A force
d’entendre parler tous les jours de « rapport », moi,
ça m’émoustille. Déjà, avec le « rapport Gallois » :
je frétillais doucettement. Mais avec le « rapport Jospin »,
je suis sur des charbons ardents. Ce doit être l’audace de
l’Ayraultisme : deux rapports par semaine, pas moins.
D’ailleurs,
les rapports, c’est tellement bon qu’on devrait en faire une
fête. Après tout, il existe des « journées mondiales enfaveur de l’émail dentaire », des « journées européennes
pour l’optimisation du pansage du crin de poney », des
« journées nationales de lutte contre la varicelle
asymptomatique ». Pourquoi ne pas créer une « journée
de la remise officielle du rapport lénifiant rédigé par une
commission ad hoc » ?
En début
de semaine – je le rappelle pour ceux qui étaient ponctuellement
morts, qui faisaient un stage « jungle » à Manaus ou qui
écopaient aux States le reliquat de la tempête Sandy –
nous était dévoilé le rapport Gallois relatif à la compétitivité.
Aussitôt, Arnaud Montebourg, n’écoutant que son désir de faire
vivre l’imprimerie Made in France proposait cette
chose insolite : « j’ai suggéré au Premier ministre
d’en faire un livre de poche pas cher pour que tous les Français
puissent le lire ».
Las, le
ministre oublie que ce rapport est en ligne sur le ouèbe, qu’il
appartient à la Documentation française d’archiver les rapports
publics et que ceux-ci sont généralement disponibles au bout de ce
lien : CLICK.
C’est à
présent au tour du rapport Jospin d’être livré aux quolibets
faciles d’une opinion publique ingrate et à la vindicte imbécile
de commentateurs acerbes. 131 pages et 35 propositions, c’est ce
que propose Lionel Jospin pour tâcher de « rénover la vie
publique », qu’il connait si bien pour l’avoir
définitivement quitté en 2002, comme chacun sait.
Interdiction
du cumul des mandats, introduction d’une dose de proportionnelle
aux législatives, réforme des parrainages pour l’élection
présidentielle, le « Grand Retiré » et sa commission
impeccablement paritaire - tellement plus sexy qu’une banale
commission ou mission d’information parlementaire avec plein d’élus
du peuple dedans – y sont vraiment allés forts en matière de
propositions…qu’on n’attendait pas du tout. On demeure
toutefois surpris que l’ancien Premier ministre n’ait pas proposé
l’abolition du suffrage universel direct, lui qui en fut, en 2002,
un très grave accidenté, à cause notamment de la candidature
dissidente de Christiane Taubira, car c’est toujours à cause des
autres.
On ignore
à cette heure si Montebourg proposera de mettre bout à bout tous
ces rapports, qui pourraient, à bien y réfléchir, constituer un
recueil fort dense. On pourrait même publier le total en collection
Pléiade, vu qu’ils ont justement une rubrique « textes
sacrés ».
A titre
personnel, je me réjouis de cette perspective, et je pense que cet
ouvrage sera du meilleur effet dans ma bibliothèque, entre La
France peut s’en sortir ! de Jean Arthuis et Michel Sapin,
et l’émouvant La lettre perdue, le bouquin intimiste de
l’abbé Hirsch.
Lire et relire :
Si tu avances et tu cumules... CLICK
"Choc de compétitivité" : vous voyez le rapport ? CLACK
François Lenglet m'a fait un choc...de compétitivité CLOCK
Il y va des rapports comme des sondages, beaucoup d'entres nous seront baisés.
RépondreSupprimerCa c'est de la reflexion de haute volée je trouve. ^^^^
SupprimerBeaucoup de rapports pour le redressement productif, ce n'est plus un gouvernement, mais une partouze.
RépondreSupprimerDSK doit rager de ne pas être à l’Élysée.
RépondreSupprimerQuand on a voulu gouverner on gouverne.
On ne s'abrite pas derrière des rapports.
Ou alors on laisse gouverner les rapporteurs.
Il y a aussi beaucoup de commissions avec ce gouvernement, petites et grosses.
RépondreSupprimerTout ça reste très en dessous de la ceinture budgétaire.