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A mesure qu'arrivent les premières griffures de l'âge comme autant de rides, ridules et ridelettes se formant au coin du nez, on se met à "vieuxconniser". Ce faisant, on commence aussi à culpabiliser. On s'interroge en effet : "suis-je devenue rabat-joie?", "ai-je perdu mon sens de l'humour", "toute légèreté m'a-t-elle définitivement abandonnée" ?
Tenez ! C'est exactement ce que j'ai ressenti la semaine dernière en découvrant le clip créé par de gentils saltimbanques post-modernes à l'occasion de la journée internationale des toilettes. Je me suis demandée, perplexe, si mon second degré s'en était allé pour toujours, avec mes derniers boutons d'acnée et les vestiges écornés de mes illusions perdues. Jugez plutôt :
A bien y réfléchir, j'ai fini par me dire que le problème ne venait ni de moi, ni du laps de temps qui me sépare du jour où mon père, les yeux humides d'émotion parentale, fonça à l'état civil pour y prétendre - sans avoir sérieusement vérifié - que j'étais bel et bien son enfant.
Non. Le problème est tout autre. En fait, le monde est en train de se payer notre tête. La mienne, la votre. J'ai compris ça aujourd'hui en me faisant tutoyer par la Banque centrale européenne, et en me voyant proposer par des personnages de manga grossièrement bruxellisés de "m’asseoir dans le fauteuil de Mario Draghi et de prendre en main la politique monétaire de la zone euro ".
L'objectif ? Lutter contre le "monstre de l'inflation" (bouh qu'il est vilain), et de "maintenir l'augmentation des prix en dessous de la barre des 2%". Démonstration :
Désormais, je ne crains plus qu'une chose : qu'un communicant abâtardi officiant chez Euro RCSG viennent me babiller à l'oreille d'une petite voie sucrée: "toi aussi, viens t'asseoir avec tous tes amis dans le fauteuil du président de la République, et joue à lutter contre le chômage". En effet, "si le chômage dépasse la barre des 10%, le monstre de la pauvreté viendra, et il y aura tout plein de smicards épuisés, de précaires harassés, de travailleurs pauvres sous contrats aidés, et de sans-abris frigorifés".
Ah, mince, j'avais oublié ! Ce jeu là, on y a déjà joué en vrai. Et je crois me souvenir qu'on a perdu.
Lire et relire :
Inflation allemande : terreur atavique ou erreur historique ? CLICK
Papademos, Monti, Draghi, vive la "techno" parade européenne CLACK
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Et je suppose qu'ils vous ont appelée par votre prénom. Parce que, le nom de famille, ça fait très France grisâtre, il faut bien le dire…
RépondreSupprimerLe style de la vidéo de la BCE est en effet d'un ridicule achevé, mais ce n'est là que son moindre défaut.
RépondreSupprimerSon premier vice, c'est le fond. Cette vidéo est en effet une belle pièce de propagande, mais pas au sens où vous l'entendez ; contrairement aux apparences, elle est, non pas anti-, mais bien pro-inflationniste.
En effet, par le jeu de son incarnation en un "monstre", l'inflation y est présentée comme une chose étrangère à l'action de la BCE, contre laquelle cette dernière, la BCE, pourrait "lutter".
Or, en réalité, le "monstre de l'inflation" est, et a toujours été, une pure création d'une banque centrale.
En résumé, si l'on veut réellement "lutter contre l'inflation", il faut lutter contre la banque centrale. Une bonne banque centrale est une banque centrale qui s'abstient d'user du pouvoir de nuisance qu'elle détient. Pour emprunter une image un peu profane, la bonne banque centrale, ce serait celle qui, dans l'univers du Seigneur des anneaux, conserverait l'Anneau (dans l'hypothèse où elle ne serait pas en situation de le détruire), empêcherait les autres de s'en emparer, mais s'abstiendrait elle-même de s'en servir (vous aurez compris que, dans mon image, l'Anneau est en fait la planche à billet).
Voilà comment, par un tour de passe-passe, la BCE arrive, d'une part, à se présenter comme un sauveur alors qu'elle est le danger, et, d'autre part, à créer un courant d'opinion favorable à l'inflation.
J'ajoute que cette vidéo est de 2006 et que, depuis, la BCE s'est largement engagée dans une politique inflationniste.
-Baraglioul
dire que la bce est engagée dans une politique inflationniste me paraît très excessif. Si l'on compare sa politique à celle des autres banques centrales mondiales on réalise qu'elle a beaucoup moins créée de monnaie.
RépondreSupprimerBaraglioul un monétariste ?
RépondreSupprimerInflation des actifs financiers certainement, inflation des prix de biens de conso courante non.