- Billet invité -
Cristobalacci El Massaliote
Le texte ci-dessous est une revue de la presse grecque des derniers jours, réalisée par Cristobalacci El Massaliote pour L'Arène nue, et dont on espère qu'elle permettra de donner quelques éléments d'ambiance relatifs au déroulement des négociations entre Athènes et l'Union européenne.
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Le
nouveau gouvernement Tsipras tente d’appliquer des réformes sociales
courageuses à l’intérieur de son pays tout en affrontant la politique d’austérité
prônée par "l’axe 2B" (Bruxelles-Berlin).
Un espoir, peut être ? En provenance de Paris, Washington
ou…Moscou ?...
Des tensions avec les partenaires
européens.
Les
négociations et les relations entre Athènes et ses partenaires (UE,
Eurogroupe,..) s’étaient particulièrement tendues depuis début mars. Le journal
Ethnos, prenant en compte les récentes crispations de responsables européens
jusqu’alors relativement « modérés », avait même qualifié ces
relations de « dramatiques ». Ta Néa (19 mars) s’étonnait également
des positions récentes de messieurs Juncker et Moscovici qui n’hésitaient plus à
évoquer un scénario de sortie de l’euro pour la Grèce.
Ein Gross tension avec Berlin
Les
relations avec l’Allemagne demeurent, quant à elles, particulièrement tendues.
Même si une visite d’Alexis Tsipras est prévue pour le lundi 23 mars, le dégel
semble encore difficile. En effet, Kathiremini
(17/03) révélait l’amplification des tensions nées dès l’arrivée de Syriza
au pouvoir, en reprenant les paroles prononcées par le ministre fédéral des
finances, Wolfgang Schäuble : « le nouveau gouvernement grec a
détruit la confiance construite dans le passé ».
Tsipras, seul mais déterminé
Alexis
Tsipras semblait donc relativement seul, face à des responsables européens
apparemment déterminés à étouffer l’initiative politique du gouvernement
SYRIZA/ANEL sous le « nécessaire travail des équipes techniques ». Tsipras,
afin de prouver sa bonne volonté, s’était pourtant déclaré favorable à de
nouvelles réformes et privatisations tout en réaffirmant son opposition à de
nouvelles mesures d’austérité.
Le bout du tunnel de la réunion du 19
mars ?
La
réunion du 19 mars, aurait toutefois permis, selon la presse grecque d’élaborer
un « engagement politique » permettant le maintien de la Grèce dans la zone
euro tout en mettant en œuvre de l’accord conclu lors de l’Eurogroupe du 20
février.
Ta Nea du 20 mars souligne que la «
rencontre marathon » de la veille ne s’est pas déroulée dans un climat de
confrontation mais au contraire dans un climat positif. Le journal estime ainsi
qu’une « convergence a pu être trouvée au cours de la rencontre » offrant une «
une lueur d’espoir » pour la sortie de la Grèce de l’impasse. Selon des
informations du journal, les créanciers envisageraient de verser à la Grèce la somme de 1,9 milliards d’euros au titre des bénéfices réalisés par la BCE sur
ses avoirs en titres grecs et d’augmenter de 5 milliards d’euros le plafond des
émissions de bons du Trésor grecs. De plus, les partenaires sembleraient prêts
à accepter un objectif prévoyant un excédent primaire de 1,5% du PIB. Ces
décisions seraient prises à condition que la Grèce procède à la mise en œuvre
des réformes, à l’augmentation de certains taux de TVA et à la privatisation de
certains organismes publics.
Le rôle de Paris ?
Évoquant des sources gouvernementales grecques, le journal Ta Nea a révélé le «rôle spécial » joué par le Président français,
M. Hollande, dans le rapprochement entre le gouvernement grec et les
partenaires au cours des négociations d’hier.
Ou les pressions américaines ?
Face à une Allemagne toujours inflexible, le président Obama s’est
entretenu avec la chancelière allemande, le 18 mars sur le dossier grec. Washington, partenaire d’Athènes
sur les questions stratégiques et énergétiques a notamment souligné
l’importance de trouver un accord assurant le maintien de la Grèce dans la zone euro.
Mais toujours sous l’œil de
Moscou…
De son côté, Athènes poursuit son rapprochement avec Moscou. En attendant
la rencontre Tsipras/Poutine prévue le 08 avril, le ministre délégué à la
défense nationale, M. Isssichos s’est déplacé en Russie. Selon Katherimini , il aurait été question du
dossier du gazoduc turc, mais surtout d’un futur appui russe à la demande de
réparation allemande qu’Athènes s’apprête à déposer.
La question des réparations allemandes
Dans son édition du 20 mars, Ta Nea
notait que la question des réparations allemandes à la Grèce venait juste
d’être évoquée la veille au parlement allemand. Les députés sociaux-démocrates,
la gauche et les verts ont ainsi affirmé la nécessité de l’ouverture d’un dialogue avec
la Grèce sur cette question. M. Thomas Oppermann, président du groupe SPD au
Bundestag, a ainsi déclaré que « les crimes des nazis n’ont pas de date
d’expiration », avant d’ajouter que «l’Allemagne a pleinement conscience de sa
responsabilité».
La politique intérieure
grecque : se battre contre l’austérité et assurer la justice fiscale .
Le gouvernement Tsipras poursuit sa politique de réforme fiscale et
sociale. Le projet de loi sur la crise humanitaire et la lutte contre la
corruption a été présenté le mercredi 18 mars . Ce document, a été
uniquement rédigé en grec (c’est une première en quatre ans) et a été conçu sans
accord avec les créanciers.
Selon Avghi (18/03), Alexis Tsipras
serait prêt à poursuivre sur cette voie de la souveraineté nationale, en
présentant une nouvelle loi que les créanciers non consultés qualifient
« d’unilatérale ». Il envisagerait de déposer une loi permettant
d’utiliser les fonds issus des privatisations pour financer la sécurité sociale
au bénéfice du peuple grec et non plus pour le remboursement de la dette.
Un climat de gravité.
Il est à noter que certains journaux grecs (To Vima, Free Sunday), s’interrogent sur les futures conséquences
de la politique menée par le gouvernement Syriza/ANEL. La peur du Grexit, du
retour à la drachme voire de l’ « effondrement économique » (Free
Sunday) agitent certains éditorialistes opposés à une politique qu’ils
qualifient de populiste ou de radicale.
Il semble bien que la devise de la Grèce, Ελευθερία ή θάνατος (Filiki Etaria, « La liberté ou la mort »), née lors de la révolution
nationale de 1821 reste donc d’une actualité criante.
Tag
non traduit et incompréhensible pour le créancier moyen
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Une revue de presse qui ne mentionne pas le journal de SYRIZA: " I avghi " ...
RépondreSupprimerDommage !
Lundi 23 mars 2015 :
RépondreSupprimer1- La Grèce est en faillite. Dette publique : 315,509 milliards d’euros, soit 176 % du PIB.
2- Les banques privées grecques sont en faillite.
3- La Banque centrale de Grèce est gavée d'obligations de l'Etat grec, mais ces obligations d'Etat ne seront JAMAIS remboursées. En clair : la Banque centrale de Grèce est en faillite.
Seule solution pour tenir encore quelques semaines de plus, au moins jusqu'en juin :
il faut que l'Union Européenne prête en urgence quelques milliards d'euros supplémentaires à la Grèce !
Ce prêt supplémentaire rajoutera une montagne de dettes par-dessus les montagnes de dettes qui écrasent déjà la Grèce, mais c'est pas grave !
Dans une lettre datée du 15 mars et révélée ce lundi par le "Financial Times", Alexis Tsipras « a averti Angela Merkel qu'il serait impossible pour Athènes d'assurer le service de la dette d'ici les prochaines semaines si l'UE ne distribuait pas à court terme une assistance financière au pays ».
« Étant donné que la Grèce n'a pas accès aux marchés financiers et en vue des pics attendus dans nos échéances de dette au printemps et à l'été... il est clair que les restrictions particulières de la BCE combinées à des retards de versement rendraient impossible pour tout gouvernement d'assurer le service de sa dette », explique Alexis Tsipras dans ce courrier qui serait parvenu à la chancelière juste avant que celle-ci n'invite le Premier ministre grec à venir lui rendre visite à Berlin.
http://www.boursorama.com/actualites/grece--certains-remboursements-impossibles-sans-aide-1c57eb8cdef241e3d9c59be38b4474fa