J’ai beau n’avoir pas ouvert le bouquin, j’imagine qu’il était drôlement bien, si j’en crois le torrent d’autrui qui s’empresse d’en plagier le titre. Le truc, c’est que je ne risque plus de lire « De quoi Sarkozy est-il le nom ? » publié par Alain Badiou en 2007. Et pour cause : ses émules ont eu ma peau.
De fait, « De quoi machin-chose est-il le nom » est devenu le poncif le plus vendeur sur le marché du titre à la noix. Il est vrai que ça se met à toutes les sauces, et qu’on n’a guère besoin de se fouler.
Vous voulez savoir de quoi un match OM-PSG est le nom ? Cliquez ici.
De quoi
le Conseil constitutionnel est le nom ? Cliquez encore.
De quoi
le bouton « like » de Facebook est le nom ? Cliquez toujours.
De quoi
Mélenchon, Jonathan Littell, Mohamed Merah, et le Racing Club de
Strasbourg son le nom ? Cliquez à en crever !
Si ce n’était pas devenu si redondant que c’en est presque drôle, on pourrait décliner à l’infini et s’interroger, la mine inspirée : de quoi la grue qui surplombe l’immeuble qui jouxte le mien est-elle le nom ? De quoi les traces de doigt dégueulasses laissées par mon petit frère sur mon écran tactile sont-elles le nom ? De quoi le fait que Doliprane soit plus efficace codéiné est-il le nom ? De quoi le léger retard du bus 68 qui m’a fait rater le début de ma réunion est-il le nom ?
Bref, on n’en peut plus. Et l’on en vient bien légitiment à se demander : « de quoi le manque absolu d’imagination est-il le nom ? ».
Faute de pouvoir répondre à cette question essentielle, nous nous contenterons pour l’heure de proposer quelques variantes aux intituleurs compulsifs mais en manque d’inspiration. Pour commencer, que pensez-vous de ces quatre-là :
Europe :« TSCG : de quoi le oui est-il le non ? »
Arts
de la table : « condiments : de quoi l’ail
est-il l’oignon ? »Musique : « Beatles : la rétrospective, ou de quoi John est-il Lenon ? »
« Gainsbourg : la rétrospective, ou de quoi Incest
est-il Lemon ? »