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jeudi 16 février 2012

Sarkozy : France d'en bas ou France dans l'eau ?


Qui consulte régulièrement le blog de l’écrivain Jérôme Leroy est nécessairement familiarisé avec la notion de « communisme balnéaire », cette version sexy du communisme en vertu de laquelle « c’est au nom de la beauté de ce monde-là que nous brûlerons les banques et les agences de notation ».

Ce qu’on connaît moins, en revanche, c’est la « droite maritime », cette dextre traditionnellement dure ou récemment durcie, qui aime à provoquer des tempêtes dans des verres d’eau à force de polémiques superfétatoires, ou à noyer le poisson en des termes parfois nébuleux, tant sur le fond que sur la syntaxe, comme en témoigne cette déclaration de Nicolas Sarkozy dont la solennité fera date dans l’histoire de la V° République : « oui, chui candidat à l’élection présidentielle »[1].

La « droite maritime », nous la découvrîmes initialement par le truchement de la « vague bleue Marine ». Rappelez-vous le premier opus de Marine Le Pen, A contre flots, dont la couverture nous montrait la blonde candidate, le regard surplombant la houle et fixant sans ciller un horizon sans entrave :


A quelque mois de la présidentielle, Marine Le Pen reprend la plume, et continue de filer la métaphore des embruns au goût de sel, du vent d’Ouest et de la pêche au congre. Sur la couverture de Pour que vive la France, on la découvre martiale et marmoréenne, très imprégnée du sens de l’Etat et prête à endosser les plus hautes responsabilités, comme en témoigne sans ambigüité l’image figurant ci-dessous :




Cependant pour les rabat-joie qui viendraient à hasarder qu’une femme hilare, swinguant pieds nus sur la plage, ça ne fait « pas tellement Président », je vous engage à jeter un œil à l’affiche de campagne du candidat Sarkozy.

Franchement, ça vous évoque quoi, à vous, un type en costard-cravate au bord de l’eau ? Désire-t-il incarner la France « qui sombre », « qui plonge», « qui va à vau-l’eau » ? Souhaite-t-il évoquer un « bateau ivre », un « vaisseau fantôme », un « galion ensablé » ? Ou ambitionne-t-il, plus simplement de souligner son tropisme transatlantique, habituellement si discret ?


En tout cas, voilà de quoi claquer le beignet à ceux qui accusent notre chef de l’Etat de « chasser sur les terres du Front national ». En fait, ce n’est pas vrai du coup : il se contente de nager dans les mêmes eaux.

Avec le risque que l’on sait, surtout si la mer est d’huile : au fond, tout au fond sur la photo - vous ne le voyez pas encore mais il est bel et bien là – arrive à vive allure…. un capitaine de pédalo.


[1] « s’pèce de bouffonne de ta race » aurait-il pu ajouter à l’endroit de Laurence Ferrari, qui présentait le journal le soir de l’annonce présidentielle.

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4 commentaires:

  1. Et je le répète ici : "La France Forte" est l'anagramme de " Carla : "Effronté !" ", ce qui laisserait sous-entendre que la première dame de France désapprouverait son mari dans sa candidature, qui sait ?

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  2. portrait à gauche, regard vers la droite dans l'horizon vide d'une mer calme en période de tempête... Personnellement je ne trouve pas ça rassurant.

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  3. "vive la saucisse de france forte" est définitivement mon slogan de paté de campagne préféré.

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  4. La France d'en bas ou la France dans l'eau ? C'est ballot
    " L’expression « C’est ballot » vient du mot ballot désignant la France empaqueté (sorte de baluchon), un individu dont on dit qu’il est ballot est comme un ballot dénué de réflexion et balloté à droite et à gauche dans son cheminement sans paraître y prendre part. "

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