croissance plus forte que la zone Euro, et encore n’avons-nous pas fait figurer sur le graphique 6 ni la Chine, ni l’Inde, ni la Russie : la comparaison eut été encore plus cruelle.

Derrière ces chiffres, on trouve le chômage de masse, mais aussi la misère qui s’accumule désormais de manière dramatique dans les pays de la zone Euro.

 Le pari sur lequel est fondée la stratégie du gouvernement actuel et du Président n’a aucune chance de se réaliser. Le chômage va continuer d’augmenter, atteignant les 3 millions et demi au printemps prochain et sans doute un peu moins de 4 millions à la fin de l’année prochaine. Non qu’il n’y ait aucune alternative. La crise actuelle n’est nullement une « calamité naturelle » mais bien une calamité qui est imposée aux Français par une combinaison redoutable d’ignorance, de manque de courage et de fanatisme que l’on retrouve, hélas, tant à gauche qu’à droite.


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