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On ne reviendra pas sur le libdup de l'UMP, qui fit suffisamment gloser en son temps. Featuring "tous ceux qui veulent changer le monde" - et nous constatons chaque jour combien notre monde a changé - il fit inévitablement le buzz sur la toile. Il faut dire qu'on n'avait jamais atteint, jusqu'alors, un tel niveau de ridicule.
Mais c'était sans compter la capacité des caciques de la droite à s'autodétruire sous l'oeil impavide d'une caméra, à l'occasion de performances individuelles dont l'inanité et la vulgarité rivalisent aisément avec le clip des "Jeunes Pops". L'arène nue a recensé pour vous ces grands moments d'orgueil réublicain et de dignité gaullienne.
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Premier nominé, Hervé Morin. On ne sait plus vraiment s'il a rompu -et quand- avec l'UMP, mais il serait dommage de ne pas mentionner le brillant happening dont il est le héros dans la vidéo ci-dessous.
Présentant ses voeux aux adhérants du Nouveau Centre devant un assortiment de casseroles immaculées et rutilantes, l'ancien ministre de la Défense avait expliqué : "mon lieu favori est ma cuisine parce que comme vous le savez, j'aime les bonnes choses, je suis un épicurien. J'aime préparer les repas, et j'aime le bon vin. Bref, je suis français, en quelque sorte".
Il est vrai qu'à reluquer la vidéo de ce "français en quelque sorte", on se pourlèche les babines. Devant cette collection de poellons et autres faitouts vides, on sent bien que Morin invente un oxymore : l'ascétisme gargantuesque.
Ce épicurisme hyper-minimaliste n'est pas sans rappeler la notion de "frigidité nymphomane", magistralement interprétée par une ancienne camarade de gouvernement du roi de la Téfal, comme vous pouvez le constater en vous reportant à la vidéo ci-dessous.
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Soucieuse que nous sommes de ne pas nous répéter, nous vous renvoyons à l'analyse que nous fîmes tantôt de cette belle vidéo. Valérie Pécresse, ministre du Budget en quelque sorte, nous y détaille avec gourmandise les spasmes de ravissement esthétique que lui procure la lecture de "livres de femmes".
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Mais pour son malheur, Valérie Pécresse compte désormais une rivale sérieuse dans la réalisation de "one woman shows" ayant pour vocation d'accéler le processus de mort politique de leurs protagonistes. Car c'est au tour de Nora Berra, cette semaine, de s'auto-immoler par le ridicule en contribuant à une vidéo à la gloire des "Jeunes Pops".
Dans ce petit film, celle qui est en quelque sorte sous-ministre aux zénés, et dont la France entière découvre pour la première fois l'existence et le visage, rattrappe largement l'une de ses prestations précédentes. Elle affirme avec chaleur : "les Jeunes Pops, c'est une vraie histoire entre nous. Il y a quelques années, ils étaient à mes côtés. Ils ont fait campagne pour me faire élire au Perlement européen, ils étaient présents aux régionales, et à d'autres échéances électorales, toujours partants, toujours mobilisés, toujours sur le terrain " !
Palsambleu ! Les "Jeunes Pops" connaissaient donc l'existence de ce diamant de la vie politique française qu'est Nora Berra, et nous l'avaient cachée ? Cruels UMPistes ! Heureusement qu'ils rattrapent le coup, avec l'élégance et le talent cinématographique qu'on leur connaît.
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Hélas, parmi ces joyaux de la vidéo politique française, nous ne sommes parvenus à trouver aucune oeuvre qui rende hommage à Claude Guéant comme il le mériterait.
Pour y remédier nous conseillons vivement au "premier flic de France" d'élaborer une rapide chorégraphie sur la chanson ci-dessous. Avec Morano au micro, ce sera parfait.
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Merci de ce rappel, on ne s'en lasse pas. Moi l'image que je trouve la plus forte sur le plan symbolique, c'est Gilbert Montagné au volant. Une sorte d'allégorie de notre président.
RépondreSupprimerBizarrement, cette vidéo de Pécresse m'avait également interloqué. Cette dame bien aimable qui semble en savoir assez peu sur la littérature de son pays a hérité avant tout, à mon sens, de la culture d'efficacité marchande des Etats-Unis d'Amérique. Il est de bon ton dans certain milieux, principalement doté en capital économique et parfois symbolique, d'envoyer sa progéniture étudier aux Etats-Unis : tout est dit ! Mon pays, ce fut autre chose que cela, et il n'y a pas si longtemps que cela. Le furieux qui nous a vendu la loi scélérate de 1973 savait lui au moins ses classiques :
RépondreSupprimerhttp://www.ina.fr/art-et-culture/litterature/video/I00006240/pompidou-cite-eluard.fr.html
On voit d'où l'on part, on voit où on en est, et ça fout l'bourdon...