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"Un jour, un nouvel ami " : tel pourrait-être le sous-titre de mon autobiographie si je me décidais à l'écrire dès ce soir et à sub-intituler tout de go. Hier, en effet, je faisais la connaissance d'un être fascinant en la personne de Zoé, "l'agent conversationnel" de Gazdefrance.
Aujourd'hui, alors que je m'appliquais à lire de très discourtoise manière par dessus l'épaule musculeuse de mon voisin de métro, je découvris, interdite, l'objet de son intérêt, qui devint immédiatement celui de ma perplexité. Car, associée au titre "à chacun son homoncule", voici l'image que j'entrevis :
Lui, c'est l'homoncule, autrement dit, c'est vous et moi. Enfin...surtout vous, si j'en juge par quelques détails qui, sans être saillants, n'en demeurent pas moins caractéristiques. Cet homocule, autrement appelé "homonculus de Penfield", reflète le fonctionnement de notre cortex...
Ce n'est pas moi qui le dit, c'est Wilder Penfield, neurologue de son état, et pratiquant la "somatotopie fonctionelle" à ses heures. En effet, cet humanoïde est le reflet du lien plus ou moins direct entre le corps et le cerveau. Pour faire simple, les parties du corps les plus volumineuses sont celles qui sollicient avec le plus d'ardeur l'organe générateur de notre belle intelligence.
La taille tout à fait extraordinaire des mains me semble être la marque de fabrique de notre commune humanité. Quel autre mamifère, en effet, utilise autant que nous ses jolies mimines ? Par ailleurs, songez tout ce qu'on peut faire avec icelles. Les mains sont à la fois l'outil qui sert à la caresse et celui nécessaire à la giffle ou à l'étranglement. Elle sont utiles à tout : à rudoyer un fâcheux en le fessant sans ménagement, et à consoler un enfant en recueillant au bout du doigt la larme fraîche qui roule sur sa jolie joue rose.
La tête est grosse, ce qui tend à prouver que nous appartenons bel et bien à la ditinguée lignée des homo sapiens. Ainsi, le siège de notre entendement est-il bien plus développé que ceux, respectifs, de nos vaines passions et vils appétits, qu'il s'agisse du coeur ou du ventre.
Cet homocule, pour attendrissant qu'il soit, me semble pourtant présenter une anomalie certaine. La bouche paraît hypertrophiée, si on la rapporte à la taille de la cervelle. Plusieurs diagnostics se proposent à qui prend le temps d'y réfléchir, dont l'un me semble particulièrement crédible. En voici un, ma fois, qui pense surtout avec sa langue : cet homocule est celui d'un acteur, d'un chanteur ou d'un candidat à l'election présidentielle.
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Vous me rappelez, Chère Coralie, ma prof de philo. Elle m'avait ébloui en citant Aristote : « L'homme pense parce qu'il a une main ». Depuis, j'ai appris que parfois l'homme pose plus sa main sur une panse que sur une pensée, mais je garde un souvenir ému des aires psycho-sensorielles qu'on explorait alors.
RépondreSupprimerjpa
Ce peut être aussi un colleur de timbres à l'ancienne.
RépondreSupprimerAh! L'Homo Sapiens... Le politiquement correct a tué son successeur plus évolué, le Sapiens Sapiens. Peut-être cette décision est-elle un peu Cassandre: dans quelques décennies il semblera étrange qu'on ait pu nous croire évolués!
RépondreSupprimerQui se souvient du temps ou officiaient, au sein de nos administrations, des préposés au collage de timbre?
RépondreSupprimerCes agents publics (catégorie C) léchaient et collaient vaillamment toute la journée, un peu comme les poinçonneurs de ticket du métropolitain.
Ces emplois offraient certes peu de perspective d'évolution de carrière, mais ils exigeaient peu de qualifications, et n'étaient pas délocalisables.
Hélas, un jour funeste, la commission européenne décida que lesdits colleurs de timbres ne participaient pas à "l'exercice de la puissance publique" et, par conséquent, que leur profession devait être ouverte à la concurrence.
Fin des agents-timbreurs de première catégorie.
Encore un mauvais coup de la construction européenne!