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lundi 11 juin 2012

Quelles conclusions tirer de la défaite de Mélenchon ?




A Hénin-Beaumont, Jean-Luc Mélenchon a perdu son pari. Il n’est arrivé qu’en troisième position derrière Marine le Pen, qu’il était venu défier sur ses terres, et derrière le socialiste Philippe Kémel. « Méluche » a pris acte, hier soir, de sa défaite, à l’occasion d’un discours où on lui découvrit un visage accablé qu’on ne lui connaissait guère.

Lorsqu’il a décidé d’être candidat dans la « circo 6211 », Mélenchon a été accusé de tout, et, en premier lieu, d’être devenu « accro » aux caméras et aux micros. Si tel était le cas, il l’aura payé cher. Au terme d’une campagne féroce, son image d’homme radical, voire incontrôlable, s’est affermie. Des faux tracts aux noms d’oiseaux, et jusqu’à l’incident ayant eu lieu dans un bureau de vote de Méricourt, les « deux Fronts » se sont jetés l’un contre l’autre avec une grande violence. Or les électeurs du Front national tendent à lui pardonner ses excès. C’est même souvent cela qu’ils lui demandent : de l’intransigeance et de la dureté. Las, ce n’est pas ça qu’attendent les électeurs de gauche. Aussi ont-il préféré le candidat « normal » Philippe Kémel au turbulent Mélenchon.

On a aussi vu, dans la démarche de l’ancien présidentiable, une volonté de jouer un « troisième tour » face à Marine Le Pen, qui l’avait largement devancé au soir du 22 avril. C’est en effet très probable. Hélas, chez Mélenchon, l’audace a primé la lucidité politique. En s’enferrant dans un antifascisme romanesque, le candidat courrait à l’échec. Car il ne suffit plus de scander « F comme fasciste, N comme nazi » ou de tonner « no pasaràn » pour convaincre les électeurs de Marine Le Pen de se détourner d’un FN dont la démarche de « dédiabolisation » s’avère un succès. En faisant de la lutte contre le FN son principal argument, Mélenchon ne fait que rejoindre, finalement, le très bourgeois journal Libération, qui titrait encore récemment au sujet du Rassemblement bleu Marine : « néo, mais fachos ».

Sauf qu’à Hénin-Beaumont, on est sans doute bien moins perméable aux postures de la gauche morale qu’on ne l’est dans le XI° arrondissement de Paris. Dans ce Pas-de-Calais désindustrialisé, le discours eurosceptique, anti-mondialisation et protectionniste de Marine Le Pen fait mouche. Au point que le vote FN y est devenu – il faudra bien s’y faire – un vote d’adhésion plus qu’un vote de rejet.

Quant au discours anti-immigrés il séduit un public ayant subi dans sa chair l’impitoyable concurrence qui se joue sur le marché de l’emploi. Davantage, en tout cas, que les déclarations certes généreuses, certes humanistes, mais fort peu pragmatiques d’un Mélenchon dont l’appétence pour la libre circulation des personnes n’est finalement qu’un avatar gauchisé de la doxa libérale. Dans Le Nouvel Observateur, Laurent Joffrin l’exprime en ces termes : « un candidat qui proclame à tous vents que l’immigration ne pose aucun problème ne saurait remporter un grand succès auprès des ouvriers et des employés, qui craignent la concurrence d’une main d’œuvre sous-payée et corvéable à merci ».

Ajoutons à cela que le « folklore » ouvriériste du Front de gauche, dans ce Nord échaudé par un réel très dur, ne prend plus. Il ne suffit plus d’invoquer le Germinal de Zola ou d’entonner « au Nord, c’étaient les corons » pour convaincre. Les enfants de mineurs savent que le passé ne reviendra pas. Ils attendent donc des politiques qu’ils leur proposent un avenir ou, a minima, qu’ils prennent en compte leur présent. Membre du collectif « Gauche populaire », Denis Maillard l’explique fort bien: « l'ouvriérisme nostalgique sans lien avec le contexte économique et les réalités de la mondialisation, notamment en ce qui concerne l'immigration, conduit à un échec dans les milieux populaires (…) se faire photographier sur fond de terril, c’est passer à côté de ce qu’est le travail aujourd’hui (…) une nouvelle économie est née également, avec de nouvelles pénibilités : toute une économie de services avec des travailleurs, souvent pauvres, qui sont considérés comme des employés par la nomenclature de l’INSEE alors qu’ils sont en réalité de vrais ouvriers des services ».

Jean-Luc Mélenchon, pourtant, aura fait montre d’un réel panache. En choisissant une circonscription où rien n’était assuré, il aura fait, comme le dit Eric Dupin, une « courageuse erreur politique ».

En outre, l’homme n’est pas de ceux qu’on a besoin de supplier : il a concédé sa défaite très vite, et reconnu la légitimité de Philippe Kemel, tout comme il avait appelé à « faire battre Sarkozy » au soir du premier tour de la présidentielle, sans ambiguïté et sans rien négocier. Ce type d’élégance est suffisamment rare pour mériter qu’on y réponde par une élégance équivalente. Aussi le Parti Socialiste aurait-il pu faire un geste, en favorisant l’élection de Mélenchon. Ce dernier, en plus d’un tribun exceptionnel, aurait été un aiguillon utile pour la gauche au sein du Palais Bourbon.

Toutefois, au terme d’une présidentielle en demi-teinte et d’une campagne législative ratée, force est désormais de l’admettre : on ne combat le Front national ni par l’injure disqualifiante, ni par la réactivation d’une mythologie de gauche faite de drapeaux rouges, d’Internationale, et de scansion de slogans de type : « d’une rive à l’autre de la Méditerranée, nous sommes tous frères ».   

Il faut prendre acte que le vote FN n’est plus un vote de mécontentement mais un vote de conviction, s’interroger sans a priori et sans tabou sur les raisons de son succès et inventer, désormais, les vraies parades. C’est à ce prix que les socialistes, qui détiendront très prochainement tous les leviers d’action nécessaires, pourront transformer ce qui ne sera dabord qu’un succès dans les urnes, en véritable et durable victoire idéologique.

Lire et relire :
Populisme : est-ce que Mélenchon = Le Pen ?  CLICK
Marine Le Pen est une présidentiable scrogneugneu   CLACK
Recension de l'enquête sur le "nouveau" Front national de Sylvain Crépon  CLOCK
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18 commentaires:

  1. Excellente analyse, je trouve. Il n'y a que ce qui concerne l'immigration avec lequel je ne suis pas d'accord. Je pense (et j'espère) qu'on peut encore lier gauche d'intervention sociale et défense des immigrés.

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  2. "C’est à ce prix que les socialistes (...) pourront transformer ce qui ne sera d'abord qu’un succès dans les urnes, en véritable et durable victoire idéologique."

    Mais ils n'en feront probablement rien.

    A cause de l'état d'esprit d'une partie de leurs élus, et de l'"aiguillon" d'EELV, par exemple.
    Ou de leur fantasmes européistes, qui font que la France se jette à la tête de l'Allemagne, alors que celle-ci n'est pas demandeuse au-delà de ses intérêts, et que l'Europe de l'Est (Pologne, Hongrie) est bien décidée à défendre pied à pied ses intérêts.
    Encore une petite ouverture d'Airbus à parité Allemagne/France ? On parlait ce WE, dans la presse économique, de restructurations dans l'industrie de l'armement.

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  3. Pas mal comme analyse et assez objective ce qui est assez rare de la part des socialo-communistes...Sauf peut-être lorsque vous tentez de faire passer cette gauche radicale aux méthodes fascistes comme une gauche morale.

    Mais oui vous avez compris que maintenant la vraie fracture sera entre les européistes béats et les défenseurs de la souveraineté nationale donc populaire! Ce n'est pas en s'en remettant aux technocrates internationalistes et mondialistes que l'on protégera le peuple français de sa destruction. Non au capitalisme! Nous au libéralisme! Non à l'internationalisme communiste! Non à l'européisme mondialiste! Vive la France libre et indépendante! C'est clair non?

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  4. "Ce dernier, en plus d’un tribun exceptionnel, aurait été un aiguillon utile pour la gauche au sein du Palais Bourbon. " Utile pour la gauche,certes, mais laquelle ?

    "C’est à ce prix que les socialistes, .... pourront transformer ce qui ne sera dabord qu’un succès dans les urnes, en véritable et durable victoire idéologique". Pouvons nous compter sur le seul parti socialiste
    pour changer les choses et faire d'une victoire dans les urnes, une victoire idéolique."
    Pour ma part non, et attendons nous dès lors à un retour d'une droite extrème renforcée d'un F.N racoleur que seul le FDG combattras avec des erreurs de stratégies sans doute mais avec conviction.

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  5. D'accord à une exception: Mélanchon récolte aussi les fruits (ou les foudres) de sa campagne anti-PS. Difficile d'espérer un retour d'ascenceur après, le retour de baton est plutôt logique.

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  6. TOUTE la classe politique, de la droite au front de gauche, refuse de mettre ...en cause les institutions politiques et financières gardiennes juridiques et politiques de la finance internationale (FMI, Banque Mondiale, BCE, UE, Euro) ...
    ... "TOUTE la classe politique ?" ... non pas vraiment ... en réalité sur cette question fondamentale, ultra stratégique, toute la classe politique, des partis de droite aux PCF, laissent le champ libre à l'extrême droite ...

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  7. une des rares analyses qui me semble avoir assez de recul et ne pas baigner dans cette analyse facile et souvent fausse du type « néo, mais fachos ». Analyse si simple et qui surtout bien loin, à mon avis, de poser et surtout de répondre, aux questions humaines et idéologiques que posent les derniers résultats électifs (hum pas sur que cela se dise mais j'espère que c'est compréhensible....).
    Bref, je suis quasiment entièrement d'accord avec ce texte :)
    Au plaisir de vous (te) relire !

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  8. Mélenchon s'est viandé dans la 6211 parce qu'il n'a pas été suffisamment anti-système. Pourtant y avait de quoi faire. Dit autrement, il a été trop sincère : ça reste un socialiste connement attaché à l'Europe que dans le coin quasiment tout le monde exècre, des ouvriers aux agriculteurs en passant par les petits commerçants. Sans parler des chômeurs.
    Déjà que le parachutage lui-même était une connerie monumentale - te connos nin chés mines min garchon...
    Et puis il ne s'est pas assez mis en rupture avec le PS alors que localement tout le monde en a ras-le-bol, y compris de vieux sympathisants et militants, et veulent en finir avec le système féodal Kuch / Perch. Mais bon, vu que, parachuté, il resserrait mécaniquement les rangs PS face à l'intrus, c'était pas gagnable.
    Le clou final dans son cercueil il l'a enfoncé lui-même en appelant (10 secondes après avoir les avoir traités d'incapables !) à voter pour Kemel, PS élu avec les voix de la droite à Carvin. Misère du socialisme. Et dire qu'il y a des communistes pour lui trouver des circonstances. Petites cervelles.

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  9. [suite du précédent]
    j'ai oublié : le report mécanique (toujours, on est pas fils d'ouvriers pour rien) des voix FdG sur Kemel au 2e tour n'est d'ailleurs pas acquis. On verra.

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  10. Effectivement, Méluche est un révolutionnaire d'opérette complètement étranger aux travailleurs. Cette analyse est juste: les cris de vierges effarouchées des bobos de gauche et de droite sur le "fascisme" sont d'une ridicule achevé et traduise chez leurs auteurs une méconnaissance totale du fascisme, dont l'expression visible est le règne des bandes armées dans les rues pour tabasser les opposants, le tout emballé dans une idéologie romantique du retour aux origines. De ce point t de vue, il n'y a qu'un vrai "facho": le Front de gauche et Mélenchon.

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  11. Ben mon Claude, des bandes armées y commence à en courir pas mal sur la lande. Pour le moment ça s'entraîne combat de rue, survie et paint-ball, ça course parfois quelques zouaves bronzés on pas qui sont au mauvais endroit au mauvais moment. Pour l'instant c'est + ou - undèregrounde, mais je peux te dire que bandes armées il existe, et pas qu'un peu. Et c'est pas les gentils profs néo-FdG qui en font partie, mais de vieux skins encore balèzes et leurs jeunes recrues.

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  12. Je suis d'accord sur certaines de vos remarques, le discours sur l'immigration du Front de Gauche est pour moi bien trop libéral, alors qu'un antilibéralisme de gauche, socialiste, a de bonnes raisons de s'opposer à l'imaginaire mondialiste libéral du nomadisme planétaire, qui détruit la sociabilité primaire à la base même de l'idéal socialiste (voir Michéa).

    Pour autant, il ne faut pas exagérer non plus. Joffrin qui donne des leçons d'antilibéralisme, c'est pas un peu l'hôpital qui se fout de vous savez quoi? M'fait marrer tout ça. La canaille médiatique désormais se répand avec une jouissance infinie sur la défaite de Mélenchon, et après on vient nous dire que Le Pen est la "candidate anti-système"? Ha! C'te blague. Ces gens sont bien contents de la voir au deuxième tour, en particulier les anti-fafs du dimanche sauce nouvelobs/libé.

    Je ne suis pas d'accord par ailleurs avec votre critique de "l'ouvriérisme de Mélenchon". Premièrement, le FDG est le premier mouvement à parler de précariat, de ces "ouvrières des services" comme vous dites, de ces précaires qui foisonnent dans la fonction publique et de ces "working poors" qui pullulent dans le privé. C'est ne pas tendre assez l'oreille que de ne pas l'entendre - mais pour cela encore faut-il ne pas en avoir une vision déformée par le médium de l'instantané et du néant qu'est la TV. Deuxièmement, la stratégie de Mélenchon n'est pas bêtement et sottement ouvriériste, à la façon d'un bourgeois illuminé et révolté sans prise et emprise sur le présent. C'est au contraire une stratégie parfaitement réfléchie, populaire et révolutionnaire de reconstitution d'une identité de classe. Je n'ai pas besoin de vous citer les nombreux papiers sur la perte d'identité de la classe populaire, meilleure amie de l'imposition du libéralisme. Sans histoire, sans passé, pas de futur! L'identité de classe, avec l'identité nationale, est l'enjeu culturel principal de la gauche contemporaine. On ne fera rien avec un amas de prolos atomisés, dépolitisés, monades flottant au gré des envies du marché et de la société du spectacle, dont l'identité collective se résumerait au JT de Pernault et à la consommation de masse. Le travail du Front de Gauche, dont ces références au passé ouvrier que vous persiflez allègrement ici, a été de remettre de la profondeur, de la distance, de la transmission et donc de la politique, dans le "peuple social" pour reprendre notre ami Bouvet. Ce n'est pas mettre un signe égal que de faire un lien avec le passé, c'est le principe de la transmission d'un héritage culturel. Pourquoi résumez cela à la Nation? La gauche ne se définit pas uniquement par celle-ci. Le patriotisme ne veut pas dire qu'il vous faille vous vêtir d'une mantille ou vous comporter en bourgeoise du XIXe. C'est un rapport au passé, une identification à celui-ci, et non une imitation. C'était le rôle du PC il fut un temps.

    Bien à vous,

    Galaad

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    1. C'est bien joli de parler du travail du FdG, que du reste je trouve nécessaire et qui a déjà été commencé lors de la présidentielle, mais ce qu'on a surtout vu pour cette législative c'est le combat de gladiateurs dans la boue héninoise. Gagnante : la Le Pen, parce qu'elle laboure la fange créée par le PS et y sème sa merde depuis 10 ans, alors que tonton Mélenchon n'avait comme troupes de choc pour refaire ce retard que les restes du PCF62 et quelques gentils profs PG.
      Comme disait ma grand mère, "fallot y pinser avint"

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  13. Le simple fait qu'un ex sénateur franc-maçon qui bouffe à tous les râteliers depuis 30 ans se présente comme "candidat anti-système" est pour ainsi dire hilarant. Presque aussi ridicule que les portraits de Jean Moulin brandis ou les "non passaran" scandés par quelques excités du FdG parisien sur les marché d'Hénin-Beaumont. C'est probablement cet anti-fascisme d'opérette face à un ennemi imaginaire qui a coûté à Mélenchon la victoire que, de toute façon, il ne méritait nullement.

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  14. Je ne suis pas du tout d'acord avec ton texte. Ne pas voir que le danger raciste est maintenant à l'UMP est ahurissant. Le FN représente des pauvres qui ont des excuses, comme tu l'indique ici-même. Etant donné l'aggravation de la situation sociale et culturelle, et le changement de discours de ce parti, la menace qu'il porte a reculé. Quand un parti de l'élite, élu par des classes aisées, passe au rejet de l'autre, là, on peut vraiment avoir peur. Pour neutraliser le FN, il suffit de revenir au plein emploi avec des revenus du travail décent mais l'UMP?
    Jard

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  15. "Quant au discours anti-immigrés il séduit un public ayant subi dans sa chair l’impitoyable concurrence qui se joue sur le marché de l’emploi. Davantage, en tout cas, que les déclarations certes généreuses, certes humanistes, mais fort peu pragmatiques d’un Mélenchon dont l’appétence pour la libre circulation des personnes n’est finalement qu’un avatar gauchisé de la doxa libérale".

    Autant j'apprécie la gauche populaire, autant je commence à leur trouver un poil de mauvaise foi sur l'attitude des électeurs du Front National sur ces sujets. Peut-on vraiment dire qu'à Hénin Baumont, l'attitude anti-immigrés qui vise surtout les français de parents immigrés originaires d'Afrique du Nord soit liée à "la concurrence sur un marché du travail"? Ceci alors que la plupart des concernés sont autant au chômage que et touchés par la desindustrialisation que les électeurs du Front National? Il y'a une bonne dose de racisme que l'on ne peut et ne doit nier. CS'il faut regarder la vérité en France, comme le réclament la Gauche Populaire, regardons là en face. Que les tracts de Marine Le Pen ne soient d'ailleurs pas évoqués dans l'article de Coralie m'en bouche carrément un coin.e ne sont plus les actes d'une minorité de délinquants qui sont visés mais la seule présence de certaines personnes qui posent problème à certains. Cf MARINE LE PEN qui dit que ce ne sont que les "maghrébins" qui votent Mélenchon.

    L'analyse de Delaume déja entendue sous la plume de Bouvet est ici répetée sans aucune réelle analyse de la situation à Hénin Baumont.On a parfois l'impression qu'elle prend les faits pour les forcer à entrer dans sa grille de lecture.

    La défaite de Mélenchon est ici moins liée à des questions idéologiques, qu'à une question politicienne: déja il atteint 20% (score dont le PC ne rêve même plus dans le Nord) en trois semaines de campagne, ensuite sans une candidature socialiste, il serait au même niveau que Le Pen. La faute de Méluche dans son antisocialisme désormais primaire a été de ne pas négocier avec le PS pour une candidature unique face à MLP.
    Sinon j'attends toujours les propositions de la Gauche populaire pour lutter contre l'"insécurité culturelle". A part taper sur la gauche bobo-mondialiste-immigrationniste,il y'a pas grand chose.Par exemple, quand il faudra convaincre ceux qui ne se sentent pas représentés par une Equipe de France où il y'a trop de noirs; quand Marine Le Pen après la victoire du relais Français du 100M ne fécilite que Christophe Lemaitre, quand il faudra choisir entre soit financer la construction de lieux de culte ou favoriser l'autofinancement par des fondations salafistes....vaste programme!

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    1. Dites donc, cher anonyme, j'espère que vous plaisantez ?

      Je n'ai jamais parlé des faux tracts du FN ? J'y ai consacré un article entier, ici-même, et dans Marianne2.

      Je n'analyse pas la situation à Hénin-Beaumont ? J'ai fait ici (et dans Marianne2) une recension du livre de Sylvain Crépon qui consacre à cette ville ue bonne part de son ouvrage, puis j'ai réalisé une interview de l'auteur : cherchez dans les archives du blog.

      Je vous passe la quinzaine de textes rédigés sur l'arène nue au sujet du FN, en particulier le dernier, dans lequel je tâchais d'expliquer comment l'UMP était peu à peu en train de faire tomber les digues avec le Front national, ce que nous constatons depuis deux jours de manière on ne peut plus claire.

      Alors libre à vous de considérer que je n'en ai pas dit ou fait assez, mais vous, qu'avez vous fait ?

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  16. Je reprends une partie de votre texte :"Quant au discours anti-immigrés il séduit un public ayant subi dans sa chair l’impitoyable concurrence qui se joue sur le marché de l’emploi. Davantage, en tout cas, que les déclarations certes généreuses, certes humanistes, mais fort peu pragmatiques d’un Mélenchon dont l’appétence pour la libre circulation des personnes n’est finalement qu’un avatar gauchisé de la doxa libérale."


    A ce propos , je vous invite tous à lire Jean Claude Michéa .

    «  C'est ce qui explique , par exemple , qu'au lendemain des dérapages incontrolés d'un Claude Guéant -au début de l'année 2011 -on ait pu voir « coup sur coup » Christine Lagarde , Laurence Parisot , Jean-François Copé et le patron de la Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises » (autrement dit les véritables gardiens du temple libéral ) venir discrètement reprocher au ministre de l'Intérieur d'avoir joué avec le feu et lui rappeler fermement « que ses déclarations sur la diminution de l'immigration ne tenaient pas debout d'un point de vue économique » (Le Canard enchaîné du 13 avril 2011). Que si ,par conséquent, de tels propos venaient à être pris à la lettre par l'électorat populaire , on risquerait aussitôt de compromettre les bases mêmes d'une économie capitaliste compétitive pour laquelle ( comme Marx l'avait déjà établi dans le Capital en étudiant le rôle décisif de l' « armée industrielle de réserve » ) le maintien d'une immigration permanente (et si possible clandestine) est devenue – avec la mondialisation- une véritable question de vie ou de mort (a). Il est vrai que , sur ce sujet pour lui crucial , le Medef sait qu'il pourra toujours compter sur le soutien indéfectible du brave Besancenot et de toutes les ligues de vertu « antiracistes et citoyennes » dont la lecture de Marx n'a jamais été la tasse de thé.

    début de la note (a) : Ce point est désormais si fondamental pour la survie du capitalisme globalisé que ,dès le 17 avril 2011, le Monde jugeait nécessaire d'offrir une page entière à Laurence Parisot ( qui s'est d'ailleurs toujours définie -et à juste titre – comme « rocardienne » ) pour lui permettre de lancer son appel à rester un pays ouvert , qui tire profit du metissage.

    ( Jean Claude Michéa -Le complexe dOrphée fin de la page 45- page 46) .

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