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lundi 10 décembre 2012

François Hollande sera-t-il laïque ou lâche ?


Article invité, par Jérôme-Olivier Delb


 

Jérôme-Olivier Delb est l’auteur du blog « L’abeille et l’architecte », un blog qui traite de politique et d’architecture.

***

Ce n’est ni par le fruit d’un compromis ni par celui d’un consensus mais bien à la suite d’une victoire politique que la loi de séparation des Églises et de l’État fut votée le 3 juillet 1905 par 341 voix contre 233 à la Chambre, et 181 pour contre 102 au Sénat pour être enfin promulguée le 9 décembre 1905.

Pourtant, de l’ancien président de la République au parti d’extrême-droite en passant par des fonctionnaires zélés ou encore ceux qui, à gauche ont honte d’être laïque, jamais au cours de ces dernières années, la laïcité n’a été autant mise à mal, récupérée, déformée, abîmée et incomprise…

Toutefois, ce principe étant le garant de la liberté absolue de conscience, il est non seulement nécessaire de rappeler à tous combien la laïcité est une valeur républicaine essentielle mais aussi de proposer de nouvelles mesures permettant à la fois de garantir sa bonne application mais aussi d’éviter qu’elle ne soit définitivement volée par le Front National. Retour sur trois affaires récentes qui soulèvent de nombreuses questions :

La semaine dernière, la directrice d’une école maternelle de Montargis (45) a annulée la visite le Père Noël  afin de « respecter les diverses croyances ». La visite de ce Saint-Nicolas laïque a été rétablie depuis mais d’après le témoignage anonyme d’une mère de famille citée mercredi par Le Parisien, derrière le « respect des croyants » cacherait en fait la peur de la directrice. Le témoin affirme en effet : « elle m’a expliqué qu’elle ne voulait pas se faire taper sur les doigts par certaines familles de musulmans ».

Outre la  véracité douteuse de ce seul et unique témoignage, la réaction de la directrice souligne d’une part l’incompréhension de ce que devrait être la laïcité à l’Education Nationale et d’autre part le manque de fermeté quant à son application si jamais les pressions étaient réelles. Manque de repères ? Ou de formation sur la laïcité à l’Education Nationale ?

Jeudi dernier, la ville du Havre a annulé au dernier moment le dessert prévu au menu des enfants scolarisés en maternelle et primaire. Des mousses au chocolat envoyées à la poubelle, au motif qu’elles contenaient de la gélatine de porc. Pourquoi ce gaspillage ? Pour désamorcer une potentielle crise religieuse mais aussi par souci « d’égalité et de sérénité » selon Philippe Brunel, le directeur général adjoint au développement social et à la famille, à la mairie du Havre. Une nouvelle fois, des fonctionnaires zélés confondent la laïcité qui doit être sacralisée dans l’enceinte de l’école de la république et la liberté absolue de conscience pleine et entière dans le cadre privé.

Comme le souligne pourtant Dounia Bouzar, qui revient dans Le Monde sur les deux affaires, de Montargis et des mousses au chocolat : « dans ces deux cas, la neutralité des institutions est mise à mal, car ce sont elles qui sont amenées à interpréter des croyances religieuses. L’une valide le fait que le Père Noël est chrétien et rentre donc dans la définition de la chrétienté ; l’autre valide le fait que les enfants musulmans ne peuvent pas manger de la gélatine de porc et rentre aussi dans l’interprétation d’une norme islamique, qui n’est pas forcément partagée par tous ».

Autre cas moins connu : l’inauguration, à la fin du mois de novembre, de 188 « logements halal » dans la banlieue ouest d’Amsterdam soulevait un débat national vite récupéré par le leader du parti d’extrême droite Geert Wilders. Ces logements ont des spécificités telles qu’ « une grande cuisine-salle à manger séparée du salon par des portes coulissantes, afin que les femmes puissent s’isoler des hommes, et un grand hall donnant accès à toutes les pièces pour éviter qu’hommes et femmes ne se croisent ».

Spécificité hollandaise impossible en France, imagine-t-on… C’est sans compter les bailleurs de logements sociaux qui (oui, en France !) formulent déjà à de nombreux architectes de telles demandes: « on nous a demandé de prévoir un sas entre entrée, cuisine et chambres de manière à séparer hommes et femmes pendant le Ramadan. Hommes et femmes ne devaient pas pouvoir se croiser, en fait. Les hommes au salon, et les femmes à la cuisine ».  Ou encore : « ça va même plus loin on nous a demandé de limiter les jardins privatifs au minimum pour que quand les locataires rentrent au bled pendant l’été, ça ne soit pas la forêt vierge par manque d’entretien. »

Simple violation de la laïcité - déjà grave et condamnable -  le logement social n’est-il pas historiquement un outil d’intégration sociale ? -  ou début de prise en compte de considérations ethniques, religieuses, sexuelles dans la construction de logements sociaux ? Essentialisation des différences via le logement social : en ait-on déjà arrivé là ?

  • Les laïques attendent François Hollande
Qui profite de ces faits divers attisant les « paniques morales » ? L’extrême-droite et en premier lieu le Front National. Pourquoi des élus de gauche, des fonctionnaires zélés ou des acteurs de terrain détournent-ils la laïcité ou sur-interprètent les religions pour soi-disant toutes les respecter ?

Sûrement, parce qu’une bonne partie de la gauche a (pour les plus sobres) honte d’être laïque ou (pour les plus virulents) considère que la laïcité est un principe raciste post-colonialiste. (voir ici). Par ailleurs, certains élus de gauche entretiennent la confusion et sont capables -au nom de la laïcité ! - de créer par exemple des «conseils des cultes» ou autre «journée des spiritualités». Attention, l’adjectivation est proche: laïcité positiviste, laïcité ouverte…

Que la droite ne défende pas la laïcité: c’est son problème, mais que la gauche la jette en pâture au nom de nouvelles valeurs dîtes supérieures, cela va contre son histoire et contre ses principes. Qu’elle cesse de trahir son idéal !

A ce jour, François Hollande, qui s’était engagé comme aucun candidat à la présidence de la République auparavant, en faisant de la laïcité un des points centraux de son programme - c’est le discours du Bourget - n’a encore rien fait si ce n’est, ces jours-ci, la supposée création de l’Observatoire de laïcité… déjà crée par Dominique de Villepin le 25 mars 2007 !

Pourtant, des actions plus ou moins simples pourraient être menées dès maintenant pour le reste du mandat. Certaines sont mêmes des promesses du candidat Hollande dans une lettre (voir ici) à l’Union des Familles Laïques :
1- L’inscription des principes de la loi de 1905 dans la Constitution,
2- L’abrogation du régime dérogatoire des cultes en Alsace et en Moselle avant la fin du quinquennat,
3- La suppression de la loi Carle, sur le financement public des écoles privées,
4- La suppression des accords Kouchner-Vatican sur la reconnaissance mutuelle des diplômes,
5- La suppression des réductions d’impôt sur le revenu auxquelles donnent droit les dons aux religions et suppression des aides financières aux associations religieuses
6- L’ajout au règlement intérieur des écoles de la République d’une charte de la laïcité à faire signer par les parents et par les enfants,
7-La remise, à chaque entrée en fonction de tous les personnels de l’Etat (fonctionnaires, agents territoriaux, enseignants…) de la charte de la laïcité (existante) qui serait à compléter et à signer.
8- La création d’une journée de laïcité: le 09 décembre, date anniversaire de la loi de 1905,
9- La création d’une délégation interministérielle chargée de la laïcité,
10- L’abrogation de l’arrêté Guéant sur les conférences départementales de la liberté religieuse.

Toutes ses mesures ont pour objet non seulement de faire vivre pleinement la laïcité, outil essentiel du vivre ensemble et du pacte social, dans notre République et dans cette France dont beaucoup souhaitent la fin de l’indivisibilité (les Indivisibles, les identitaires…) mais aussi pour ne pas se laisser voler la laïcité par Marine Le Pen.

L’abrogation du concordat Alsace-Moselle, notamment, nous permettrait de démontrer que la « laïcité à la FN » n’est que le paravent de son rejet de l’islam. (Cela fonctionne aussi pour la droite -forte ou non.) Toutes ces mesures feraient de François Hollande le président laïque dont la France a besoin depuis tant d’années, sinon il ne sera que le lâche qui a abandonné la laïcité au FN.


"La laïcité n’est pas une opinion, c’est la liberté d’en avoir une."
Jean-Marie Matisson, ex-président du Comité Laïcité République.


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25 commentaires:

  1. Alors, pour résoudre les problèmes que pose l'islam, il faut d'abord s'attaquer aux concordat et à l'école privée ? Que se passerait-il si le privé sous contrat devait se passer de contrat ? L'Etat rachèterait-il les écoles privées, louerait-il les locaux (qui, par contrat jusqu'ici, ne peuvent lui appartenir et qu'il n'a pas le droit d'entretenir). Que deviendraient la moitié des enfants, des enseignants qui sont dans le privé, dans l'ouest de la France ? Tout le monde passerait dans le public ? (parce que le privé hors contrat, c'est hors de prix pour les familles). à côté des filières de prestige de certains établissements privés hauts de gamme, combien d'écoles rurales (la moitié en Bretagne), de petits collèges, de lycée où l'on accueille des élèves en grande difficulté, où on leur permet des parcours ignorés du public ? Je ne veux pas chanter la gloire des écoles catholiques, loin de là, on y trouve de tout, mais après avoir inventorié les nuisances ou au moins les menaces, les pressions d'un islam bien pesant, pourquoi suggérer de s'en prendre d'abord aux cathos ? Pour avoir ensuite une attitude impeccable, rien qui ne permette de répliquer qu'on ferait mieux de balayer à l'ombre des soutanes avant de s'en prendre à d'autres ? Ce luxe de précautions (s'en prendre à une religion déclinante) n'augure pas d'un grand courage pour lutter contre les excès d'une autre.

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  2. Pourtant, des actions plus ou moins simples pourraient être menées dès maintenant pour le reste du mandat.

    Dans votre liste vous avez oublié (sciemment ?) l'interdiction de l'abattage rituel.
    Reste que notre histoire est aussi chrétienne et que nous n'avons aucune raison d'y renoncer; qu'il ne faut pas plus de laïcité mais moins d'Islam.

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  3. On ne peut qu'être d'accord avec l'auteur sur les trois exemples proposés. En revanche, le programme de re-laïcisation de la société, donné à la fin, me paraît un peu étrange, puisqu'il semble s'attaquer surtout à l'église catholique (et peut-être protestante), en Alsace, et concernant les écoles privées sous contrat.

    Ce qui nous amène au grand non-dit de cet article : le caractère très anti-catholique de la laïcité française. Or on confond toujours deux choses, en France, en cette matière, le culte et la culture. Quand bien même le père Noël serait-il catholique, il ne serait pas scandaleux de le voir donner des papillotes dans les écoles publiques, car il appartient à la culture française (certes pas depuis si longtemps, et l'exemple n'est donc pas excellent). Quand une jeune française porte une croix autour du cou, ce n'est pas avant tout un symbole religieux qu'elle arbore, et peut-être même pas du tout (elle peut être tout à fait athée), c'est d'abord un bijou traditionnel (peut-être le crucifix de sa grand-mère, et en tout cas un symbole que l'on trouve en France presque à chaque carrefour de nos campagnes et dans les dizaines de milliers de nos églises depuis des centaines d'années). Il n'en va évidemment pas de même d'un foulard islamique (en France), qui est d'abord religieux, puisque contraire à toutes les traditions locales.

    Ainsi, il me semble que parler de laïcité dans l'absolu, sans tenir compte de la culture et de la notion d'identité, est une erreur tragique, qui méconnaît le droit des Français d'exprimer librement leur francité, étant entendu que le christianisme en est une composante fondamentale.

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    1. Pardonnez-moi de vous le dire comme ça, mais vous êtes complètement à côté, là. Je ne vais pas vous les refaire dans leur intégralité, mais je vous conseille de (re)lire les entretiens que j'ai publiés sur ce sujet avec Catherine Kintzler puis avec Jean-Claude Blanc.
      La "francité", ça ferait un tabac dans un tract du Bloc Identitaire, sinon. Mais auprès de moi, bof. Faut dire qu'en tant que non-catholique, j'avoue avoir quelques limites.

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    2. La Francité n'existe pas ?
      J'imagine qu'être Algérien ce n'est rien non plus, alors, et qu'il n'y a aucune identité d'aucune sorte.

      Votre logique m'échappe. Sous prétexte que l'identité française plaît au bloc identitaire, il est criminel ou stupide de penser qu'elle existe ? Et s'il me recommande de prendre un parapluie quand il pleut, dois-je sortir sans parapluie pour avoir droit à votre respect ?

      Vous avez le droit de ne pas être catholique, mais avez-vous le droit de nier que le catholicisme fait partie de l'identité française ? Personnellement je ne suis pas musulman, mais il ne me viendrait certainement pas à l'esprir de nier que l'Islam et l'Arabie Saoudite, par exemple, ont quelque rapport.

      Manqueriez-vous d'ouverture d'esprit et de capacité de décentrage ? Je ne crois pas que la définition de l'identité française doive se faire à partir de vos préférences personelles.

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  4. Je crois que beaucoup des lecteurs ne savent ce qu'est la loi Carle. http://www.rue89.com/2009/10/24/loi-carle-500-millions-deuros-des-maires-a-lecole-privee-122923 Cela n'a donc rien à voir avec la suppression de l'école privée confessionnel - catho ou non.

    La laïcité française n'est pas un courant de pensée parmi d'autres (comme en Belgique) mais un principe qui permet le règne du droit commun, mettant hors jeu toute velléité d'imposer un droit particulier. La laïcité permet au droit d'être autonome, de n'avoir sa source que dans le peuple délibérant et non dans je ne sais quel empyrée.
    On n'impose pas aux croyants une nouvelle croyance, on leur garantit au contraire le droit d'exercer leur culte librement dans les limites de l'ordre public.

    Ces trois commentaires soulignent un attachement à la laïcité certes mais à la laïcité d'extrème-droite, celle qui a re-découvert ce principe pour mieux condamner l'islam. C'est l'inverse de mon propos.

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  5. La laïcité est mal défendue par ceux qui prétendent la défendre parce que souvent ce sont soit de faux nez de la prééminence de la France chrétienne soit des gens qui confondent laïcité et athéisme. Dans les deux cas, il y a souvent un point commun, la paranoïa de l'islamisation qui semble permettre toutes les expressions.

    Il faudrait déjà rappeler que par définition la laïcité s'applique à l'Etat et aux pouvoirs publics et non pas aux citoyens, sauf évidemment dans ses situation particulières (fonctionnaire, école..) qui sont bien circonscrites et non générales car on ne saurait interdire à une personne d'exprimer sa conviction religieuse tant en privé qu'en public, cela fait partie des libertés fondamentales du reste.

    Ensuite qu'une collection de faits divers médiatisés ne sont qu'un un choix éditorial qui fait vendre quand l'air du temps est au "ils vont nous bouffer". N'empêche me direz-vous, ces faits existent, certes oui mais sont-ils si courants ? Il n'y a évidemment aucune statistique citée à l'appui et encore faudrait-il distinguer les cas cités dans ce billet.

    Cette histoire d'annulation de la venue père Noël, pour autant qu'elle soit en effet une atteinte à la laïcité (ce dont je doute fort) démontre qu'éventuellement le père Noël qui est à tort ou a raison rattaché à la chrétienté, n'est pas une figure universelle, est-ce grave ? La fête de Noël en revanche bien est religieuse, donc l'atteinte à la laïcité c'est bien de l'imposer ? Et pour pour être provocateur, parce que l'on a pas envie qu'on impose à ses enfants dans le cadre scolaire, une fête religieuse en particulier, ce serait donc une atteinte à la laïcité ?

    Pour la cantine, là aussi c'est aller bien vite que de parler de laïcité, sauf à considérer que la laïcité c'est de faire manger du porc ou ses dérivés à tout le monde, ce qui ne semble pas être le cas. Il s'agit simplement de la bêtise de quelques uns qui rejaillit comme par magie sur les musulmans qui n'y sont pour rien, mais ça convient à l'air du temps... Au delà, je me demande ce que la "laïcité" vient foutre dans les assiettes. Enfin, d'ici à ce que le porc soit devenue une valeur républicaine, ce qui, soit dit en passant, semble être le cas pour certains. L'argument de Dounia Bouzar est au demeurant ridicule, parce qu'on présume que tous les musulmans ne respectent pas les préceptes de l'Islam (c'est une évidence) on peut donner du porc à tout le monde ? Misère.

    Pour les logements halal, il semblerait qu'on soit encore dans une idée fumeuse de l'office du logement en question car sinon séparer cuisine et salon d'une paroi peut sembler frappé au coin du bon sens (odeurs ?) et au vu du plan d'un appartement que donne Le Point, je ne vois pas comment les gens peuvent ne pas se croiser. http://www.lepoint.fr/societe/a-amsterdam-les-appartements-aussi-sont-halal-03-12-2012-1537958_23.php

    Enfin bref, je crois que qu'il faut être prudent quand on parle de laïcité et ne pas céder à l'air du temps car la plus grande visibilité de l'Islam dans l'espace public ne signifie pas une islamisation mais au contraire une intégration. Personne n'est gêné d'entendre les cloches sonner ou de voir des processions catholiques dans la rue ou ne crie à une atteinte de la laïcité, pourquoi la religion musulmane n'aurait pas elle aussi, comme la religion juive ou tout autre d'ailleurs, droit de cité ?

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    1. @Steven : quand vous réclamez que la religion musulmane ait le droit de cité, je crois que cet article ne dit pas autre chose.
      Cependant, je suis en désaccord avec votre critique des exemples donnés ici, qui me semblent bons, au contraire. De même, je trouve la citation de Dounia Bouzar convaincante.

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    2. J'apporte une correction, je voulais dire au début "La laïcité est souvent mal défendue".

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  6. Cette manie que vous avez de ne pas répondre ou de répondre à côté quand une question vous gène...
    Alors !? On le supprime ou pas cet abattage rituel ? Un peu de courage que diable ! C'est pour la bonne cause: la laïcité.

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    1. Mais vous êtes TOUJOURS à côté du sujet. L'abattage rutuel n'est PAS une atteinte à la laïcité.
      La laïcité s'applique dans les seuls lieux qui relèvent de l'autorité de l'Etat (école, fonction publique).
      Dans leur assiette, les gens mettent ce qu'ils veulent. On bouffe halal chez soi et on va à l'école la tête découverte. C'est si compliqué, comme nuance ? Ou c'est la nuance en général, qui vous déplaît ?
      J'ai publié plein d'articles et, surtout, d'entretiens à ce sujet. A chaque fois, vous intervenez de manière intempestive sans avoir lu, ou, au moins, sans avoir compris.
      Lisez, bon sang, et si vous ne pigez pas, abstenez-vous de ces commentaires répétitifs, aigres et systématiquement décalés.

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    2. Mais c'est justement le problème de la viande halal (l'un des problèmes) : on ne sait pas ce qu'il y a dans notre assiette, et l'on mange halal sans le savoir. L'abattage rituel payé (via une taxe spéciale prélevée par les autorités musulmanes) et consommé par tout le monde, sans la moindre information, est évidemment une affaire d'Etat.
      Vous confirmez sans vous en rendre compte que la laïcité, dans votre esprit, concerne surtout le christianisme, alors qu'il faudrait donner tous les droits à l'Islam, y compris celui de nous imposer sa bouffe religieuse. En disant merci, au passage ?

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    3. Mais je vous lis très bien. Comme Suzanne vous lit très bien. Est-ce ma faute si au nom de la défense de la laïcité vous donnez l'impression (ou votre ami blogueur) de ne taper que sur l'Eglise Catholique ? (2- L’abrogation du régime dérogatoire des cultes en Alsace et en Moselle avant la fin du quinquennat,
      3- La suppression de la loi Carle, sur le financement public des écoles privées,
      4- La suppression des accords Kouchner-Vatican sur la reconnaissance mutuelle des diplômes
      )

      Nous n'avons pas de problème avec la laïcité ou l'Eglise Catholique; comme le fait remarquer Suzanne nous en avons avec l'Islam. Ces débats incessants en sont la preuve et pour le coup c'est vous qui paraissez en parfait décalage (ceci dit sans aigreur.)

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    4. @Marco Polo : en aucun cas la laïcité n'est en priotité pour moi un barrage contre le christianisme. En aucun cas non plus je ne considère qu'il faut donner tous les droits à l'islam.

      Dans tous les textes publiés ici (de grâce, relisez les entretiens, mes interlocuteurs sont sans doute meilleurs que moi et plus précis)j'ai essayé de montrer que le régime de laïcitépermet de traiter les religions à égalité, c'est à dire de les maintenir hors de la sphère qui relève de l'autorité de l'Etat. Hos la loi Carle et les accord Vatican-Kouchner (cités par Frédi m) concernent l'enseignement, ce qui n'est tout de même pas ma faute. S'il y était question de l'islam, je serais tout aussi sévère.

      Bref, vous vous trompez avec constance. La laïcité n'est pas une attaque contre une religion (dans votre esprit, la religion catholique), mais un moyen d'assurer la cohabitation entre toutes les religions et entre ceux qui en ont une et ceux qui n'en ont pas (très important, la possibilité de n'en avoir pas).

      La francité n'existe pas parce qu'être Français est une notion politique et non ethnique. Un français, c'est un citoyen français. C'est l'unique définition.

      Pour le reste, si je modère a priori, c'est parce que je reçois parfois des commentaires à la limite de la légalité, et des injures. Hors je ne vois pas pourquoi j'accèpterais d'être injuriée sur mon propre blog.

      Par ailleurs, je vais fermer les commentaires pour cet article, car vous m'obligez à répondre à tout tant mon désaccord avec vous deux est grand, et tant il m'est impossible de laisser passer sans argumenter. Or cela prend trop de temps. Fin de la passe, donc.

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    5. Bonsoir Coralie,
      Le halal est une prescription de la loi islamique, le casher est une prescription de la loi juive.
      Bien que la dîme ait été abolie pendant la révolution française, il n'en demeure pas moins qu'une taxe religieuse est prélevée sur la nourriture casher et halal et donc sur les viandes issues de l'abattage rituel. Ce type d'abattage a été autorisé à titre dérogatoire et exceptionnel par la France dans les années 80 me semble-t-il (à vérifier). Je ne sais ce que vient faire la taxe religieuse là-dedans, qui l'a autorisé et comment, mais c'est bel et bien une atteinte au principe de laïcité et une affaire d'état. Les circuits financiers qu'emprunte cet argent sont obscurs : financement des cultes voire réseaux islamistes comme le dénoncent certains imams. Le halal est certifié par trois grandes mosquées en France : celle d’Evry, celle de Lyon et celle de Paris ; le casher est certifié par le Beth Din, une officine religieuse qui garantit la Cacherout.
      C’est une affaire de gros sous et de pouvoir politico-religieux ! Ce sont de plus des pratiques discriminantes car les chaînes casher et halal, au moins dans les abattoirs, sont confessionnelles : présence d’un rabbin qui choisit les bêtes, sacrificateur musulman, quand certains n’exigent pas que toute la chaîne soit tenue par des membres de la même confession.

      D’un point de vue de la consommation, les parties de l'animal considérées comme impures se retrouvent dans le circuit de distribution classique, notamment dans les plats préparés et les sauces mais également dans les rayons boucherie des grands surfaces et chez les bouchers. Nous mangeons donc casher et halal sans le savoir.
      Les viandes issues de l’abattage rituel présentent également des risques sanitaires car les bêtes, égorgées (l’œsophage est tranché), régurgitent ce qu’il y a dans l’estomac et les intestins, ce qui induits des risques avérés de contamination par E.coli. Les steaks hachés sont particulièrement exposés. Dans les cantines scolaires, il est d’ailleurs conseillé de les cuire « à cœur » (bien cuits), le risque est donc bien connu. Un reportage récent d’Envoyé spécial est particulièrement éclairant à ce sujet, tout comme les documents proposés par le collectif NARG.






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  7. Chère Coralie,
    je crains hélas que nous ayons déjà un début de réponse à votre question: pas plus tard que l'été dernier, François Hollande a souhaité un bon aït-el-fitr (i.e. fin de ramadan) aux musulmans, et dans le même élant, il nous a rappelé que la République était...laïque! Et pourtant, quelques jours auparavant, c'était l'Assomption! Et pas de message pour les catholiques! Alors que faut-il comprendre? Tel le maire de Strasbourg, qu'on ne célèbre pas la Ste-Vierge pour cause de laïcité, mais par contre on souhaite la fin (faim!?) du jeûne musulman pour cause de diversité?
    Nous avons eu là encore un magnifique exemple de mariage de la carpe et du lapin digne de s meilleures synthèses "hollandaises"...

    CVT

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  8. Pénible, quand même, cette modération sévère. On ne sait jamais si notre message, notre réponse va passer. Vous vous permettez d'envoyer paître les gens, et puis quand on vous répond de façon argumentée, plus rien n'apparaît. Bon, ce n'est peut-être qu'un retard de publication de commentaires, auquel cas mon message présent est sans objet, sauf que ce blog manque de réactivité. Et, si je puis me permettre, rien ne vous oblige à envoyer balader ceux qui font le petit effort de venir dialoguer ici avec des messages tant soit peu structurés et argumentés.

    à l'auteur de l'article :

    Croire et écrire que la laïcité française, contrairement à la laïcité belge, n'est pas une idéologie mais un principe de droit, suppose que la Belgique n'est pas un Etat de droit, ce qui est ridicule. D'autre part, cela méconnaît gravement l'histoire de l'anticléricalisme français, le fait parfaitement objectif que le gouvernement de Jules Ferry était composé majoritairement de Protestants (comme TOUS les historiens de la période ne manquent pas de le souligner) et encore qu'il y avait un fort contentieux entre République et catholicisme, pas entièrement levé par le Ralliement. Le contexte de la laïcité française est particulièrement lourd ; c'est un contexte de combat, pas une discussion feutrée sur le droit en général. Permettez-moi donc de vous reprocher un manque de vision historique qui nuit à votre propos.

    Ignorant le but exclusivement anticatholique des lois françaises de l'époque, vous ne risquez pas de comprendre pourquoi les pouvoirs publics financent les mosquées, interdisent le porc dans les cantines et ne s'émeuvent pas que plus de la moitié des Français mangent halal sans le savoir. Dans l'appel que vous citez et que vous reprenez à votre compte, il est question de catholicisme (accords avec le Vatican qu'il faudrait rejeter) mais JAMAIS de l'Islam, alors que c'est évidemment l'Islam qui pose problème. On ne fait pas plus hypocrite.

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  9. En raison de mon désaccord profond avec la quasi-totalité des commentaires ci-dessus, du manque de temps pour contredire chacun et de la responsabilité qui m'est faite de faire respecter, dans cet endroit, ce que je considère comme la retenue minimale devant aller de pair avec l'exercice de la liberté d'expression, je prends le parti de fermer les commentaire sous cet article. CD

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  10. Zut, c'était juste un test pour voir si les commentaires étaient vraiment fermés.
    Je n'apprécie pas du tout qu'on qualifie mon commentaire "d'extrême-droite".
    Je pose des questions, et j'émets une objection à la fin, qui n'est pas d'extrême-droite, ou alors j'aimerais bien que l'on m'explique en quoi elle l'est.
    Moi aussi, je lis et recommande la lecture de Catherine Kintzler, et sans vouloir ré-écrire mon commentaire, je trouve énervant que quand on reproche quelque chose à l'islam et à ceux qui s'en réclament, on vous réplique "et les cathos, et les juifs alors" ?
    Sinon, le Concordat... et les régimes spéciaux à Mayotte ou ailleurs... s'il faut les sacrifier pour se prévaloir d'une laïcité irréprochable et avoir les coudées franches pour répondre aux entailles musulmanes, je veux bien, moi. Surtout si ça peut rendre le gouvernement courageux. Valls n'avait pas manqué de courage dans l'histoire de la crèche babylou.

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  11. Désolé si j'ai dépassé les bornes, mon but n'était que de discuter. Merci en tout cas pour cet article (et pour les autres) !

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  12. L'insistance de Marco Polo tend à démontrer son obsession au point de raconter n'importe quoi, le porc interdit dans les cantines, des financements publics qui n'iraient qu'à l'Islam. etc...

    Tout d'abord les impôts de tous les contribuables paient les ministres des cultes en Alsace Moselle, l'Eglise catholique a aussi bénéficié de baux emphytéotiques pour construire des lieux de culte après 1905 et il me semble qu'on ne dit rien quand un responsable politique participe à un office religieux es qualité.

    La laïcité n'est qu'un paravent bien commode pour tenter de cacher votre paranoïa.

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  13. Tiens...
    Les commentaires ne sont pas fermés pour Steven qui parle pour ne rien dire.
    Reste que si ce billet avait valeur de sondage, le résultat est assez éclairant.
    Pour finir, cette manie de trier vos commentaires vous classe chère Coralie dans une funeste catégorie: celle des manipulatrices.

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    1. @ fredi m : Je trie essentiellement les votres. Vous m'occupez comme dix à vous seul, ce qui semble vous ranger d'emblée dans une funeste catégorie : celle des trolls.
      Aussi, désormais, les commentaires vous seront fermés, à vous et à vous seul, quand bien même ils iraient dans mon sens : voyez si je suis honnête et rigoureuse.
      Bref, je ne veux plus vous voir sur ce blog, pas plus que je ne souhaiterais vous inviter chez moi.
      Vous êtes seulement la deuxième personne avec qui je fais cela, en près de deux ans, mais je le fais sans regret. Vous irez traiter qui vous voulez qui souhaite se laisser faire de "manipulateur", mais pour ce qui me concerne, la coupe est pleine.
      Et ne perdez pas votre temps à essayer, ce serait vain.
      Hasta la vista, amigo.

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  14. Bonjour,

    Votre article est intéressant mais certaines solutions proposées sont dangereuses.

    Cet été, j'ai eu la chance d'aller dans un très beau pays: l'ouzbekistan. La laïcisation de ce pays par les russes a été telle que ces derniers ont interdit l'appel à la prière par les muezzin. Bien que catholique pratiquant, cette laïcité poussée à l’extrême de la religion musulmane m'a profondément choqué pour plusieurs raisons: elle a tendance à gommer la culture du pays, elle peut provoquer des réactions extrémistes comme dans la vallée de Fergana, et enfin elle supprime dans la population toute forme de transcendance en la remplaçant par le culte d'une personne ou de l'argent.
    alors effectivement, on est loin d'interdire les cloches de sonner, mais il faut faire attention à ne pas gommer la culture chrétienne qu'est la notre sous prétexte que nous devons intégrer d'autres cultures.

    Les trois exemples cités sont heureusement ultra minoritaires, leur mise en exergue dans les médias a l'effet pervers de stigmatiser l'immense majorité des musulmans français qui respectent la culture judéo chrétienne et l'histoire de la France.

    Votre vision de la laïcité est particulière car elle pousse à cacher ses convictions. Dans l'espace public, les gens parlent de cinéma, de foot, de bouffe mais n'évoquent jamais leur conviction et de leurs espérances. N'y a t'il pas là un risque de communautarisme encore plus fort ?
    A singapour, j'ai vu sur Orchard raod une messe catholique, puis le lendemain une célébration musulmane, puis le lendemain une procession boudiste ? N'est ce pas la plus belle forme de laïcité ?

    Merci de votre réponse

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