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" Ils sont énormes...." |
Face
à une situation aussi inédite que le Brexit, qui verra pour la
toute première fois un pays membre quitter de l'Union, il était
normal que le Parlement européen, haut lieu de la démocratie et de
la représentativité communautaire, désigne des hommes neufs pour
négocier avec Londres.
L'incertitude,
le nécessaire pragmatisme dont il faudra faire preuve pour gérer le
départ anglais interdisait en effet que l'on mandate des
responsables de ce qu'il faut bien appeler, si l'on est un minimum
lucide, le fiasco de l'Europe telle qu'elle est.
C'est
pourquoi l'équipe dédiée devrait en principe se composer des
eurodéputés suivants :
-
Guy Verhofstadt, le président du groupe ALDE (Alliance
des démocrates et des libéraux pour l'Europe). Pour un Brexit, il
fallait bien ça : un fédéraliste. En 2001, l'homme a en effet
présidé le Conseil européen de Leaken qui a lui même lancé la Convention sur l'avenir de l'Europe. Laquelle convention a rédigé
le projet de Traité constitution européenne (TCE). Bref,
l'homme de la situation.
-
Elmar
Brok. Il
était quant à lui président du groupe PPE au sein de la même
Convention sur l'avenir de l'Europe. Après le rejet de projet de
Constitution par la France et les Pays-Bas en 2005 et alors qu'il fallait rédiger un nouveau traité pour
le remplacer, Elmar Brok fut des eurodéputés membres de la CIG (Conférence intergouvernementale) chargée de rédiger ledit
nouveau traité. En même temps, c'est un peu normal qu'il ait tout
fait, puisqu'il est député européen depuis.... juin 1980. Ce qui
ne nous rajeunit pas.
-
Roberto Gualtieri, le président de la Commission des affaires
économiques et monétaires du Parlement européen. Comme l'économie
et la monnaie sont précisément les choses qui marchent le mieux en
Europe, ça tombe plutôt bien.
A
noter que les trois eurodéputés, Verhofstadt,
Brok
et
Gualtieri ont l'habitude de travailler ensemble. En effet, il s'agit précisément de l'équipe qui a œuvré à concocter le Pacte budgétaire européen (ou TSCG). Celui qui invite les pays membres de
l'UE à inscrire une « régle d'or budgétaire » au
frontispice de leurs principes constitutionnels.
Ça
s'invente pas, tout ça, quand même.
On ne change pas une équipe
qui perd.