On ne compte plus, décidément
les dessins humoristiques ou les photomontages représentant d’une manière ou d’une
autre le duel Tsipras / Merkel en Europe. En voici quelques exemples, juste histoire de se faire plaisir.
Le noir et blanc, sobre et minimaliste :
Le « Fifty shades ».
Celui-ci, on était sûr de n'y pas couper. De toute façon, par les temps qui courent, si t’as pas
fait ta parodie de Fifty shades à 50 ans, t’a raté ta vie :
Le dessin ci-dessous, qui en dit long, avec Merkel en reine d'Europe. En général, qui ose émettre l’hypothèse que peut-être, éventuellement, il est possible que l’Europe soit un tout petit peu dominée par l’Allemagne, a tôt fait de se faire traiter de « germanophobe ». Mais quand au lieu de le dire on le dessine, ça passe tout de suite beaucoup mieux. Ben oui, quoi : on est Charlie ou on ne l'est pas....
Et celui-ci, d’un romantisme suranné. Le plus beau de tous assurément :
Ces images ne sont pas seulement réjouissantes parce qu’elles sont drôles. Elles témoignent surtout du fait que beaucoup de monde a compris cette chose élémentaire : ce qui se joue actuellement en Europe se joue avant tout entre la Grèce et l’Allemagne. L’enjeu est bel et bien de savoir si (et comment) on parviendra à concilier les positions a priori antinomiques de deux nations dont les trajectoires économiques s’éloignent et dont les intérêts divergent de plus en plus.
Qui ose encore parler à cette heure « d’intérêt général européen » ? Où se cache-t-il s’il existe ? A quoi ressemble-t-il ? Quelle entité est supposé l’incarner ? Certainement pas le Parlement européen en tout cas, qui s’illustre surtout par son silence depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement Syriza en Grèce. Martin Schultz s’est certes exprimé récemment, proposant que la Grèce rende des comptes à l’Union européenne directement et cesse d’avoir affaire à la Troïka. Une proposition bienvenue. Mais où donc est le reste de l’Assemblée de Strasbourg ? Où sont les débats ? Que pensent et que proposent ces élus supposés représenter un « peuple européen », dont il semble de plus en plus évident qu’il n’existe que dans la tête d'une poignée de fantaisistes ?
Les peuples des différents pays
européens existent, eux, en revanche. On les voit et les entend de plus en plus.
Celui de Grèce existe indubitablement et semble bien décidé à ne plus s’en laisser compter. Il est très massivement
derrière ses dirigeants. Plus de 80% des Grecs soutiennent désormais le gouvernement Tsipras, soit une proportion infiniment supérieure à celle des électeurs
hellènes ayant voté Syriza. Ne serait-ce pas là ce qu'on a coutume d’appeler
une « union nationale » ? Et dans « union nationale »,
n’y a-t-il pas…. « nationale » ?
Le peuple allemand existe aussi.
Ce dimanche, une partie de ce peuple a voté à Hambourg. Il y a sanctionné la
CSU, le parti d’Angela Merkel. Et il a offert un score supérieur aux prévisions au parti anti-euro
AfD, lequel remporte désormais de bons résultats à chaque élection partielle outre-Rhin. Or comment ne pas voir derrière ce phénomène une crainte
croissante, chez certains Allemands, de voir l’intérêt national – oui, national
- de leur pays sacrifié sur l’autel du compromis européen ?
Comment ne pas voir, surtout, que
notre vieille Europe techno et supra-étatique s’efface doucement ? Et que si l'on assiste au grand retour des peuples, c'est qu'on assiste du même coup au retour du cadre politique qui les contient et au sein duquel ils s'autodéterminent, c'est à dire des nations ?
La Grèce a engagé une bataille de la modernité contre la vieille Europe.
RépondreSupprimerC'est Piketty contre Friedman. Shauble contre Varoufakis. Les humanistes contre les traders. Les humanistes contre les boutiquiers.
Quelle belle envolée lyrique et humaniste d'un adepte de l'Etat Providence sans doute.
SupprimerPlus factuellement, c'est surtout l'escroc qui t'a emprunté 100 balles et qui ne veut pas te les rendre!
Oui je vois, tu prête 100 balles et tu veux que l'on t'en rembourse 200, subito presto !! Qui est l’escroc ??
SupprimerLe manque de réactivité des nations m'inquiètent beaucoup. Peut-être sommes nous lancés dans un processus de liquéfaction de l'Etat où les « élus » préfèrent faire allégiance à la première puissance continentale que faire corps faire leurs électeurs.
RépondreSupprimerEvidemment la situation serait différente si l'euro n'était plus. Mais tout de même la situation est inquiétante.
Sur les chances de réussite des politiques d'austérité et leurs probables conséquences, nous ne pouvons que vous conseiller de lire les travaux de Gaël Giraud, Florent McIsaak et Rossi Abi Rafeh du 23 avril 2013. Les auteurs avancent que “Nous montrons que, contrairement aux arguments apportés pour justifier les politiques d’austérité budgétaire imposée à la France, le niveau d’endettement de la puissance publique, en France, ne justifie aucunement une telle politique publique. En outre, nous montrons au moyen d’une simulation "var" qu’une réduction de -1% des dépenses publiques françaises en 2013 induirait vraisemblablement un accroissement d’un million de chômeurs supplémentaires en deux ans, tout en augmentant in fine la dette publique. Cette simulation confirme notre diagnostic principal selon lequel c’est aujourd’hui la trappe à liquidités déflationniste qui menace l’économie française, dans le sillage du scénario japonais.”
RépondreSupprimerVoir l’article complet :
http://www.gaelgiraud.net/wp-content/uploads/2013/11/dette_publique-4.pdf
Propagande. Les études statistiques sur plus de 40 ans sur 17 pays de l'OCDE démontrent que l'emploi Public (intrinsèquement la dépense Publique) et non créateur de valeur, détruit l'emploi Privé créateur lui de valeur avec un ratio moyen de 1 création pour 1.5 destruction.
SupprimerAvec 57% de notre richesse absorbée par l'Etat, nous en sommes en France la parfaite illustration.
Le retour de la nation grecque.
RépondreSupprimerLundi 16 février 2015 :
L’Eurogroupe s’achève par un « clash » avec Athènes.
On s'attendait à un nouvel Eurogroupe interminable après celui de mercredi 11 février, qui s'était terminé par un fiasco, après tout de même sept heures de négociations… Lundi 16 février, ce nouveau rendez-vous, prétendument « de la dernière chance », entre ministres des finances de la zone euro pour résoudre le problème de la renégociation de la dette grecque avec le gouvernement Tsipras, de la gauche radicale, n'a duré que quatre heures, et s'est achevé par un « clash ».
http://www.lemonde.fr/crise-de-l-euro/article/2015/02/16/l-eurogroupe-s-acheve-par-un-clash-avec-athenes_4577661_1656955.html
Que les Allemands quittent en premier l'euro, qui a tant servi leurs intérêts, ne manquerait pas de sel...
RépondreSupprimerVoici une petite analyse:
RépondreSupprimerhttp://www.lacrisedesannees2010.com/2015/02/grece-souveraine-contre-bce-allemande-qui-va-l-emporter.html
http://www.lacrisedesannees2010.com/2015/02/la-petite-grece-viendra-t-elle-a-bout-de-l-allemagne.html
Merkel c'est la CDU, pas la CSU.
RépondreSupprimerle parti d'Angela Merkel n'est pas la "CSU" (centre droit union chrétienne sociale de Bavière, mais la "CDU": l'union des chrétiens démocrates (parti de Kohl autrefois) ;
RépondreSupprimerla CSU forme une coalition avec la CDU et le SPD (socialistes)
L'Europe concentre tous les travers de la globalisation. Elle les exacerbe.
RépondreSupprimerMais il faut d'abord comprendre, selon moi, l'origine de la puissance contre laquelle on doit se battre. Il y a eu une alliance objective, presque une symbiose spontanée et honteuse, entre l'universalisme chrétien, l'internationalisme gauchiste et la globalisation.(capitalisme devenant ultra-libéral)
L'Europe est le cœur du christianisme, certains pays comme la France sont au cœur du gauchisme (aves ses métastases droits-de-l'hommistes, tiers-mondistes) l'Europe est le "fayot" de la globalisation.
La France, l'Allemagne ont honte de leur passé. D'où leur attitude masochiste.
Les dernier des Horaces a vaincu les 3 Curiaces diversement blessés en les affrontant séparément. Je pense qu'il faut distinguer et attaquer les trois systèmes de pensée spécifiquement et séparément pour les vaincre.
Jean-louis