Quelques articles qu'on pourra lire / vidéos que l'on pourra écouter pour faire le tour de l'actualité européenne de la semaine.
Les passages les plus alléchants sont mis en exergue. C'est pour faire saliver : miam.
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1/ "Pour que l'Europe soit sauvée, il faut lever le tabou sur les nations" - Wolfgang Streeck, Le Monde, 2 mars 2016 (article de la semaine précédente donc, mais à lire)
"Après les polémiques obligées sur le traitement de faveur que réclament éternellement les Britanniques, alors que toutes les nations européennes rêvent depuis belle lurette d’en réclamer autant, on est passé à la procédure bruxelloise classique : la négociation d’un bon vieux communiqué grâce auquel tous les gouvernements concernés ainsi que l’eurocratie peuvent croire et faire croire qu’ils ont eu gain de cause. L’établissement de tels textes, où de grands thèmes se trouvent émiettés en petits détails technocratiques incompréhensibles pour le profane, est désormais un art développé à la perfection par Bruxelles ; peut-être son seul art et, en tout cas, de loin le plus marquant. Le problème, qui n’a pourtant jamais gêné les responsables politiques européens, c’est que, régulièrement, l’accord ainsi atteint perd sa substance au bout de quelques mois et exige alors une nouvelle révision collective, une nouvelle pseudo-solution. Mais en attendant, on a obtenu le calme, et tant qu’au round suivant nul ne se souvient du dernier, le travail sur ce qu’on ose appeler l’idée européenne peut tranquillement se poursuivre. "
= => Pour lire la suite, c'est ici.
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2/ "L'Allemagne a la croissance qui flanche", Alexandre Milicourtois, Xerfi canal, 8 mars 2016
" L’Allemagne, pays vieillissant vit aujourd’hui les vicissitudes d’un créancier dans un environnement de rendements en berne et de prix d’actifs de plus en plus instables. Bref, le pays, qui n’a de cesse de provisionner pour ses retraites, voit sa rente de plus en plus menacée (…) Créancière du reste du monde, l’Allemagne est de fait exposée aux risques des autres. Risque financier d’abord : les banques allemandes ont subi de lourdes pertes sur les marchés américains lors de la crise des subprimes ou sur le marché immobilier espagnol, qui se complique maintenant d’un risque juridictionnel, lié aux procédures engagée par les clients. Risque de croissance aussi avec la panne du commerce mondial. Jusqu’en 2014, l’Allemagne avait été servie par l’histoire. L’émergence synchrone de grandes économies en voie d’industrialisation rapide très demandeuses de biens d’équipements comme la Chine ou le Brésil et l’ouverture de vastes marchés à la consommation avides du made in Germany comme la Russie poussaient les exports. Et peu importe la panne de la zone euro, car le jeu s’était déplacé ailleurs. Oui mais le jeu est cassé. Le Brésil et la Russie ont décroché et la Chine a brutalement atterri. La concurrence s’est aussi durcie avec les industriels japonais qui ont profité de la baisse du yen et les entreprises du Sud de l’Europe devenues plus compétitives avec l’écrasement de leurs coûts de production ".
= => Pour mater la vidéo, c'est là.
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3/ "L'Allemagne redécouvre l'extrême-droite" Le Point, 9 mars 2016.
" Est-ce la fin de l'exception allemande ? Alors que les partis d'extrême droite ont pignon sur rue dans la plupart des pays européens, l'Allemagne se distinguait jusqu'à ce jour par l'absence d'une force politique bien implantée à la droite de la droite démocratique. Les petites formations d'extrême droite se contentaient de faire des poussées de fièvre aux régionales avant de disparaître à nouveau. Jamais un parti d'extrême droite n'a passé la porte du Bundestag, le Parlement allemand. Le tabou moral imposé par la catastrophe nazie, la bonne santé économique du pays faisaient rempart aux populistes et aux démagogues. Mais l'afflux de réfugiés et les craintes qu'il a fait naître sont-ils en train de faire sauter ce verrou ? "
= => Vous êtes à un click de la suite, qui est ici.
==> Pour aller plus loin : un long (et bon) article (en anglais) sur le parti AfD est disponible sur le Spiegel Online, là.
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4/ La recette du miracle allemand ? Un marché du travail moins flexible qu'en France, Guillaume Duval, Alternatives économiques (c'est une reprise, mais qui s'insère idéalement dans le débat sur la "loi travail")
"Entre la France et l’Allemagne, il n’y a pas photo : les salariés allemands restent sensiblement mieux protégés contre les licenciements que leurs homologues français. Un constat qui peut sembler contre-intuitif : les réformes menées au début des années 2000 par le chancelier social-démocrate Gerhard Schröder sont en effet souvent accusées d’avoir libéralisé à l'excès le marché du travail allemand. Ces réformes ont en effet entraîné un développement spectaculaire de la précarité outre-Rhin. Multipliant le nombre des personnes qui ne bénéficient pas de ces protections réservées aux seuls salariés en CDI. Mais les différentes formes d’emploi précaire n’en restent pas moins sensiblement moins fréquentes en Allemagne que chez nous, où elles sont de longue date très répandues : en 2014, l’emploi précaire touchait ainsi selon Eurostat 16 % des salariés français, contre 13,1 % des Allemands".
= => La suite se trouve là.
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5/ Will Italian banks spark another financial crisis ? Global Risk Insights, 7 mars 2016
"Some have compared the risk of an escalating financial crisis in Italy to the seemingly perennial debt crisis in Greece that has ravaged European markets and tested European unity several times since 2008 as investors and EU members alike feared uncontrollable contagion. This has resulted in the multiple EU bail outs granted since then.However, judging by the numbers it is clear that the financial risks posed by Italy are not comparable to Greece – they are far worse.While Greece holds the top spot in the EU for the worst debt-to-GDP ratio, Italy comes in second place with a debt-to-GDP ratio greater than 132% according to Eurostat. So what makes Italy so much worse? While Greece has more than once brought the global financial markets to the brink, it is only the 44th largest economy in the world. Italy represents the 8th largest economy in the world.A deteriorating financial crisis in Italy could risk repercussions across the EU exponentially greater than those spurred by Greece" .
6/ Interview de Marcel Gauchet sur France Inter pour la sortie de son nouveau livre, 11 mars 2016.
- Et si toutes les nations européennes se mettaient à se comporter comme les Anglais ?
- Marcel Gauchet : et bien ce serait un progrès (...) et c'est comme ça que ça va se passer. Je pense que l’épisode de la négociation avec les Britanniques est le premier acte d'une série de remaniements qui vont profondément modifier la physionomie de la construction européenne. C'est d'ailleurs ce que nous pouvons souhaiter de mieux, plutôt qu'une sortie brutale qui aurait une allure de catastrophe.
= => La suite de l'interview est ici .
- Et si toutes les nations européennes se mettaient à se comporter comme les Anglais ?
- Marcel Gauchet : et bien ce serait un progrès (...) et c'est comme ça que ça va se passer. Je pense que l’épisode de la négociation avec les Britanniques est le premier acte d'une série de remaniements qui vont profondément modifier la physionomie de la construction européenne. C'est d'ailleurs ce que nous pouvons souhaiter de mieux, plutôt qu'une sortie brutale qui aurait une allure de catastrophe.
= => La suite de l'interview est ici .
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7/ Interview de Jean-Pierre Chevènement sur l'accord UE-Turquie sur les migrants, RFI, 11 mars 2016.
"Madame Merkel a annoncé qu'elle allait accueillir un million de réfugiés en faisait fi du principe de Dublin qui prévoit que c'est dans le pays d'enregistrement que l'asile doit être accordé, donc c'est tout le système européen qui a été déséquilibré. Ce n'est pas sans conséquences, et même sans conséquences fâcheuses. Nous sommes à la veille d'élections allemandes dans les Länder du Sud-Ouest et de la Saxe-Anhalt, donc Mme Merkel fait aujourd'hui le contraire de ce qu'elle avait annoncé puisqu'elle vient de conclure directement avec le Premier ministre turc un accord de réadmission (…) nous avons été placés devant le fait accompli. "
= => Pour aller plus loin tout en ménageant sa monture, c'est là.
Je suis un peu déçu, ne devant pas aller chez le coiffeur avant quelques semaines j'ai été attiré par l'image d'accroche et j'espérais lire quelques articles de fond issus de Voici et Closer et en fait il n'y a rien dans votre revue de presse sur des sujets importants comme la vie de couple de George Clooney, ou les vacances de Nabila. :D
RépondreSupprimerVotre initiative et louable et me fait gagner du temps. C'est très bien.