- article invité -
par Jean-Claude Werrebrouck
Jean-Claude Werrebrouck est économiste. Il est notamment l'auteur d'un ouvrage intitulé Banques centrales : indépendance ou soumission ? Yves Michel, 2012. Le texte ci-dessous a été publié sur son site. Il est repris ici avec l'accord de l'auteur : merci à lui !
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Au sujet d'un article paru dans Le Monde
David Amiel et Paul-Adrien Hyppolite publient, dans Le Monde du 9 juin dernier, un article qu’on peut qualifier de sérieux sur la Grèce. Ils soulignent que si la dette publique est largement maitrisée par des entités publiques sur lesquelles les effets d’un défaut seraient contrôlables, la situation se trouve être fondamentalement différente pour les agents privés : entreprises, institutions financières, voire ménages.
Revenant sur la Lex monetae, ils précisent que 99,6 % de la dette émise par les entreprises grecques à l’étranger est encadrée par le droit étranger notamment anglo-saxon. Une dette qui, par conséquent, ne serait pas protégée par la Lex monetae. C’est dire que pour ces entités la dette serait maintenue en euro alors même que les actifs seraient désormais libellés en Drachmes. Les auteurs qui font référence à leur étude présentée au colloque « A new Growth Model for the Greek Economy » à Athènes le 3 juin dernier, ne précisent pas l’importance des actifs grecs à l’étranger ni le niveau des ressources en chiffres d’affaires réalisés à partir des territoires étrangers. On peut toutefois penser, qu’en dehors des armateurs, ces ressources sont limitées en raison de la faible internationalisation des entreprises grecques.
La sortie de l’euro serait donc à priori catastrophique pour les créanciers privés. Avec cette restriction que les capitaux grecs situés en territoire étranger pourraient connaitre une plus-value identique au taux de dévaluation de la Drachme par rapport à l’euro. De quoi contribuer, par leur retour, à une hausse de la formation de capital sur le territoire national. Globalement, beaucoup d’acteurs seraient en difficulté : des créanciers qui n’accepteraient pas de prendre leurs pertes, mais aussi des entités grecques débitrices dont les actifs à l’étranger pourraient être menacés.
Il en est de même pour les ménages endettés sur la base de contrats étrangers. La perte, à hauteur de la dévaluation, est contrariée par le gain de même niveau entrainé par la liquidation des actifs grecs à l’étranger et leur redéploiement sur le territoire national. Il est très difficile de connaitre le niveau exact de ce redéploiement et plus encore d’évaluer la redistribution des cartes entre agents.
La situation est à priori plus complexe pour les banques grecques. Les banques étrangères, largement responsables du désastre ont aujourd’hui déserté le territoire et laissent dans la difficulté l’ensemble du système bancaire national.
N’appartenant plus à la zone euro, les banques grecques ne pourraient plus prétendre aux facilités offertes par la BCE et se trouveraient complètement déconnectées du marché monétaire de l’euro zone. Par contre, elles seraient probablement alimentées par le retour des capitaux issus du passif de leurs bilans. On sait, en effet, que les comptes des ménages se sont affaissés en conséquence de la fuite sur comptes bancaires étrangers, ou plus simplement, pour les classes moyennes, par la conversion en billets. Cette fuite est d’environ 35 milliards d’euros depuis février dernier. Le retour vers les banques grecques générerait une importante plus-value dont elles pourront bénéficier sous formes de comptes augmentés de la dévaluation. Il reste à déterminer quelle serait l’importance du retour, sachant que les actifs grecs apparaitraient particulièrement bon marché dans le cadre d’une fiscalité qui reste jusqu’à ce jour accommodante.
Contrairement à ce qu’affirment David Amiel et Paul Adrien Hyppolite, il n’y a aucune raison de considérer que la banque centrale serait victime des banques du second degré. Pour tout ce qui concerne le marché intérieur, le marché interbancaire fonctionnerait désormais en Drachmes comme il fonctionnait en euros. Par ailleurs, la fuite des capitaux – sauf anticipations inflationnistes difficiles à apprécier - doit logiquement cesser dès la réapparition de la monnaie nationale.
En particulier, dire avec l’ensemble des commentateurs de la crise que les actifs de la banque centrale se déprécieraient, n’a guère de sens puisqu’une banque centrale ne connait aucune contrainte de passif. Plus particulièrement encore, dire que la dette publique figurant aux bilans des banques et plus encore de la banque centrale qui les accepte en collatéral, serait, en raison d’un défaut du Trésor, une catastrophe n’a strictement aucun sens. Encore une fois la Banque centrale est une institution qui ne peut elle-même faire défaut.
Sans doute pourrions-nous dire que la Banque centrale de Grèce serait encore redevable des sommes figurant sur les comptes TARGET 2 de la BCE, probablement plus de 100 milliards d’euros soit plus de la moitié du PIB grec. Mais précisément la fin de l’euro pour la Grèce serait aussi un défaut sur TARGET 2 derrière lesquels se cachent des créanciers privés notamment des banquiers allemands.
Au total, l’introduction des créanciers privés dans la question de la sortie de la Grèce de la zone euro ne peut en aucune façon être négligée. Ces créances privées seront sans doute une force de déstabilisation importante qui s’ajoutera aux autres. Mais il y a beaucoup plus sérieux….
Une BCE écartelée construisant sa tombe
Le plus grave serait selon Charles Gave la longueur des négociations - l' arme grecque - qui au final devrait détruire le système financier allemand. Point d'aboutissement, nous le verrons contestable.
La longueur des négociations est d’abord une arme qui, couplée au maintien de la libre circulation du capital, permet à une partie non négligeable de la population de ne pas souffrir de la fin de l’euro et à l’inverse d’aider le reste de la population à gérer des temps difficiles. Si l’on admet que 35 milliards d’euros ont quitté la Grèce depuis Février dernier et que la dévaluation serait d’environ 50%, le retour vers le pays de la Drachme dévaluée est très avantageux : 17 milliards de drachmes dont une partie pourrait être taxée par le gouvernement grec à des fins redistributives. Ce retour pourrait d’ailleurs être aussi le fait de capitaux qui ont fui la Grèce bien avant l’arrivée de Syriza au pouvoir. Selon Bloomberg, le Bank Run larvé avait déjà engendré une baisse de 80 milliards d’euros des dépôts privés entre 2009 et 2014. Le retour et le gain qui s’en suivrait, difficile à estimer, pourrait cependant être considérable.
Ce gain est d’autant plus important que les négociations sont longues, et elles sont longues car ce même gain est financé par la BCE… En effet, la fuite est compensée par l’appel à la Banque centrale grecque qui accepte, en collatéral, de la dette publique qui, elle-même, est rétrocédée à la BCE. C’est dire que plus les capitaux fuient, et plus ils enrichissent potentiellement une partie de la population grecque, enrichissement potentiel payé par la BCE. On peut donc penser que la longueur des négociations est une arme stratégique du pouvoir grec qui - tel un pêcheur prenant le temps d’épuiser le gros poisson qu’il vient de ferrer avant de le sortir hors de l’eau [1] - peut retarder les échéances en offrant de nouvelles propositions sur les diverses tables de négociation.
Car la véritable question est le système financier allemand avec sa banque centrale qui a partout imposé dans le monde l’ordo-libéralisme avec son arme première : l’indépendance des banques centrales.
La BCE ne peut arrêter de financer la fuite des capitaux en stoppant toute forme d’aide à la Grèce car, dans un même geste, elle entrainerait le défaut grec, en particulier un défaut complet sur TARGET 2. Bien évidemment, si la BCE n’était pas traitée comme n’importe quelle banque avec capitaux propres exigibles, le problème du défaut ne se poserait pas puisqu’une banque centrale classique est -répétons-le- intouchable. Hélas ce n’est pas le cas dans le cadre de l’ordo-libéralisme et juridiquement, la BCE doit prendre ses pertes (la Banque centrale de Grèce ne soldera jamais son déficit TARGET) en atteignant ses propriétaires dont le principal : la banque centrale allemande qui a elle-même pour propriétaire le Trésor allemand.
Charles Gave qui ne se préoccupe pas des banques centrales, consacre son raisonnement sur TARGET 2 dont le solde n’est que la contrepartie d’actifs, eux-mêmes reflets du déficit de la balance courante grecque, figurant pour l’essentiel dans les banques allemandes.
Il s’agit là d’une grave erreur d’analyse. Contrairement à ce qu’il affirme, les Banques allemandes sont parfaitement irriguées par le déficit courant grec, et une irrigation sécurisée par le dispositif TARGET. Ce dispositif a été initié précisément pour évacuer toute contrainte sur la libre circulation, exactement comme si les échanges à l’intérieur de la zone n’étaient pas des échanges internationaux alors qu’ils continuent réellement de l’être. Ce sont donc les banques centrales qui enregistrent les soldes et sont amenées à les financer, sachant que ces banques centrales ne sont- en termes de bilans - que les éléments constitutifs de la BCE. Il est donc erroné de dire, comme le fait Charles Gave, qu’il faut comparer les 100 milliards du compte grec TARGET 2 aux 350 milliards de fonds propres des banques allemandes : les dettes grecques et par contagion les autres dettes du sud de la zone (plus de 1000 milliards d’euro) ne viendront pas détruire le système bancaire allemand dans sa totalité.
Par contre, il est vrai que le compte grec TARGET 2 viendra « manger » le capital de la BCE, donc le capital des banques centrales et au-delà devrait logiquement imposer une recapitalisation généralisée par les contribuables européens et tout spécialement allemands.
Dans un tel contexte, les dettes du sud désormais « irradiées » emporteront très probablement l’ensemble des soldes TARGET et il est peu pensable que l’ordo-libéralisme qui présidait à l’architecture générale de l’euro-système puisse tenir : Espagnols, Portugais, Italiens, etc. rejoindront bien vite le camp de Syriza.
On comprend par conséquent que la BCE, devant une telle perspective, fait tout pour éviter la catastrophe : continuer à financer la fuite grecque… qui devient presque supportable pour la Grèce… et permet dans un même geste le « mirage » du sérieux de TARGET 2.
Tout sera donc entrepris pour empêcher un effondrement qui, au-delà de l’économie, serait aussi un effondrement des valeurs : l’empire ordo-libéral allemand serait détruit.
L’architecture organisationnelle de la BCE était une invention allemande chargée de la protéger contre ses partenaires européens jugés trop peu sérieux. Le bébé est devenu monstre, mais finalement monstre bienveillant qui tentera jusqu’au bout de protéger son géniteur de ses propres bêtises. Mais le bout du bout est arrivé….
Après quoi, l’Allemagne, siégeant très difficilement au beau milieu d’une zone probablement dévastée, pourra retrouver son mark [2].
Quelques conclusions
1) La BCE ne peut éviter temporairement le défaut grec qu’en ne respectant pas l’ordo-libéralisme. On comprend ainsi mieux l’absence de tout espace de négociation possible entre l’Allemagne et la Grèce.
2) La longueur des négociations est « l’investissement» des grecs qui disposent encore de liquidités et le drame de ceux qui n’ont rien, ou se trouvent au creux des échanges économiques réels : disparition de tout délai de paiement, de l’investissement, chute de la consommation, etc.
3) Le défaut et la sortie de la zone développe un espace de potentialités parmi lesquelles :
- Les conséquences du défaut et de la sortie sur les contrats de droit étranger auront des effets ravageurs. Mais au final, le défaut grec faisant basculer l’ensemble de la zone, des solutions innovantes devront être mises sur pieds parmi lesquelles celles déjà envisagées ici.
- Le brutal arrêt de l’empire ordo-libéral : aucun Etat n’acceptera de partager plus de 1000 milliards d’euros de pertes sur le dispositif TARGET.
- A l’inverse, parce qu’un système de valeurs est « l’invariant » d’une société, l’Allemagne restera la seule nation ordo-libérale, et ce quel qu’en soit le prix. D’où le retour du mark.
- La dévaluation lourde est porteuse d’un double effet contradictoire :
- elle se déroule dans un contexte de très faible élasticité-prix des importations et des exportations, d’où un coût de court terme très élevé et des conséquences positives plus lointaines ;
- un retour massif des capitaux est probable avec de possibles effets positifs si de bonnes mesures sont prises : orientation, par incitations fiscales, des capitaux vers les filières générant des substitutions d’importations, taxation redistributive sur les rapatriements au profit de ceux qui seront les premières victimes de la dévaluation massive, etc.
La bombe atomique grecque, c’est beaucoup de mégatonnes….on comprend la gêne des artificiers.
[1] Il faut bien souligner ici que cet enrichissement n’est pas le fait de tous et qu’une partie importante de la population, y compris des chefs d’entreprises, se trouve à l’inverse complètement pénalisée par une situation qui engendre un malaise dans les affaires courantes : disparition de tout paiement différé dans les importations, disparition de l’investissement, réduction de la consommation interne, etc…. d’où la disparition du timide retour à la croissance.
[2] Curieusement les esprits éclairés en Allemagne ne semblent pas encore avoir compris la réalité de la situation. Ainsi Un sondage auprès des membres du conseil économique de la CDU révèle que pour 76% d’entre-deux la sortie de la Grèce n’est pas un fait important.
Finesse d'analyse hors des sentiers (re)battus du "mainstream" europhile, courant dominant.
RépondreSupprimerOn aimerait comprendre vraiment, dans le détail, ces mécanismes et autres montages financiers, plus élaborés les uns que les autres. Personnellement j'ai du mal. Je survole. Je comprends seulement que notre destin dépend d'eux. Que nous sommes comme à l'intérieur d'une gigantesque pyramide de Ponzi qui a été construite par des irresponsables, mélange détonant d'idéologie et de cupidité, et qui va, un jour sans doute prochain, s'écrouler sur nos têtes.
RépondreSupprimerQu'on aimerait entendre nos dirigeants politiques (ou au moins nos intellectuels) être à la hauteur de la situation, dire les choses comme elles sont, envisager des mesures qui éviteraient le pire...
Les articles de J-C Werrebrouck sont parfois longs, parfois difficiles, mais souvent brillants.
RépondreSupprimerUne erreur ici :
"""Si l’on admet que 35 milliards d’euros ont quitté la Grèce depuis Février dernier et que la dévaluation serait d’environ 50%, le retour vers le pays de la Drachme dévaluée est très avantageux : 17 milliards de drachmes dont une partie pourrait être taxée par le gouvernement grec à des fins redistributives."""
35 milliards d'euros -> 70 milliards de drachmes (si dévaluation de 50%)
Je pense qu'il faut lire 50% de 35 Mds sont 17 Mds qui reviennent en plus des 35 soit 52 Mds et non 70 Mds.
SupprimerAvec une dévaluation de 50%, la monnaie perd la moitié de sa valeur, donc la somme est multipliée par deux après conversion... Ou alors ce serait une dévaluation de 33% (un tiers).
SupprimerGrèce : « le Comité pour la vérité sur la dette publique » a commencé à présenter son rapport au parlement grec.
RépondreSupprimerLisez cet article :
La dette grecque est illégale, illégitime et odieuse selon le rapport préliminaire du Comité sur la dette.
http://www.okeanews.fr/20150617-la-dette-grecque-illegale-illegitime-et-odieuse-selon-le-rapport-preliminaire-du-comite-sur-la-dette
On comprend aussi la raison du Gouvernement Grec de ne pas avoir mis en place le contrôle des changes. Plus de capitaux sont placés ailleurs, plus leur restitution sera bienvenu en cas de retour à la monnaie locale dévaluée.
RépondreSupprimerPar contre, ce qui n'est jamais dit et qui est déjà une situation de fait c'est qu'un pourcentage important de Grecs n'ont plus du tout de compte en banque. Au moins, cela n'aggravera pas davantage la situation bancaire!
Euh... Si des grecs ont une épargne hors de Grèce qu'ils ne dépensent pas, pourquoi ils se mettraient subitement à la flamber ou la placer en Grèce une fois la drachme revenue, surtout si l'économie grecque plonge ? J'ai rarement vu des pays dont l'économie part en vrille attirer des capitaux. Le retour à la drachme ne garanti pas une réussite économique.
SupprimerVous avez raison...mais observez le mouvement de capital aujourd'hui vers la Russie ou plus globalement le mouvement de capital des USA vers l'Europe parce que l'euro a baissé. La sortie grecque peut transformer le pays en zone d'acquisition d'actifs à très bon marché. De quoi faire repartir l'investissement aujourd'hui disparu.
SupprimerPour le reste je maintiens le chiffre: le gain au retour est de 35 milliards de Drachmes soit , soit 17,5 milliards d'euros.
Sauf que la Russie ou l'Europe n'ont pas fait défaut sur leurs dettes. Vous pensez vraiment que les investisseurs iront investir dans un pays en plein marasme économique et ayant totalement liquidé sa crédibilité en matière de dettes ? J'ai bien peur que vous croyez au père Noël.
SupprimerJe vous signale qu'un défaut sur sa dette est la pire chose que peut faire un pays pour dégrader sa note de risque pays, et la Russie s'est bien gardée de faire défaut sur sa dette, tout comme les autres pays d'Europe.
Même Varoufakis ne propose pas une telle mesure nucléaire, sachant pertinemment ce qu'il en coûterait pour des décennies à la Grèce. L'Argentine claudique toujours 15 ans après de telles mesures et malgré ses atouts économiques autrement supérieurs à ceux de la Grèce, et un contexte mondial économique qui était autrement plus porteur que celui actuel.
Si la Grèce fait ce que vous proposez, je ne vous conseille pas d'y aller d'ici quelques années car les grecs vous pendront haut et court, vous et vos groupies.
> Pour le reste je maintiens le chiffre: le gain au retour est de 35 milliards de Drachmes soit , soit 17,5 milliards d'euros.
SupprimerOk mais l'article dit "17 milliards de drachmes"...
l'argent Grec placé à l'étranger ne l'a pas été par des grands fans de Siriza
RépondreSupprimerEn Grèce, le bank run s'accélère.
RépondreSupprimerJeudi 18 juin 2015 :
Les retraits des banques grecques s'accélèrent.
Les retraits des banques grecques s'accélèrent depuis le blocage le week-end dernier des négociations entre Athènes et ses créanciers, a-t-on appris jeudi de sources bancaires.
Les déposants ont retiré deux milliards d'euros sur les trois premiers jours de la semaine, soit environ 1,5% du montant total des comptes des banques du pays, qui s'élevait à 133,6 milliards d'euros fin avril, ont précisé les sources.
http://www.challenges.fr/entreprise/20150618.REU9136/les-retraits-des-banques-grecques-s-accelerent.html
Conséquence de ce bank run : les banques grecques sont en faillite.
Vendredi 19 juin 2015, vers 8 heures du matin :
ALERTE – Grèce : réunion d'urgence vendredi à la BCE pour accroître les financements aux banques.
Le conseil des gouverneurs de la BCE doit tenir une conférence exceptionnelle ce vendredi pour discuter d'un possible relèvement des financements d'urgence (ELA) aux banques grecques, ont déclaré à l'AFP plusieurs sources européennes.
Cette conférence, organisée par téléphone à la demande de la Banque de Grèce, est programmée vers midi (10H00 GMT), ont fait savoir ces sources qui ont demandé à ne pas être identifiées.
Cette demande intervient alors que les retraits bancaires en Grèce se sont accélérés ces derniers jours.
Il manque un moteur de recherche à ce blog.
RépondreSupprimerVous oubliez de mentionner que la dette grecque est détenue en grande partie par des états membres de l'Euro, dont la France qui même si elle sort de l'Euro aura toujours dans ses comptes l'ardoise grecque. Qu'en fera t elle ? La faire payer par les français qui seront enchantés par une telle perspective ? Ou bien, si vous êtes cohérent, la France fera défaut sur le montant de la dette grecque qu'elle détient.
RépondreSupprimerLe défaut de la France sur sa dette retombera pour partie sur des épargnants français, dont des petits épargnants. Quand les souverainistes demandent à leurs concitoyens de sauver la Grèce avec leur sous, ça me fait bien rigoler. Ça rappelle l'affaire des emprunts russes.
Contrairement à ce qui est dit, la dette grecque est toujours dans le secteur privé sous forme de détention d'obligation françaises ou allemandes achetées par des institutions privées. Soit les français contribuables payent avec leurs impôt, soit ils payeront avec un ratiboisage de leur épargne en forme chypriote.
La solution du défaut est une arnaque que les souverainistes ne se gênent pas, culottés qu'ils sont, de promouvoir au détriment même de ceux qui gobent leurs fariboles.
> La faire payer par les français qui seront enchantés par une telle perspective ? Ou bien, si vous êtes cohérent, la France fera défaut sur le montant de la dette grecque qu'elle détient.
SupprimerNon, la France se contentera d'augmenter sa propre dette d'autant. Exactement comme elle fait quand elle consent des milliards d'allègements de charge aux entreprises, ou de remise d'impôts à la Société Générale.
A Laurent
RépondreSupprimerOui c'est comme cela qu'il faut comprendre les choses.
A Anonyme
La dévaluation a pour effet de rendre très attractif les actifs nationaux. Si au delà vous avez une fiscalité accomodante, vous pouvez devenir quelque chose comme un paradis fiscal. Voyez ce qui ce passe avec la Russie une économie que l'on dit malade avec un prix des hydrocarbures durablement (à l'échelle de plusieurs années) faibles, et un afflux important de capitaux étrangers qui viennent faire leur marché.
Mais la question n'est pas là car le défaut grec c'est très probablement l'effondrement de la zone euro et la reconstruction d'une autre Europe.
Il n'y aura pas de défaut grec car les grecs eux mêmes savent ce que ça implique. Ils savent aussi que mieux vaut l'Euro sévère que le pouvoir des oligarques grecs corrompus jusqu'à la moelle depuis des décennies. Les grecs n'ont aucune confiance dans leurs politiciens établis.
SupprimerLa situation grecque est avant tout la conséquence d'une gestion désastreuse par les politiciens grecs, truandage fiscal tous azimuts, budget de défense excessif, dépenses fastueuses comme les jeux olympiques...
Les grecs sont depuis longtemps méfiants vis à vis de leurs politiciens véreux, raison pour laquelle les grecs truandent l’impôt, une forme de libéralisme grec.
Allez en Grèce et vous verrez à tous les coins de rue le truandage fiscal qui est pratiqué par tous, maisons inachevées pour ne pas payer la taxe foncière par exemple. Les grecs ne sont pas de gauche, ce sont des individualistes libéraux qui refusent l’impôt, d'où la faillite de leur état. La sortie grecque de l'Euro ne ferait qu'exacerber cette attitude.
@ anonyme 05:25
RépondreSupprimer"Il n'y aura pas de défaut grec..."
Si, bien sûr, il y aura un défaut grec, à un moment ou à un autre, d'une manière ou d'une autre. Une dette inremboursable conduit inéluctablement au défaut. Événement d'ailleurs banal : j'ai lu récemment qu'au cours des dernières 35 années, 70 pays dans le monde avaient fait défaut...
"[Les Grecs] savent aussi que mieux vaut l'Euro sévère que le pouvoir des oligarques grecs corrompus jusqu'à la moelle depuis des décennies."
Où avez-vous vu que l'euro avait chassé les oligarques ?
"La situation grecque est avant tout la conséquence d'une gestion désastreuse par les politiciens grecs, truandage fiscal tous azimuts, budget de défense excessif, dépenses fastueuses comme les jeux olympiques..."
Sans doute mais alors les prêteurs n'ont-ils pas eu tort de prêter, et de prêter autant, aussi longtemps, et aussi facilement, à des gens aussi peu recommandables ?
"La sortie grecque de l'Euro ne ferait qu'exacerber cette attitude [fraude, truandage...]"
Le roi des fraudeurs, il préside la commission européenne, et il défend l'euro bec et ongles...
L'euro est une ânerie idéologique, aggravée par un impardonnable aveuglement.
En sortant de l'euro la petite Grèce donnerait (donnera) à l'Europe et au monde une leçon de démocratie, de lucidité et de courage.
A Denis MB
RépondreSupprimerJe suis totalement d'accord avec vous.Hélas je crains de voir la Grèce amenée ce soir à choisir la servitude volontaire: les oligarques et autres sont plus puissants. CF:http://www.lacrisedesannees2010.com/2015/05/grece-choix-de-la-servitude-volontaire.html
Quand la saignée est le seul traitement connu
RépondreSupprimerDe nos jours les médecins disposent d’une très remarquable palette de traitements aussi variés qu’efficaces. Il n’en a pas toujours été ainsi. Il n’y a pas si longtemps encore les médecins recouraient volontiers, faute de mieux, à la saignée. Ils étaient persuadés, certains d’entre eux au moins, que la saignée avait la vertu d’évacuer les « mauvaises humeurs ». Aussi, quand ils avaient prescrit une saignée, et si l’état du malade ne montrait aucun signe d’amélioration, ils en concluaient que… la saignée avait été insuffisante. Et donc ils recommençaient. Et ainsi de suite. Certains malades à la constitution particulièrement robuste survivaient à de tels soins…
Force est de se dire, après chaque « sauvetage » de la Grèce, que les dirigeants européens ressemblent fort à ces Diafoirus de naguère.
La Grèce est, économiquement parlant, gravement malade. Ils prétendent la sauver. Ne connaissant qu’un seul traitement, l’austérité, équivalent économique de la saignée, ils l’appliquent. Et, devant l’aggravation de l’état du malade, ils ne se disent pas du tout que leur traitement l’affaiblit et qu’il faudrait en changer, non !, convaincus d’avoir raison quant aux bienfaits du traitement, ils se disent tout au contraire que la dose était insuffisante. Alors, ils recommencent. Evidemment. A chaque constat d’une aggravation, ils agissent de même, ils en rajoutent une dose, tout fiers de leur décision. Cela fait quatre ans que ça dure. Combien de temps la Grèce va-t-elle encore tenir ?
Leur réputation compte à leurs yeux, et aussi la foi en leurs certitudes, et aussi le respect du dogme de la concurrence, pas les souffrances du peuple grec, cadet de leurs soucis, variable d’ajustement.
Et dire que cela se fait en notre nom. J’ai honte !...